Je m'interroge sur les héritages idéologiques et à l'évolution des grands courants politiques sur le long terme. On peut, par exemple, se risquer à dire que les radicaux de la troisième République descendent des Montagnards. Ma question est la suivante : dans certains débats, articles ou ouvrages récents, je suis parfois tombé sur des références implicite à la pérennité d'une fracture entre Danton et Robespierre. Ne pouvant contextualiser clairement cette référence, j'aimerais que quelqu'un puisse donner des pistes sur ce sujet. En quoi une division entre Danton et Robespierre peut-elle être encore perçue dans la vie politique contemporaine (du point de vue idéologique, voire doctrinal) ?

Idéalisme contre pragmatisme ?

D'un côté, ceux qui qui pensent qu'on peut changer l'homme, en extirper le mal, et faire son bonheur malgré lui.

D'un autre côté, ceux qui pensent qu'on ne peut changer l'homme qu'en le tuant, et qu'il faut faire avec l'homme tel qu'il est ; l'idéal étant alors la ligne d'horizon et non pas la ligne d'arrivée.

Sur un plan théologique, on peut y retrouver une opposition entre d'une part un vieux fonds chrétien marqué par la notion de péché originel, qui veut que l'homme soit corrompu par nature, et qu'il est donc illusoire et contre-nature de vouloir le changer en être bon et parfait ; et d'autre part la construction intellectuelle déiste de Robespierre qui n'a plus cet obstacle ontologique du péché originel pour freiner l'entreprise de faire un Homme meilleur. Les cimetières du 20è siècle débordent des victimes de cette opposition.

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)

A quoi pensez-vous ? Cette opposition n'est-elle, selon vous, applicable qu'à des luttes internes, d'ordre politique, ou peut-on l'étendre à des conflits internationaux ?

Je pense en particulier à l'Homme nouveau de certains totalitarismes utopiques du 20è siècle.

Il s'agit bien plutôt de luttes internes au sein d'un peuple. Je doute que ce concept ait une pertinence géopolitique.

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)

Je posais la question car j'avais cru voir une référence à la Guerre Froide dans votre précédent message, lorsque vous parliez de l'opposition entre idéalisme et pragmatisme.



Pourriez-vous les nommer ? J'aimerais être certain de bien comprendre vos propos.

Sans sous-estimer les fondements et les ressorts idéologiques de chaque camp, je crois plutôt que la Guerre Froide a été l'opposition de deux pragmatismes selon les lois les plus traditionnelles de la géopolitique.

Le cas le plus exemplaire, par son intensité, de l'idéalisme de l'Homme nouveau me semble être le Cambodge de Pol Pot.

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)