Citer :
re, on retrouve cité deux ou trois fois dans cet article ce que j'avais lu dans le bouquin de Sternhell : "On pourrait écrire l'histoire du fascisme comme celle d'une immense tentative de révision du marxisme, d'un effort permanent vers le néo-socialisme".
merci pour cette citation.
Une remarque: je retiens les mots "révision" du marxisme: on ne révise le marxisme que si l'on pense qu'il contient des éléments à réviser, c'est à dire imparfaits ou carrément mauvais. Réviser le marxisme, c'est vouloir garder certains aspects, et se débarrasser de certains autres. C'est bien en effet ce qu'a fait Hitler: en gros garder la coquille (le style de propagande, les manifestations, la rhétorique, la mobilisation intensive des militants et le système d'organisation du parti, etc,) mais enlever le coeur idéologique, en particulier la finalité ultime, qui n'est plus le bien du prolétariat mais celui de la nation.
Et je retiens le "néo"; le
néo-socialisme n'est pas identique au socialisme, c'est fort différent, ça pourrait même être son contraire, voire son pire adversaire, comme le néoconservatisme américain s'oppose sur de nombreux points au conservatisme classique, comme le néo-libéralisme est quasiment l'opposé du libéralisme originel, ou le néo-féminisme de Sarah Palin est une attaque en règle contre le féminisme (je ne résiste pas à citer l'exemple de Palin qui se dit féministe mais conseille aux américaines de se "soumettre gracieusement" à leurs époux, c'est vraiment irrésistible
).
Ces tentatives de récupération/détournement d'une cause politique plus ou moins populaire dans le but de la phagocyter, de vampiriser son poids politique, de s'emparer de ses militants et de surfer sur sa popularité sont devenues monnaie courante, mais le fascisme reste une référence sans doute inégalée en la matière.