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 Sujet du message : Smith, Ricardo, Marx, Keynes...
Message Publié : 17 Fév 2006 20:28 
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Thucydide
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Etes-vous capable de présenter de façon synthétique l'évolution de la pensée économique?


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Message Publié : 28 Fév 2006 19:05 
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Thucydide
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Personne n'est cap!!!??? :49:

Allez faites un effort, un ptit truc simple... je ne trouve pas de synthèses assez courtes pour avoir le temps de les lire.

merci d'avance.


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Message Publié : 28 Fév 2006 22:29 
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Grégoire de Tours
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Votre question est beaucoup trop vaste pour être résumé en quelques lignes.

Je commencerai par les mercantilistes.

La doctrine mercantiliste était centrée sur deux points.
Premièrement, les mercantilistes pronaient l'intervention de l'Etat. Celui-ci agissant au nom des intérêts nationaux, les mercantilistes estimaient que l'Etat apporterait de meilleurs résultats que les seules initiatives privées. Du XVI au XVIII siècles, les Etats vont réglementer le commerce, l'agriculture et l'industrie.
Deuxièmement, les mercantilistes considéraient l'or et l'argent comme indispensables pour leur économie respective. Il fallait absolument une quantité de métals précieux suffisante pour faire marcher l'économie. Certains ont donc préconisé d'interdire l'exportation des métaux précieux.

Arrivent ensuite les physiocrates. Leur chef est Quesnay.
Les physiocrates pronaient le "laisser faire". Selon eux, il existe un plan divin auquel les hommes doivent se conformer s'ils veulent atteindre au plus grand bonheur possible. Pour toucher cette apothéose, les hommes doivent respecter la propriété et l'autorité. Mais une autre condition est avancée et elle vise l'Etat. Celui-ci ne doit pas entraver les libertés individuelles.
Ensuite Quesnay a construit le premier "circuit économique" : la société est divisée en trois classes, la classe productive (les agriculteurs), la classe des propriétaires et la classe stérile (industriels, commerçants, domestiques). Pour lui, seule la classe productive est source de richesse.

Les classiques

Pour Adam Smith, c'est le travail et non la terre qui est producteur de richesses. Il prône la spécialisation des travailleurs. A l'instar des Physiocrates, il est contre l'interventionisme de l'Etat. Mais dans certains cas, l'interventionisme lui paraît justifier.

Je passe la main.
Qui veut parler des pessimistes Malthus et Ricardo ?

_________________
Je ne peux changer le passé
mais ne rien dire
tout en sachant
c'est être complice


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Message Publié : 28 Fév 2006 22:34 
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A lire, les délicieuses 39 leçons d'économie contemporaine de Philippe Simonnot.

On y trouve les sources et les origines des pensées des grands économistes marquants, on y démontre aussi pourquoi Smith, Marx, Keynes et les autres se plantaient.

Drôle et instructif, allant jusqu'à débattre de civisme, de politique, de morale et de philosophie.


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Message Publié : 01 Mars 2006 0:28 
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Grégoire de Tours
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Au 18ème siècle le mercantilisme domine nos sociétés. Les pays cherchent à accumuler les métaux précieux qui sont vu au détriments des marchandises comme la seule richesse. La richesse mondiale est vue comme fixe et l’on pense que si un pays s’enrichit c’est qu’un autre s’appauvrit. Le but est de se protéger des importations et de favoriser les exportations (sauf pour les métaux précieux). Les résultats sont un fort protectionnisme (interdictions ou droits de douanes très élevés), du colonialisme, des guerres, des taux d’intérêt élevées pour attirer les capitaux étrangers. Et puis viennent les Lumières et le libéralisme. Ce dernier naît au contact de Turgot et de la Physiocratie qui est une pensée économique basée sur l’agriculture (vu comme la seule source réelle de richesse) et surtout sur plus de liberté d’échange, moins d’interventionnisme. Comme précurseurs du libéralisme on peut citer aussi les levellers anglais du XVIIème dont les idées peuvent aussi être aisément considérés comme précurseurs des Lumières. Les physiocrates et Turgot vont développer l’idée de liberté naturelle et d’ordre naturel avec la célèbre phrase "laissez faire, laissez passer". Au contact de ces pensées, l’écossais Adam Smith va théoriser le libéralisme et le développer grâce à la célèbre expression de "main invisible" qui insiste sur le fait que l’intérêt individuel œuvre pour l’intérêt de tous. L’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie, la richesse n’est plus vue comme à somme nulle mais comme à somme positive, elle augmente grâce à la division du travail, elle est le résultat de la production de marchandises, les coûts baissent grâce à la concurrence, le marché s’autorégule. Suivent de nombreux économistes libéraux comme Ricardo (surtout connu pour sa théorie des avantages comparatifs qui démontre l’intérêt du libre-échange international) et Malthus (surtout connu pour sa théorie de restriction démographique), Bastiat, l’école autrichienne avec Mises, Hayek, l’école de Chicago avec Friedman, qui vont œuvrer pour une transition du mercantiliste vers le libéralisme. Viendront ensuite Bastiat, l’école autrichienne avec Mises, Hayek, l’école de Chicago avec Friedman... Malheureusement, les pensées de Marx et de Keynes vont venir contrecarrer cette évolution.
La pensée marxiste va critiquer violemment le capitalisme (donc aussi bien le capitalisme d’Etat que le libéralisme) en fustigeant la "plus-value" qui provient d’un "surtravail" et donc d’une "exploitation", la propriété privée et en développant l’idée de lutte de classes.
Keynes quant à lui va démontrer que le marché seul n’est pas suffisant et que pour optimiser l’économie une intervention de l’Etat par une politique budgétaire est nécessaire.

