Au vu de l'expérience mon fils, chargé d'affaires en électricité, les marchés publics ont une telle importance pour le BTP qu'il s'écroulerait sans eux.
A Chaumont, rénovation de collèges (1M€ de CA pour lui) musée de l'affiche (CA encore plus élevé, j'ai oublié, du fait des éclairages particuliers mettant les oeuvres en valeur, ainsi que les protections antivol des oeuvres, entre autres... ) palais de justice de Vesoul qui s'est terminé à 2 M€... (protection hygrométrique du stockage des scellés, avec un dispositif de secours en cas de panne d'électricité dans le quartier, en fait c'est passionnant ce qu'il me raconte.)
Passé sur la région parisienne, il a actuellement deux chantiers sur l'ile Saint Denis, pour les futurs logements des athlètes des JO, et il n'y a pas que ça... Tiens, une cantine inter-administrative du côté de Bercy...
Sans trahir de secret, il marge bien avec le public parce que trop souvent le maître d'ouvrage n'est pas compétent en électricité, et le maître d'oeuvre - le plus souvent un cabinet d'architecte - n'a pas la vision de ce que sera l'usage des lieux. (Un interrupteur DERRIERE la porte, vous y croyez ?
)
Le sommet a été atteint avec le logement des athlètes pour les JO. Le cahier des charges avait été élaboré par une équipe reflétant divers préoccupations : développement durable, bilan énergétique, bilan carbone, évolution prévue vers des logements grand public comprenant 20% de HLM, etc... Son commentaire : ce qu'ils demandaient était souvent impossible techniquement, ou "mal branlé" par rapport à l'objectif. Ou aux objectifs, trop nombreux. il a fait une offre pour être sur le marché, et à la première réunion où il devait la défendre, il a démoli le cahier des charges. Telle page vous demandez telle chose c'est une impossibilité, telle page vous demandez ceci, ce sera invivable, et cerise sur le gâteau : vous demandez une maquette numérique du bâtiment, je peux sous-traiter ça pour l'électricité à une boite spécialisée, mais dans ce cas - planning simplifié à l'appui - je crame le délai et ce ne sera pas prêt pour l'ouverture. (Dire ça à propos des JO !
il y a eu du flottement dans les rangs... et il a proposé de récrire son offre en incluant ses remarques, les renvoyant réviser le cahier des charges.)
Mon gamin, personne ne l'a jamais soupçonné d'être idiot, mais en prime c'est un sacré mariole ! J'adore ce petit fripon !
Bref, sans marchés publics sa boite perd 50% de CA. (Je ne sais pas comment on va faire quand il faudra s'attaquer à la dette de l'état, et d'abord au déficit budgétaire, qui bat son plein. C'est à croire que l'argent publique pousse sur les arbres. Les anglais ont une expression "Spending money like there is no tomorrow" : dépenser comme si demain n'existait pas.)
Nebuchadnezar a écrit :
Enfin, pour répondre à Pierma, la prostitution a d'autant plus sa place dans le pib que les prostitué(e)s déclarent leurs impôts (case BNC, bénéfices non commerciaux
)
C'est pas moi, m'sieur ! C'est Jean-Marc qui s'est posé la question pour les prostituées.
Bénéfices non commerciaux, je ne suis pas assez comptable pour juger de la pertinence de la chose, mais c'est croustillant !
Heu... elles publient leur bilan annuel, et leur compte d'exploitation ?
(Exploitation, le mot est juste si elles ont un mac' !)
A noter que comme beaucoup de professions libérales elles pratiquent la tarification à l'acte !)