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Message Publié : 01 Juin 2008 16:44 
De Gaulle pris toujours la République par revers et d'ailleurs "officiellement" par deux fois !

Le IIIème fut une République sans réelle Constitution et donc plutôt "mal foutue"... lol - Il était facile de s'en défaire et on peut dire que Pétain et De Gaulle ont un point commun : celui de l'avoir enterrée, chacun leur tour ! Mais la IVème République qui en naquit ( de l'opportunisme d'un homme et de la lassitude de quelques centaines d'autres ) se révéla être une IIIème bis : la bestiole, deux fois entérrée avait donc décidée de survivre en changeant, certes d'appellation, mais pas de style !!!

La ou les Républiques ( IIIéme et IVème ) des grands parents mais aussi des petits courants est vraiment morte en fait, en 1958, quand De Gaulle a compris qu'il fallait remettre les compteurs à zéro mais sans refaire la même erreur.

De Gaulle, un séditieux ? A l'époque, cela pouvait paraître évident, mais aujourd'hui plus personne n'ose le penser !


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Message Publié : 01 Juin 2008 17:14 
Et puisque je parle d'erreur, je vais aussi évoquer le cas d'Albert Lebrun...

Aussi mal élu que possible en 1932 ( par une Chambre qui ne représentait pas la nation puisque les éléctions législatives venaient juste de se terminer ), cet homme fut l'exemple ce que l'attentisme et l'indécision peut générer en politique : plusieurs fois il a raté le coche : réfugié à Vizille ( Isère ) - le seul endroit d'ou on pouvait se facilement se sauver pour l'Afrique du Nord, car en zone d'occupation italienne et les italiens n'occupaient pas grand chose : ils ne sortaient pas de leurs casernements à Grenoble - et le plus beau, c'est que les italiens, même, lui proposèrent même de l'aider avant de quitter la France !

Il a donc vécu petitement, lui, le premier Président à être réélu de l'histoire de France ( contre Herriot, en plus mais peut-être aussi grâce à celui-ci ! :P ) : un grand symbole pour des épaules bien trop petites


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Message Publié : 03 Juin 2008 10:44 
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Polybe
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Bonjour Corlin, lol

J'ignore pourquoi tu t'acharnes ainsi sur ce pauvre Albert Lebrun, ton réquisitoire contre lui est si excessif que tu en arrives à commettre plusieurs inexactitudes, que je vais tenter de rectifier.

Corlin a écrit :
Il a donc vécu petitement, lui, le premier Président à être réélu de l'histoire de France

Tiens donc ? Albert Lebrun aurait, selon toi été le "premier Président à être réélu de l'histoire de France" !… Alors, pourquoi oublies-tu Jules Grévy, élu une première fois le 30 janvier 1879 et réélu le 28 décembre 1885 ?

Corlin a écrit :
Aussi mal élu que possible en 1932 ( par une Chambre qui ne représentait pas la nation puisque les élections législatives venaient juste de se terminer )

Dans ce que tu as dit, il y a deux inexactitudes :

-1°) Albert Lebrun n'a pas été "mal élu" le 10 mai 1932 par "l'Assemblée Nationale" (et non la "Chambre" ; je rappelle que sous la Troisième République les Présidents étaient élus par "l'Assemblée Nationale" qui était la réunion, à Versailles, du Sénat et de la Chambre des Députés, d'ailleurs, c'est le Président du Sénat qui présidait de droit "l'Assemblée Nationale") ; Albert Lebrun a été élu au premier tour de scrutin, les résultats ayant été les suivants :
Inscrits : 902
Votants : 826
Blancs ou nuls : 49
Suffrages exprimés : 777
Majorité Absolue : 389
- Albert Lebrun : 633 voix (81,47 %)
- Paul Faure (SFIO - parti socialiste) : 114 voix (14,67 %)
- Paul Painlevé : 12 voix (1,54 %)
- Paul Faure (SFIC - parti communiste) : 8 voix (1,03 %)
- divers : 10 voix (1,29 %).