Pour bien connaître l’histoire des pensées économiques je vous conseille la lecture de la référence sur le sujet: La pensée économique
de Mark Blaug (près de 1000 pages quand même...).


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Message Publié : 02 Mars 2006 15:17 
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Thucydide
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Et ben voilà quand vous voulez... :wink: merci.

connaissez-vous l'ouvrage de Henri Denis, Histoire de la pensée économique?


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Message Publié : 02 Mars 2006 22:36 
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ALCIBIADE DIDASCAUX a écrit :
connaissez-vous l'ouvrage de Henri Denis, Histoire de la pensée économique?

Je vous le déconseille fortement.


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Message Publié : 03 Mars 2006 12:28 
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Thucydide
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Localisation : quelque part dans le temps
][/quote]
Je vous le déconseille fortement.[/quote]

Si vous pouviez développer un peu...
(oups...c'est celui que j'ai acheté)


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Message Publié : 03 Mars 2006 12:44 
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Grégoire de Tours
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Il est orienté. Lisez-le avec du recul et un esprit critique.
Ou mieux, si votre achat est récent, échangez-le contre celui de Mark Blaug. :wink:


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Message Publié : 04 Mars 2006 0:55 
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Noacyl a écrit :
Comme précurseurs du libéralisme on peut citer aussi les levellers anglais du XVIIème dont les idées peuvent aussi être aisément considérés comme précurseurs des Lumières. Les physiocrates et Turgot vont développer l’idée de liberté naturelle et d’ordre naturel avec la célèbre phrase "laissez faire, laissez passer". Au contact de ces pensées, l’écossais Adam Smith va théoriser le libéralisme et le développer grâce à la célèbre expression de "main invisible" qui insiste sur le fait que l’intérêt individuel œuvre pour l’intérêt de tous. L’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie, la richesse n’est plus vue comme à somme nulle mais comme à somme positive, elle augmente grâce à la division du travail, elle est le résultat de la production de marchandises, les coûts baissent grâce à la concurrence, le marché s’autorégule


A noter que l'expérience néerlandaise du XVIIème siècle, sans gouvernement autoritaire mais avec la gestion avisée des régents d'Amsterdam, qui réussissent à transformer un petit pays sans ressources agricoles dignes de ce nom en grande puissance européenne, a sérieusement ébranlée les thèse mercantilistes qui prédominaient à l'époque chez la plupart des gouvernants et intellectuels européens.


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Message Publié : 04 Mars 2006 2:19 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 23 Avr 2005 10:54
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Noacyl a écrit :
Et puis viennent les Lumières et le libéralisme. Ce dernier naît au contact de Turgot et de la Physiocratie qui est une pensée économique basée sur l’agriculture (vu comme la seule source réelle de richesse) et surtout sur plus de liberté d’échange, moins d’interventionnisme.


