maharbbal a écrit :
...Enfin, pour les hérétiques de RPR, je n'y connaît pas grand'chose mais je me permet de poser une question: le protestantisme a-t-il en germe dans son idéologie à la fois les grands marchands de Londres, d'Amsterdam etc. et les régimes autoritaires de la Prusse de Frédéric I à Guillaume I? Ou alors sont-ce les deux faces d'une même pièce?
...
pour moi, le protestantisme s'est répandu de manières assez différentes dans des populations différentes. On fait peut être là aussi des amalgames abusifs en parlant de "catégories" alors que les phénomènes qui nous intéressent ne sont pas forcéments liés à la catégorie elle-même mais peut être seulement à une partie de ses membres.
Pour mémoire:
- la Saxe, L'Alsace, la Prusse, la Thuringe et probablement Genève sont passé au protestantisme en suivant une dynamique assez largement "gérée en haut lieu" (par les princes ou les échevins), et amenant une conversion rapide de la totalité, ou la quasi-totalité des populations préexisantes de ces régions.
- les Pays Bas et la France ont vu, au contraire, des mouvement beaucoup plus diffus, amenant des "conversions volontaires" d'individus dans des territoires où les protestants sont souvent restés minoritaires. Ces conversions ont ensuite pu amener des mouvements de population et établir ainsi une "certaine homogénéité" religieuse. Il n'empèche que, même dans ce cas, on a des raisons de croire que l'échantillon de population ayant adopté la RPR n'était pas véritablement représentatif de la population moyenne préexistante dans ces régions.
- L'Angleterre a d'abord adopté une dynamique proche de celle des Pays-Bas, pour évoluer notablement fin XVIIème à l'occasion de la guerre civile et à cause des complexités entre anglicans et papistes, les anglicans n'étant pas, à l'origine, des protestants mais en fait des catholiques schismatiques.
A la fin de cette évolution, on a vu la religion anglicane se rapprocher notablement du calvinisme, l'installation d'un parti orangiste (calviniste...) stable mais numériquement limité en Grande Bretagne, ainsi qu'un rapprochement avec les Ecossais, eux mêmes majoritairement protestants. A noter quand même que l'anglicanisme a un peu hésité par la suite entre calvinisme et papisme, puisqu'on a pu sérieusement parler de réconciliation éventuelle avec Rome dans les années 1850/1860....