Avant le phylloxéra, le Puy-de-Dôme était le second département viticole de France en termes de quantité produite. Ce vin était diffusé dans toute la France. Je n'ai pas besoin de vous dire que ce n'était pas tout du Boudes ou du Châteaugay.
Ce département est dans la situation de beaucoup d'autres : le phylloxéra a signé un arrêt de mort brutale de cette omniprésence de la vigne.
Le vignoble en Auvergne était ancien : sur la commune de Lempdes, en Limagne, le cadastre dit napoléonien, qui date en réalité des années 1820 - donc avant l'essor de l'industrie - montre la vigne comme première culture, couvrant les pentes du Puy de Mur, par exemple. Et le Dauphiné d'Auvergne devait dès le Moyen Age sa prospérité à une viticulture renommée. On voit encore dans les villages du coin (dont Boudes) beaucoup de superbes maisons de vignerons XVe-XVIe. J'imagine que le chemin de fer a tout à coup offert des débouchés nouveaux à ce vin, mais sur le créneau de la faible qualité et du faible coût. Le vin du Puy-de-Dôme était-il donc à ce point moins cher que celui d'Ile de France ? D'un côté, les moyens de transport permettent de diffuser le pinard des régions productrices aux régions consommatrices, mais de l'autre, on aurait pu imaginer qu'autour des nouvelles cités industrielles, la vigne ait été une culture intéressante ! Je conçois bien que le Midi ait pu produire en masse plus facilement, mais l'après-phylloxéra montre que le Puy de Dôme n'est pas un département spécialement favorable à la vigne...