Vous semblez dire que les Lumières naissent avec les physiocrates. C'est plutôt l'inverse, les Lumières ne sont pas une ecole de théorie économique, mais plutôt tant qu'à faire un mouvement intellectuel. Les Lumières, c'est Voltaire, Kant, Locke et autres. C'est plutôt une philosophie, au sens le plus général du terme, un mouvement d'idées qui, en gros, promet l'émancipation du genre humain par la technique et le progrès, la justice sociale, l'avènement de la raison en particulier contre la religion, ainsi que la liberté et l'égalité.
C'est donc très réducteur de réduire les Lumières aux physiocrates. Mais il ne faut pas les en exclure non plus : Il faut comprendre qu'au XVIIIe, les physiocrates, c'est les premisses de la Révolution -il est d'ailleurs frappant de voir comment Tocqueville les considère.

Car il est un autre aspect important à cette opposition mercantilistes / physiocrates, c'est le fait que pour les mercantilistes, la création de richesses est stimulée par une main d'oeuvre abondante et donc peu chère. Il s'agit donc de maintenir une pression sur le peuple pour générer des couts de production faibles, qui impactent positivement les exportations.
Mais là où les mercantilistes sont axés sur l'acquisiton de monnaie, les physiocrates sont eux, axés, sur la production des biens. Ainsi vont-ils se tourner vers l'agriculture, dont on montre que le capital engagé circule au sein de la société dans son ensemble, quand le commerce et l'industrie sont stériles et ne produisent rien.

A.Smith s'inscrit effectivement dans le mouvement des Lumières, et effectivement, il s'inspire en partie des physiocrates, dont il rejette toutefois les thèses concernant la primauté de l'agriculture. Selon Smith, la solution du marché ouvert doit permettre à la fois l'enrichissement du producteur et l'autosuffisance du salarié.

Noacyl a écrit :
la célèbre expression de "main invisible" qui insiste sur le fait que l’intérêt individuel œuvre pour l’intérêt de tous.


Pas exactement. C'est malgré le fait que chacun poursuive des interéts "égoistes" ("Nous ne nous adresson pas à leur humanité mais à leur égoisme") que, toutefois, l'intéret de tous est sauvegardé. Smith imagine un "ordre émergent" (dixit Hayek) dans lequel la "satisfaction des besoins" de chacun ne dépend pas de la seule bienveillance des autres.

Vous oubliez par ailleurs de dire que selon Smith, il n'y a pas que les couts qui baissent grace a la concurrence, les prix aussi.

Michiel Adriansoon a écrit :
A noter que l'expérience néerlandaise du XVIIème siècle, sans gouvernement autoritaire mais avec la gestion avisée des régents d'Amsterdam, qui réussissent à transformer un petit pays sans ressources agricoles dignes de ce nom en grande puissance européenne


Hé ! d'où l'intéret d'une gestion avisée de l'Etat dans l'économie nationale ! :D

Non, blague à part, il n'y a que les pires nostalgiques engelsien de la toute-puissance étatique pour croire encore qu'un état quelqu'il soit, peut, par la seule force de sa "volonté" substantialiste, transformer l'économie d'un pays.


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Message Publié : 04 Mars 2006 11:34 
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Bergame a écrit :
Selon Smith, la solution du marché ouvert doit permettre à la fois l'enrichissement du producteur et l'autosuffisance du salarié.

Noacyl a écrit:

la célèbre expression de "main invisible" qui insiste sur le fait que l’intérêt individuel œuvre pour l’intérêt de tous.

Pas exactement. C'est malgré le fait que chacun poursuive des interéts "égoistes" ("Nous ne nous adresson pas à leur humanité mais à leur égoisme") que, toutefois, l'intéret de tous est sauvegardé. Smith imagine un "ordre émergent" (dixit Hayek) dans lequel la "satisfaction des besoins" de chacun ne dépend pas de la seule bienveillance des autres.
......

Michiel Adriansoon a écrit :
A noter que l'expérience néerlandaise du XVIIème siècle, sans gouvernement autoritaire mais avec la gestion avisée des régents d'Amsterdam, qui réussissent à transformer un petit pays sans ressources agricoles dignes de ce nom en grande puissance européenne


Hé ! d'où l'intéret d'une gestion avisée de l'Etat dans l'économie nationale ! :D

Non, blague à part, il n'y a que les pires nostalgiques engelsien de la toute-puissance étatique pour croire encore qu'un état quelqu'il soit, peut, par la seule force de sa "volonté" substantialiste, transformer l'économie d'un pays.


on sait trop bien que les Français ont beaucoup de mal aujourd'hui à trouver un équilibre entre le dirigisme économique Louis-XIVien et une sorte de far-west, qui ne correspond au "libéralisme économique" que dans l'esprit de certains de nos concitoyens.

