En complément de ce que dit Solduros, il y a également des différences pour qu'aboutissent référendum et initiative populaire. Les chiffres suivants concernent le niveau fédéral.
Pour l'initiative, les 100'000 signatures doivent être récoltées en 18 mois. Chaque citoyen peut théoriquement en proposer une et, si elle aboutit, la faire passer en votation populaire. Mais dans les faits, elles sont la plupart du temps lancées par les partis politiques ou par des associations ou lobbys. En effet, il est relativement difficile d'obtenir un nombre suffisant de signatures. Cela implique une présence et de l'activisme partout en Suisse, la variété des sujets proposés faisant ensuite varier le nombre de signatures selon les différents clivages linguistique, religieux, social ou "ville-campagne". Ce qui est fascinant, c'est que ces initiatives concernent des sujets très variés et totalement différents les uns des autres (la liste de wikipédia donne une idée de cette variété:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_ ... pulaires_fédérales_en_Suisse)
Le référendum lui, est activé si les opposants à la loi récoltent 50'000 signatures en 100 jours ou si 8 cantons s'y opposent.
il existe aussi des cas de référendums obligatoires, où le peuple est automatiquement consulté. Voici ce que dit Wikipédia:
Citer :
Au niveau fédéral, il existe 2 types de référendum : le référendum obligatoire, qui concerne toute révision de la Constitution, l'adhésion à des organisations de sécurité collective ou à des communautés supranationales et les arrêtés fédéraux urgents dépourvus de base constitutionnelle et dont la durée de validité dépasse une année et le référendum facultatif, qui concerne tout acte fédéral pour lequel 8 cantons ou 50 000 citoyens suisses ont demandé une votation.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Référendum#Suisse
Voir aussi :
https://www.ch.ch/fr/referendums/ Dans tous les cas, cela demande un très gros travail pour récolter les signatures. Sur chaque bulletin, seules des personnes domiciliées dans la même commune ont le droit de signer. Ensuite, une fois déposées à la chancellerie fédérale, toutes les listes sont dépouillées pour un contrôle et éviter que des gens ne signent à double (ou que des non-citoyens signent). Exemple typique de la démocratie suisse, c'est clairement un excellent moyen de donner la parole au peuple (opinion personnelle ;-) ), mais par contre, si tout citoyen peut lancer initiative ou référendum, la pratique montre que ces armes démocratiques sont toujours activées par des partis ou des groupements d'intérêts.
De plus, hormis une tendance plutôt récente (et hors du cadre chronologique du forum), très peu d'initiatives soumises au peuple ont été acceptées par celui-ci (90% des initiatives rejetées). Cela peut s'expliquer car il est plus facile de rejeter quelque chose (referendum contre une loi) en jouant sur la peur ou en critiquant une loi existante que de proposer une nouvelle loi et convaincre.
Si ma mémoire est bonne, l'initiative est d'ailleurs plutôt une "arme" de la gauche tandis que c'est surtout la droite qui a lancé des référendums.