Alors, parmi les autres qui ont existé…
La taxe qui a ma préférence sera sans doute celle qui pouvait être payée en… monnaie de singe !
Saint Louis dispensa les montreurs de singes de payer l’octroi sur le Petit-Pont de Paris. Pour prouver leur qualité ceux-ci devaient faire exécuter quelques tours par leurs bêtes devant les gardes.
Extrait du livre des métiers de 1268 :
"Li singes au marchant doibt quatre deniers, se il por vendre le porte ; si li singes est à homme qui l’aist acheté por son déduit, si est quites, et si li singes est au joueur, jouer en doibt devant le péagier, et por son jeu doibt estre quites de toute la chose qu’il achète à son usage et aussitôt le jongleur sont quite por un ver de chanson".
(Le singe du marchand doit quatre deniers si celui-ci le porte vendre ; si le singe appartient à un homme qui l’a acheté pour son divertissement, il est quitte, et si le singe est à un montreur il doit faire des tours devant le péagier, et pour son jeu doit être quitte de toutes les choses achetées à son usage, et de même les jongleurs sont quittes pour un couplet de chanson).
(cité dans
La puce à l’oreille de Claude Duneton, Paris, Le livre de poche)
D'où, bien entendu, l'expression "payer en monnaie de singe".
Avouez que des règlements fiscaux comme ça on aimerait bien en avoir à notre époque !
Il y a mieux, ou plutôt je peux être pire…
Pour payer, on a pu parfois dans le passé se tourner vers son épouse. On trouve ainsi dans un aveu de 1342 (de Picardie apparemment):
"Item le congnage, c’est assavoir de chascune épousée que elle soit venans de hors Chauny et passant oultre Chauni parmi le Pontorayl (pont royal) ouquel les que che choit, puis que elle passeche parmi ledit pont , chinc peaus (cinq poils) de son con ou chinc sols parisis."
(cité dans
Le droit de cuissage d’Alain Boureau, Paris, Albin Michel).
Les historiens s’interrogent encore sur ce truc incroyable… Humour dans la fiscalité ???
Sacré moyen âge !