Je ne comprends pas "qui" est (ou serait) "la nature" qui aurait "fait" des choses. Donc, d'accord:
Citer :
il faut croire à un Créateur pour croire à l'inégalité de nature
Je ne crois pas à un Créateur, Majuscule ou minuscule.
Et je ne considère pas les mots "liberté, égalité, (et n'oublions pas) fraternité" comme des notions absolues, qui seraient soit totalement, soit pas du tout réalisées ou réalisables. C'est plutôt un ensemble de valeurs entre lesquelles il faut trouver un équilibre, et vers lesquelles il faut tendre.
Pour répondre à la question initiale: les deux valeurs liberté-égalité (et la fraternité) ont besoin chacune de l'autre (des autres)
exemple: Liberté d'aller et venir. Cette liberté n'est-elle pas limitée, tout simplement, par l'inégalité économique, qui fait que l'un peut se payer le billet d'avion, et pas l'autre ? Et l'inégalité économique ne peut-elle pas être atténuée par la fraternité ? Et l'égalité du droit d'aller voir sa vieille mère à l'autre bout du monde n'a-t-elle pas besoin de la liberté d'aller et venir ? Et cette rencontre de famille, n'est-ce pas le minimum de la fraternité ?
Autre remarque: On entend souvent cette "morale": "la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres".
Ce n'est pas faux, et même difficilement contestable. Pourtant, une éducation qui met ce genre de morale en avant ne présente-t-elle pas "l'autre" comme un concurrent (mon espace vital est limité par le sien). Qu'y a-t-il donc, en général, derrière la tête des gens qui énoncent ce genre de phrase ? c'est peut-être plus important que la phrase elle-même.
Et si on disait "ma liberté a besoin de celle de l'autre pour exister, et réciproquement" , ne ferait-on pas un pas vers l'égalité ? c'est aussi juste, mais moins simple (simpliste)
Prendre ce genre de notion dans l'absolu n'est jamais dénué d'arrière pensée: il est aisé de monter qu'elle n'existent pas dans l'absolu, et donc de les rejeter en bloc.