Plus de 80 % des suffrages exprimés pour Albert Lebrun, est-ce qu'avec un tel score on peut sérieusement dire qu'il a été "mal élu" ?…

Pour voir comment s'est déroulée cette élection à "l'Assemblée Nationale" le mardi 10 mai 1932, voici les liens Internet vers cinq quotidiens français numérisés :

Voir l'exemplaire numérisé du quotidien niçois "L'Éclaireur de Nice" du mercredi 11 mai 1932 :
http://193.48.79.11/archives/ImageZoomV ... &journal=2

Voir également l'exemplaire numérisé de l'autre quotidien niçois "Le Petit Niçois" du mercredi 11 mai 1932 : http://193.48.79.11/archives/ImageZoomV ... &journal=1

Si je donne d'abord la référence aux deux quotidiens niçois plutôt qu'à des quotidiens nationaux, c'est que ceux-ci sont certes également numérisés, mais la Bibliothèque Nationale de France (BNF), sur son site "Gallica" utilise un procédé de numérisation qui se révèle être très médiocre dès que l'on veut grossir le texte, qui devient rapidement illisible à partir d'un certain grossissement (alors que le procédé de numérisation du Conseil Général des Alpes Maritimes permet un grand confort de lecture, même avec un très gros grossissement). Pour preuve, voici la numérisation par "Gallica" de deux quotidiens nationaux, et d'un quotidien régional :
- "Le Figaro" du mercredi 11 mai 1932 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2969602.item
- "Le Temps" (l'ancêtre du journal "Le Monde") du jeudi 12 mai 1932 (paru le mercredi 11 mai 1932 dans l'après-midi) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k248780g.item
- "Ouest-Éclair" (l'ancêtre du journal "Ouest-France") du mercredi 11 mai 1932 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k499245b.item


-2°) Albert Lebrun n'a pas été élu par une "Chambre qui ne représentait pas la nation puisque les élections législatives venaient juste de se terminer", il a été élu par "l'Assemblée Nationale" avec les sénateurs et les députés en fonction au 10 mai 1932. Certes, parmi les députés qui ont voté ce jour-là, certains avaient été battus lors des élections législatives qui se sont déroulées les dimanches 1er et 8 mai 1932 et qui vit la victoire du "Cartel des gauches" (http://www.roi-president.com/elections_ ... s_1932.php ). Mais, la nouvelle Chambre des députés n'avait pas encore pris ses fonctions, il est donc tout à fait normal que ce soit les élus de l'ancienne Chambre des députés qui aient pris part au vote.

Et puis, tu oublies de préciser le point le plus important : s'il y a eu une "Assemblée Nationale" convoquée dans l'urgence le 10 mai 1932, c'est à cause de l'assassinat du Président de la République Paul Doumer (élu moins d'un an auparavant par "l'Assemblée nationale" le 13 mai 1931) par l'émigré russe Paul Gorgulov le 6 mai 1932 à 15 heures (Paul Doumer mourra le lendemain matin, 7 mai 1932 à 04h37 du matin). La France avait alors été traumatisée par cet assassinat !… Les pouvoirs publics ont cherché de toute urgence à combler le vide à la tête de l'État causé par cet assassinat. Ils ont eu raison d'agir comme ils ont agit !…

Pour apprécier ce traumatisme, voir l'exemplaire numérisé du quotidien niçois "L'Éclaireur de Nice" du samedi 7 mai 1932 qui annonce l'attentat contre Paul Doumer : http://193.48.79.11/archives/ImageZoomV ... &journal=2

Voir ensuite l'exemplaire numérisé du quotidien niçois "L'Éclaireur de Nice" du dimanche 8 mai 1932 qui annonce à la fois le décès de Paul Doumer et la réunion de "l'Assemblée Nationale" pour élire son successeur : http://193.48.79.11/archives/ImageZoomV ... &journal=2

Et puis, pour terminer sur Albert Lebrun, je voudrais vous citer un extrait de l'article de la "notice sur Albert Lebrun" sur le lien Internet http://pagesperso-orange.fr/freysselina ... Lebrun.htm :

