Bergame a écrit :
Et bien non, justement, l'égalité dont il était question dans ce thread n'était pas l'égalité socio-économique, et c'est bien ce qui me dérangeait personnellement. Lorsqu'on oppose "liberté" et "égalité", on oppose deux abstractions, deux concepts, et on fait comme si l'on avait une représentation claire et univoque de ce que sont ces deux concepts. Or, ce n'est pas le cas, et c'est aussi ce que j'ai voulu montrer rapidement.
Si on ne parle que de l'égalité de droits, alors la réponse est plutôt simple, c'est la base du régime démocratique et on est loin de l'opposition. Le libéralisme propose une telle conciliation, qui fait que le fils d'un grand patron a strictement les mêmes droits que le fils d'un chômeur alcoolique. Mais malgré l'égalité devant la loi, l'égalité des chances n'est pas la même pour les deux, et si on veut l'égalité des chances, on se tourne alors vers les régimes plus socialistes, voire communistes, qui se sont révélés être des dictatures. Et là la question de la conciliation se pose.
Pour répondre à votre question, mon exemple ne servait qu'à illustrer que l'inégalité de ressources existait tout autant dans la nature. Elle aurait été plus juste en comparant le fils d'un chômeur maghrébin dans une cité du 9-3 avec le fils d'un chef d'entreprise, j'en conviens.
Quant à comparer compétition sociale et pour la reproduction... il y a sans doute de ça (et Freud n'est pas le seul à le dire), mais l'esprit humain est bien trop complexe pour le limiter à ça...
Citer :
La question derrière tout cela est à mon avis celle-ci : Depuis la théorie de l'évolution, l'étude de la "nature" peut se faire sous l'angle d'une seule valeur, la "fitness", cad je crois -vous me direz si je me trompe- la capacité d'un individu à maximiser ses chances de reproduction.
C'est bien cela. Mais selon les besoins, on peut considérer à la place de l'individu le gène ou le groupe.
Citer :
Mais est-il légitime de réduire de même l'étude du monde social et humain à une seule valeur ? Ainsi que je le disais à R.d, "inégalité de quoi ?" Les ressources matérielles sont-elles en définitive assimilables aux ressources intellectuelles ? Aux ressources physiques ? Aux ressources morales ?
Vous évaluez le crapaud sous l'angle de la seule capacité de reproduction. Soit. Est-il légitime d'évaluer l'homme sous ce seul critère également ?
C'est encore une question ouverte.
J'évaluais le crapaud sur sa capacité de survie... Je n'étais pas allé si loin que penser reproduction, fitness, juste que pour un crapaud, risquer de finir sous les roues d'une voiture quand des congénères ont ce risque en moins, c'est autant pas cool que pour un ouvrier, gagner beaucoup moins d'argent qu'un cadre supérieur...
Et il n'est à mon avis pas légitime d'évaluer l'homme sous l'angle de la seule reproduction, ou argent, ou pas mal d'autres choses. Chaque individu est un être unique. Ma comparaison visait juste à dire qu'il y avait erreur à dire que l'égalité (de chances) est naturelle. Ce n'est pas pour autant un jugement de valeur. La nature est amorale, l'homme non. Ce que nous pouvons dire du destin du crapaud relève de l'observation. Celui d'un être humain de la morale.