Aigle a écrit :
Vous confondez deux choses :
d'une part pour avoir un poste officiel il fallait être en harmonie avec le duce - et donc être recommandé par le parti - c'est toujours pareil en Italie aujourd'hui me semble-t-il ...
Non, comme en France, on peut avoir un poste de fonctionnaire sans être membre du parti dominant et on peut avoir des postes de responsabilité sans devoir jurer obéissance au Duce. La différence vous semble minime ? Elle est pourtant essentielle.
Il y a des fonctionnaires et mêmes des hauts fonctionnaires italiens qui ne sont pas "en harmonie" avec la pensée du Premier Ministre actuel. Comme c'est aussi le cas en France.
Aigle a écrit :
d'autre part, le gouvernement et l'administration du pays : ceux-ci n'étaient pas assurés par le parti mais par des fonctionnaires obéissant aux ministres qui obéissaient au Duce.
Comme en Allemagne après 1933. Mais, les décisions politiques se prenaient au sein du parti et s'imposaient à l'administration du pays. Aucun maire ne pouvait prendre des décisions non avalisées par le parti. Mais par chance, comme le maire était souvent le chef local du parti ... on respectait la façade "administrative".
Aigle a écrit :
Le terme de "statolâtrie" est suffisamment souvent employé (y compris sur ce forum !) pour définir le régime fasciste (y compris par Pie XI dans l'encyclique "non Abbiamo" de 1931).
J'ai trouvé cette unique référence :
http://passion-histoire.net/viewtopic.php?t=949Excusez-moi, je n'ai pas l'expérience des grands penseurs, mais celle des petites gens de ma famille qui ont vécu cette période (certains la regrettent, d'autres sont content de ne plus y vivre). J'ai toujours entendu parler "du" parti. C'est LE parti qui dirigeait le pays à ce moment-là. C'est ce qu'on en ont perçu les citoyens ordinaires. Bien entendu, l'administration avait gonflé, il fallait bien remercier certains membres du parti en leur donnant un poste officiel dans l'administration. Un poste où en tant que membres DU parti, ils auraient les pleins pouvoirs à leur niveau. C'est aussi cela le fascisme. Monsieur Untel, membre du parti au chômage va recevoir un travail, de gardien de parking, par exemple, où il aura plein pouvoirs pour ne pas faire payer ceux qui peuvent lui rendre service et où il pourra se montrer mesquin envers ceux qu'il méprise en faisant durer une heure, 50 minutes et en facturant donc systématiquement un dépassement de stationnement (qui pourra aller dans sa poche). L'essentiel est qu'il choisisse bien ces victimes, car si elles sont membres ou proches du parti, il perdra sa place en faveur d'un autre membre méritant du parti.