« En 1939, après un septennat éprouvant, Albert Lebrun souhaite se retirer. Il a loué un appartement à Paris, au ler étage du 19, boulevard Beauséjour ; il souhaite profiter de sa famille, de ses petits-enfants. Mais des voix s’élèvent pour lui demander de rester président, afin de ne pas donner à la France le spectacle d’une querelle politique à quelques mois d’une guerre qu’on sent proche. Il refuse à plusieurs reprises, mais cède devant les instances de ses amis et à la demande, unique dans l’Histoire, des présidents des deux assemblées, Herriot et Jeanneney. Refuser, ne serait-ce pas une désertion ? On lui dit : « Vous serez le président de la guerre. » Il répond : « Je crois que c’est pour cela que je vais accepter ». Il est réélu, quasiment sans concurrent, à la présidence de la République. « Lebrun Albert succède à Albert Lebrun » titre le Canard Enchaîné.
Il paiera cher cette décision. Par esprit de sacrifice, il sera le président de la défaite, le dernier président d’une République que les régimes suivants allaient vouer aux gémonies pour sa faiblesse. S’il s’était retiré en 1939, il aurait laissé le souvenir du président bon et estimé qu’il avait été, comme Doumergue ou Fallières ; il aurait été le président de la paix.
»

Moralité : soyons moins injuste envers Albert Lebrun…

Roger le Cantalien. :rool:


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    Message Publié : 03 Juin 2008 13:33 
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    Polybe
    Polybe

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    Localisation : Maurs-la-Jolie (Sud-Ouest du Cantal)
    Bonjour à toutes, et bonjour à tous, lol

    Rectification : le représentant du parti communiste (SFIC - Section Française de l'Internationale Communiste) au vote de l'Assemblée Nationale le 10 mai 1932 était Marcel Cachin et non Paul Faure, cité deux fois par erreur… :oops: :oops: :oops:

    Roger le Cantalien. :rool:


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    Message Publié : 03 Juin 2008 17:27 
    Oui effectivement, je me suis mal exprimé.

    J'aurais du dire qu'Albert Lebrun fut le premier Président de la République réelu pour un second mandat à n'avoir jamais été contraint de démissionner. Cela, Albert Lebrun y tenait assez fortement et c'est justement ce qu'i est paradoxal chez cet homme : il n'avait pas démissioné comme Grévy mais il n'a jamais su faire appliquer son bon droit !

    En ce qui concerne "La Chambre" j'ai commis la confusion entre le mot "Assemblée Nationale" qui fut l'ancien nom de ce qu'on appelle aujourd'hui "Le Congrés" et le terme "Chambre des Députés" - Car je pensais effectivement à l'ensemble des "Chambres" de la République, la "Basse" qu'était la Chambre des Députés et la "Haute" qu'était ( et qui est toujours ) le Sénat. J'aurais écrit : "Les Chambres", j'étais sauvé !! lol

    Quant à cette élection de 1932 que je considére comme bien antidémocratique, j'y reviendrais avce des arguments plus posés : il est certain que l'élection de Lebrun avec les députés "battus" arrangeaient pas mal de monde !


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    Message Publié : 03 Juin 2008 21:51 
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    Plutarque
    Plutarque
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    Localisation : Lugdunum
    roger15 a écrit :
    [

    Et le Président de la République Albert Lebrun ?

    Bonjour à toutes, et bonjour à tous, lol

    Vous oubliez l'irrégularité la plus flagrante de l'histoire constitutionnelle française : le refus du Président du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF), Charles de Gaulle de réinstaller, même provisoirement, Albert Lebrun dans ses fonctions présidentielles à l'automne 1944, pour lui transmettre officiellement ses pouvoirs.
    (...)
    * c'est le 12 juillet 1940 que le Maréchal Pétain le démet verbalement de ses fonctions, sans qu'il ait démissionné. Il se réfugie chez son gendre à Vizile (Isère). Où il sera arrêté en août 1943 par les Allemands et incarcéré dans le Tyrol.


    Il est toujours délicat de juger de la "constitutionnalité" d'un changement de régime...Le terme est d'ailleurs bien mal employé, puisqu'il faut savoir à quoi l'on se réfère : doit-on juger au regard de la constitution qui meure ou de celle qui naît ? C'est un faux débat, puisque dans les transitions de régime, c'est la force qui prend souvent le dessus, et seule peut-être une validation démocratique a posteriori peut donner un verni "légal" à une transition...