Blague à part, les "intellectuels" du XVIIème étaient tous convaincus de l'intérret d'un état très fort et d'un dirigisme économique très important. L'essort ultérieur des physiocrates doit beaucoup, à mon avis, aux succès économiques et militaires de l'expérience néerlandaise du XVIIème, succès qui ont clairement beaucoup surpris en leurs temps, puisque contraires aux théorie admises à cette époque.

Comment cette expérience doit elle être classée, par raport au débat dirigisme / libéralisme, au XVIIIème siècle et aujourd'hui ?.

Il est clair que l'état néerlandais du XVIIème siècle était très présent dans la société, notament au travers :
- de l'organisation militaire du pays (guerres obligent...)
- des compagnies à monopoles (VOC, Banque d'Amsterdam...)
- du contrôle du clergé calviniste par l'état
....

De plus, la "république néerlandaise" avait un coté oligarchique assez marqué avec des familles d'"échevins", puissantes et relativement stables dans toutes les villes. Les familles de Régents d'Amsterdam exercant un contrôle intelligent, mais en fait assez ferme, sur l'économie du pays, tout en respectant scrupuleusement une notion d'"équité" beaucoup plus présente, à mon avis, dans les sociétés calvinistes que dans les sociétés catholiques....

Dans ces conditions, s'il est clair que la république néerlandaise du XVIIème doit être qualifiée de "libérale" dans le contexte de l'époque, il parait évident qu'elle ne le serait pas dans le contexte d'aujourd'hui, notamment à cause du rôle de l'état dans l'économie.

Enfin, est-ce l'état qui transforme la société et l'économie, ou bien la société qui transforme l'état ? (L'oeuf ou la poule ?....). C'est clair que sans évolution notable de l'un ni de l'autre, on peut rester longtemps dans un régime très ancien, même si tout le monde convient qu'il est inadapté (Louis XIV....). Dans ce cadre, l'objectif principal des "intellectuels" pourra être de décrire longuement des épouvantails afin de bien conforter leurs lecteurs dans leurs certitudes ("libéralisme à la française"...).


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Message Publié : 04 Mars 2006 12:17 
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Michiel Adriansoon a écrit :
on sait trop bien que les Français ont beaucoup de mal aujourd'hui à trouver un équilibre entre le dirigisme économique Louis-XIVien et une sorte de far-west, qui ne correspond au "libéralisme économique" que dans l'esprit de certains de nos concitoyens.


Cher monsieur Adriansoon, d'un seul coup d'un seul, vous m'êtes déjà plus sympathique. Quand on fait la part des choses, on est toujours tout de suite plus crédible. Sauf que vous parlez encore de "mythe", typiquement français, qui plus est, alors que votre culture économique -indéniable- devrait vous mettre en position de savoir que "libéralisme", cela veut dire beaucoup de choses très différentes, et pas que dans l'esprit de nos concitoyens.

Par exemple :


Michiel Adriansoon a écrit :
Enfin, est-ce l'état qui transforme la société et l'économie, ou bien la société qui transforme l'état ? (L'oeuf ou la poule ?....). C'est clair que sans évolution notable de l'un ni de l'autre, on peut rester longtemps dans un régime très ancien, même si tout le monde convient qu'il est inadapté (Louis XIV....). Dans ce cadre, l'objectif principal des "intellectuels" pourra être de décrire longuement des épouvantails afin de bien conforter leurs lecteurs dans leurs certitudes ("libéralisme à la française"...).


Je vais vous dire : Le seul fait que vous envisagiez une influence de l'Etat sur l'économie ou inversement, et que vous différenciez "économie" et "société" (malheureux !), pourrait aujourd'hui vous faire passer pour neo-marxiste. C'est aussi simple que cela et je pèse mes mots.
Je pense que vous avez une assez mauvaise représentation de ce qu'est le paysage intellectuel français actuellement, M.Adriansoon -et en particulier universitaire. Et je dis cela sans présumer du fait que ce soit une bonne ou une mauvaise nouvelle pour vous.


