Bonjour,

L'actuelle période électorale est propice aux réflexions de tout genre sur nos institutions et sur notre droit électoral. En particulier, la question de la reconnaissance du vote blanc fait toujours réfléchir. Un petit article du Monde diplomatique du mois de mars y fait allusion, et le Net est également un lieu propice à la réflexion:
http://maximilianus.over-blog.com/article-6358267.html

Cependant, pour enrichir la réflexion, je trouve utile d'avoir un recul historique sur la question: comment a évolué la prise en compte du vote blanc en France depuis la Révolution ? L'émergence progressive du suffrage universel a-t-elle eu un impact sur cette question (un vote blanc quand il y a quelques milliers d'électeurs "éclairés" ce n'est pas pareil que quand il y en a une foule de 40 millions) ? Des hommes politiques en ont-ils débattu au cours de notre histoire parlementaire ?

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Tous les désespoirs sont permis

Tout à fait, j'aurais peut-être dû fixer un cadre chronologique dans mes questions: comment a évolué la prise en compte du vote blanc en France de la Révolution aux années 1980 ?

Le début de mon message ne visait qu'à illustrer l'importance du thème aujourd'hui, mais non à ouvrir ce débat ici, bien entendu: pour cela, il ne manque pas d'espaces de discussion ailleurs.

Le fait que les votes blancs ne soient pas comptabilisés a été pour la première fois codifié dans l’article 30 du décret règlementaire du 2 février 1852, ce qui ne date pas d'hier, et cela n'a jamais varié.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Très intéressant: on se place dans la période d'installation d'un régime dictatorial. Le nouveau pouvoir craignait-il que le vote blanc puisse servir d'instrument à l'opposition ? Il faudrait voir comment cette décision était motivée.

Dès que j'ai cinq minutes, je vais me plonger dans le décompte des votes depuis février 48 pour essayer de voir si je trouve quelque chose.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

J'ai trouvé sur Gallica une Histoire de la République de 1848 d'un certain Victor Pierre parue en 1873 qui donne le compte rendu du résultat des présidentielles de 1848. Les suffrages exprimés sont décomptés avec les blancs et les nuls selon toute vraisemblance, car après le nombre de voix obtenues par chaque candidat existe une ligne marquée voix perdues, qui doit correspondre à nos blancs et nuls d'aujourd'hui. Ils étaient donc comptabilisés dans le total des suffrages exprimés, contrairement à ce qui se passe depuis 1852.

Je n'ai pas pu trouver de résultats globaux pour les législatives de 1848 et 1849, je peux donc pas faire de comparaison.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Il serait intéressant de savoir si la question de la prise en compte du vote blanc fut discutée dans la presse ou à la tribune dans la première moitié du XIXème siècle...

D'autre part, la revendication de cette reconnaissance est-elle un thème récent, donc à rapprocher du contexte très particulier qui est le nôtre, ou bien la retrouve-t-on plus ou moins régulièrement après 1852 ?
J'avoue n'en avoir jamais entendu parler. Mais peut-être qu'une personne ayant quelques connaissances pointues en la matière pourrait nous éclairer ?

Sur le site de la Revue de l'Actualité Juridique Française, on peut lire dans un article relatif au vote blanc: " De la révolution française au milieu du XIXème siècle, il constituait une alternative électorale reconnue pour l'électeur. Certes, il ne s'agissait pas encore du suffrage universel direct, ni même du suffrage masculin universel et direct fruit de l'avènement de la troisième République. Pourtant, sans entrer dans les détails du système électoral de cette période, nous garderons à l'esprit que le vote blanc constituait un choix électoral possible tant que la qualité d'électeur ne concernait qu'un faible nombre d'habitants. Nos ancêtres avaient peut-être alors moins le souci de l'efficacité électorale et davantage celui d'être fidèle, dans une certaine mesure, à la rhétorique démocratique ; à savoir la reconnaissance, à travers le vote, d'un droit d'expression et d'un droit de révocation des représentants. Le passage progressif au suffrage universel a conduit à occulter le droit d'expression par le biais du bulletin de vote et à privilégier celui de la révocation des élus en place. "
Malheureusement, l'article ne donne pas de référence permettant de savoir sur quels documents ou travaux s'appuie cette interprétation de l'histoire du vote blanc. Je serais quand même bien curieux de voir ce qu'en disaient les élites politiques du XIXème siècle.

Des informations intéressantes dans le document suivant, page 10.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k220524m

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Les bulletins blancs sont en effet définis, mais je ne vois pas comment ils sont pris en compte.

Un petit livre bourré d'informations sur les élections, les modes de scrutin et les moeurs électorales depuis la Révolution jusqu'aux débuts de la IIIème. Le peu que j'en ai lu me parait savoureux. Mais rien sur le vote blanc.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k31508z/f1.table

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Intéressant livre en deux tomes sur le mode opératoire des élections durant la IIIème. Le livre date de 1897, et la date de 1852 pour le vore blanc y est confirmée.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k909876

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Bonsoir,
Pour paraphraser le grand Flaubert : il est quand même ‘’foutant’’ de constater que pas un des quarante-quatre mille trois cents messieurs et mesdames Blanc de France n’ait eu l’idée, depuis le début de la Cinquième, de se présenter aux élections présidentielles sous ce slogan : ‘’Vous voulez voter blanc et que votre vote soit pris en compte? Alors … votez Blanc !’’

Très bonne idée Les messieurs ou les dames qui ont pour nom Noir pourraient aussi se présenter avec un slogan du genre: Votez blanc en votant Noir

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

1) les votes blancs sont comptabilisés, certes avec les nuls, mais comptabilisés tout de même.
2) il existe un parti blanc en France dont le but est de faire en sorte que des candidats puissent se présenter et refuser, s'ils étaient élus, de siéger. Ainsi, ceux qui veulent voter blanc pourraient voter pour les candidats en question.