    Sur le sujet, ce qui m'interpelle le plus d'un point de vue juridique, ce n'est pas que De Gaulle refuse d'admettre une continuité Républicaine en reinstallant Lebrun dans ses fonctions. Pourquoi l'aurait-il fait ? L'Assemblée Nationale, expression de la souveraineté nationale, a bien confié à Pétain "tous pouvoirs" pour promulguer une nouvelle constitution. On peut considérer que cette expression lui donnait le droit de démettre Lebrun. A défaut, l'adoption de l'acte constitutionnel n°1 du 11 juillet démet de jure Lebrun de ses fonctions. Reste à savoir si cet acte était conforme à l'esprit de la loi du 10 juillet...

    Par ailleurs, de quelle légitimité De Gaulle tirait-il lui-même son titre de Président du Conseil du GPRF ? Si je ne m'abuse, de manoeuvres politiques (sans connotations négatives) et de l'appui (timide, agacé ?) des libérateurs. Et même s'il avait eu recours à Lebrun, sur quel fondement juridique des lois de 1875 ce dernier aurait-il pu lui "transmettre ses pouvoirs" ??

    Soyons clair, je ne cherche ni à légitimer Vichy, ni à salir De Gaulle. J'insiste simplement sur le fait que l'habillage juridique que l'on fait a posteriori d'une situation de crise n'est qu'un habillage. Il n'y a pas de réponse correctement juridique à l'existence légale ou non de Vichy, sauf à considérer une réponse absolument juridique : dans notre droit positif, l'ordonnance du 9 août 1944 est toujours en vigueur et Vichy n'a donc jamais existé dans l'ordre juridique français (http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... e=20080603). En annulant tous les actes postérieurs au 16 juin 1940, cette ordonnance adoptée par un Gouvernement non démocratique remet en cause l'expression de la Nation exprimée par l'Assemblée Nationale légalement élue. Heureusement que le référendum d'octobre 1945 a abouti au "oui" à la première question...Vive la légitimation !!

    En clair, il y a des situations non juridiques pour lesquelles il ne vaut mieux pas chercher de réponses juridiques, mais simplement accepter que parfois, le droit s'efface devant la force des faits.

    Respectueusement.


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    Message Publié : 04 Juin 2008 7:02 
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    Localisation : Maurs-la-Jolie (Sud-Ouest du Cantal)
    Bonjour X-ray, lol

    Je suis tout à fait d'accord avec toi quand tu as écrit :

    X-ray a écrit :
    En clair, il y a des situations non juridiques pour lesquelles il ne vaut mieux pas chercher de réponses juridiques, mais simplement accepter que parfois, le droit s'efface devant la force des faits.

    Respectueusement à toi également (j'espère que mon tutoiement ne t'a pas choqué). :wink:

    Roger le Cantalien. :rool:


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    Message Publié : 04 Juin 2008 11:28 
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    Localisation : Provinces illyriennes
    Une petite précision tout de même : la IIIème République disposait des Lois constitutionnelles de 1875 et elle n'était pas si "mal foutue" que cela, car pour l'instant, c'est le régime qui dura le plus longtemps depuis 1789. :wink:

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    Message Publié : 04 Juin 2008 11:55 
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    Marc Bloch
    Marc Bloch
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    Localisation : Allemagne
    Absolument, mon cher Duc, et si le droit de dissolution pour le Président de la République , n'avait pas été "congelé" suite à l'affaire Mac Mahon, la république aurait pu être beaucoup plus efficace. Il est plus facile de mettre un gouvernement en minorité que de retourner devant les électeurs.

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    Message Publié : 05 Juin 2008 0:25 
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    Grégoire de Tours
    Grégoire de Tours
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    Localisation : Triangle des bermudes
    Duc de raguse a écrit ;
    Citer :
    c'est le régime qui dura le plus longtemps depuis 1789.


    La IIIième République a eu le mérite d'évoluer d'une République présidentielle composé d'un Président monarchiste (nomination des ministres) constitutionnellement irresponsable à une République parlementaire d'où émane les ministres. Lorsque le droit de dissolution tombe en désuétude, le Président joue un rôle passif et décoratif. C'est dans cette chaise que Mr Lebrun s'est assis.

    Faget a écrit ;
    Citer :
    Il est plus facile de mettre un gouvernement en minorité que de retourner devant les électeurs.