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Message Publié : 04 Mars 2006 13:12 
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Bergame a écrit :
Cher monsieur Adriansoon, d'un seul coup d'un seul, vous m'êtes déjà plus sympathique. Quand on fait la part des choses, on est toujours tout de suite plus crédible. Sauf que vous parlez encore de "mythe", typiquement français, qui plus est, alors que votre culture économique -indéniable- devrait vous mettre en position de savoir que "libéralisme", cela veut dire beaucoup de choses très différentes, et pas que dans l'esprit de nos concitoyens.

ma première intervention se voulait assez brève dans le soucis de ne pas encombrer le topic. Elle a pu vous paraitre un peu sommaire pour cette raison, mais il est parfois difficile d'être à la fois pertinent et synthétique dans des domaines qui restent complexes.

Bergame a écrit :
Je vais vous dire : Le seul fait que vous envisagiez une influence de l'Etat sur l'économie ou inversement, et que vous différenciez "économie" et "société" (malheureux !), pourrait aujourd'hui vous faire passer pour neo-marxiste. C'est aussi simple que cela et je pèse mes mots.
Je pense que vous avez une assez mauvaise représentation de ce qu'est le paysage intellectuel français actuellement, M.Adriansoon -et en particulier universitaire. Et je dis cela sans présumer du fait que ce soit une bonne ou une mauvaise nouvelle pour vous.


Je pratique sensiblement plus le monde de l'entreprise que celui des universités, ce qui ne m'empèche pas de me tenir au courant de certaines évolutions, mais pas forcément dans le contexte Français.
En ce qui concerne la société, je comprends que la tradition française est de vouloir dissocier plus nettement qu'il ne convient en réalité "politique" et "économique", ne serait-ce que parce-que nos concitoyens gardent des réticences historiques vis-à-vis des personnes disposant de, ou affichant des, compétences économiques avérées, au sens anglo-saxon du terme.
Dans ces conditions, et depuis #1850, les évolutions nécessaires de la société Françaises imposent comme préalable la résolution d'un problème particulier de marketing politique : comment permettre au gouvernement d'aider, ou ne pas contrarier, une évolution souhaitable de l'économie, tout en gardant la distance considérée comme "politiquement correcte" par ses électeurs, avec le discours économique correspondant.
Je pense que l'histoire récente a suffisement montrée que l'état Français avait pu avoir une influence très forte sur l'économie et la société en perturbant notablement certaines évolutions pourtant nécessaires, toutes les fois où ce problème n'avait pas été résolu.
Maintenant, je ne vous contradierais pas forcément si vous me faites remarquer qu'il ne s'agit pas là d'une "influence directe de l'état sur l'économie", mais plutôt d'un problème récurent de marketing politique à propos de la bonne synchronisation du politique et de l'économique...


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Message Publié : 04 Mars 2006 13:40 
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Salluste
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Michiel Adriansoon a écrit :
Dans ces conditions, et depuis #1850, les évolutions nécessaires de la société Françaises imposent comme préalable la résolution d'un problème particulier de marketing politique : comment permettre au gouvernement d'aider, ou ne pas contrarier, une évolution souhaitable de l'économie, tout en gardant la distance considérée comme "politiquement correcte" par ses électeurs, avec le discours économique correspondant....


:arrow: quelle est cette "evolution souhaitable" de l'economie qui ne serait donc pas souhaitée par les electeurs mais considérée comme necessaire par les gouvernements ?. Le principe même de notre système démocratique ne dit il pas que l evolution "souhaitable" est celle souhaitée par les electeurs..?.


Michiel Adriansoon a écrit :
Je pense que l'histoire récente a suffisement montrée que l'état Français avait pu avoir une influence très forte sur l'économie et la société en perturbant notablement certaines évolutions pourtant nécessaires, toutes les fois où ce problème n'avait pas été résolu...


:arrow: encore ce principe d' "évolution nécéssaire" ... pourquoi nécéssaire ...? ..La doctrine economique n'est pas un Dogme religieux, il existe plus d'une option et nul ne détient LA verité ... Le Role traditionnel de l'état en France est absurde selon certains modéles mais tres coherent selon d'autres...
Les evolutions sont toujours jugéee necessaires par ceux qui en profiteraient et inutiles/pernicieuses par ceux qui en souffiraient. Maintenant, peut on vraiment dire que l evolution de l economie sur ces 25 dernieres années ai profité au plus grand nombre de nos concitoyens..?.. personnellement, je ne le pense pas


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