    Sur le plan strictement constitutionnel, la question est de savoir d'où émane la souveraineté populaire, du Président ou des Chambres? Sur la scène de la vie politique, l'émergence des idées, les courants et les mouvements politiques animent la démocratie de lumineuses prises de positions. Le chef de l'Etat s'efface et la République noie ses divisions. La première fois, elle les a supplanté, la seconde fois, les divisions l'ont noyé. Il fallait bien quelqu'un pour repêcher le corps. Par la force des choses, il lui fut décerné une médaille...le fauteuil présidentiel.

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    Message Publié : 05 Juin 2008 7:12 
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    Inscription : 20 Juin 2003 22:56
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    Localisation : Provinces illyriennes
    Citer :
    La IIIième République a eu le mérite d'évoluer d'une République présidentielle composé d'un Président monarchiste (nomination des ministres) constitutionnellement irresponsable à une République parlementaire

    Je préfère le terme "République conservatrice" à "présidentielle", puisque ce dernier qualifie les régimes politiques aux pouvoirs très séparés et à l'absence totale - ou presque - de liens entre le législatif et l'exécutif (pas de droit de dissolution ou de responsabilité de l'exécutif devant le législatif).
    N'oublions pas non plus que les Lois constitutionnelles de 1875 donnent davantage de pouvoir au Sénat qu'à n'importe quel autre corps constituant.

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    Message Publié : 05 Juin 2008 22:00 
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    Thucydide
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    Inscription : 22 Mai 2008 19:34
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    Localisation : Sainte-Marie-de-Ré
    Méandre a écrit :
    Faget a écrit ; Il est plus facile de mettre un gouvernement en minorité que de retourner devant les électeurs.

    Sur le plan strictement constitutionnel, la question est de savoir d'où émane la souveraineté populaire, du Président ou des Chambres? Sur la scène de la vie politique, l'émergence des idées, les courants et les mouvements politiques animent la démocratie de lumineuses prises de positions. Le chef de l'Etat s'efface et la République noie ses divisions. La première fois, elle les a supplanté, la seconde fois, les divisions l'ont noyé. Il fallait bien quelqu'un pour repêcher le corps. Par la force des choses, il lui fut décerné une médaille...le fauteuil présidentiel.
    Sur le plan strictement constitutionnel, la question est de savoir d'où émane la souveraineté populaire, du Président ou des Chambres?


    Logiquement et dans l'absolu du Parlement, qui est le seul être majoritairement composé d'élus directs du peuple :wink:
    Les députés sont élus directement par le peuple ;
    Les sénateurs sont élus par des représentants du peuple (envrion 70 000 députés, conseillers généraux, délégués des conseils municipaux...) ;
    Or, ce sont les deux chambres réunies en Assemblée nationale qui élisent le Président de la République.

    Le fait que le Président soit élu par les parlementaires crée presque un lien de subordination politique (sans aller jusqu'à évoquer une quelconque responsabilité politique cependant). C'est bien différent dans l'hypothèse où le Président serait l'élu direct du peuple.

    Pour ce qui est du droit de dissolution de la Chambre des députés du Président, Duc de Raguse a très justement souligné le rôle majeur joué par le Sénat...
    En effet, le Président a besoin de l'avis conforme du Sénat pour pouvoir dissoudre la Chambre basse. C'est déjà très éloquent.

    D'ailleurs, toujours en ce qui concerne le droit de dissolutin, n'oublions pas que le Sénat ne pouvait justement pas être dissout par le Président, alors qu'il avait juridiquement les moyens de renverser le gouvernement, au même titre que la Chambre des députés. Le Sénat pouvait donc agir impunément.

    Ces divers éléments ont créé les déséquilibres que l'on sait.
    République conservatrice en effet, puisque dominée par le Sénat, chambre haute dont le mode de recrutement est le moins populaire.


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    Message Publié : 06 Juin 2008 7:16 
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    Inscription : 20 Juin 2003 22:56
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    Localisation : Provinces illyriennes
    Citer :
    République conservatrice en effet, puisque dominée par le Sénat, chambre haute dont le mode de recrutement est le moins populaire.

    D'autant plus que 75 sénateurs sur les 300 étaient inamovibles au départ...

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