En France, nous sommes habitués aux alternances politiques, tant au niveau national qu'au niveau local.

J'aimerais vous présenter un pays qui ne connait pas ces alternances. C'est un pays qui connaît une stabilité politique extrême : la Suisse.

Au Parlement :

Le Parti Radical a conservé la majorité absolue au Parlement pendant 71 ans (de la création de la Suisse moderne en 1848 à l'introduction du scrutin proportionnel en 1919).

La Suisse moderne existe depuis 163 ans et la Gauche (socialistes, verts, communistes,...) n'a jamais obtenu la majorité au Parlement. D'ailleurs, l'ensemble des partis de gauche n'ont jamais obtenu plus de 35% des voix.

Au Gouvernement :

Le Gouvernement fédéral (le Conseil Fédéral) est composé de 7 ministres élus par le Parlement.

Sur les 7 sièges du Gouvernement :
2 sièges sont détenus par le Parti Libéral-Radical depuis 163 ans (depuis 1848)
1 siège est détenu par le Parti Démocrate-Chrétien depuis 119 ans (depuis 1892)
2 sièges sont détenus par le Parti Socialiste depuis 51 ans (depuis 1960)
Finalement, seuls 2 sièges ont changé de couleur politique au cours de ces 50 dernières années.

Qui a dit que le scrutin proportionnel était responsable d'instabilité gouvernementale ?

Mes questions :

Quelles peuvent être les causes de cette stabilité ?
Connaissez-vous des démocraties aussi stables que la Suisse ?
Connaissez-vous un pays encore plus stable ?

Le cas de la Suisse est très particulier, c'est un petit Etat, confédéral et comportant plusieurs pays linguistiques. De ce fait, il y a en Suisse un impératif d'éviter les divisions et une coutume constitutionnelle de rassembler les principaux partis dans un gouvernement d'union nationale.
On retrouve le même consensus au Liban, pays pluri-ethniques et pluri-religieux. Un cas voisin de la Suisse.
La stabilité suisse est compensée par l'utilisation du référendum qui équilibre le consensus gouvernemental en permettant des expressions particulières, comme l'expression nationaliste. Une soupape.
Il faut dire aussi que les compétences de l' Etat fédéral sont faibles au regard des attributions des Cantons et que la puissance publique règlemente peu au regard du privé peu contraint.
La Suisse est un Etat liibéral, le pouvoir est dans le secteur privé plus que dans le secteur public.
L' Etat confédéral peut donc y être plus facilement consensuel que dans un Etat centralisé et interventionniste comme la France.

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.

Et on voie les dérives d'un pays comme la Belgique qui a la même utilisation du consensus, mais qui pour des raisons historique se méfie du référendum.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Pouvez-vous nous en dire + sur ce point ?
Merci

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"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.

L'affaire se passe après-guerre. En fait, la Constitution belge ne prévoit pas de référendum. Mais, exceptionnellement on en organise un en 1950 pour décider si le roi Léopold III a le droit de rentrer en Belgique. Le roi étant toujours interdit de régner depuis une loi de juin 1940.
A l’occasion de cette consultation populaire, un syndicat décrète la grève générale et le pays se déchire pour la première fois en 2.
Voilà ce qu'en dit wikipédia et c'est un bon résume de ce qu'en pense les politiques belges :


En fait, les hommes politiques belges ont peur que lors d'un référendum une majorité se dessine en faveur d'un démantellement ou contre une fédéralisation du pays. Il est a noter que cela concerne autant les hommes politiques flamands que wallons. En fait, le résultat a un référendum dépend beaucoup de la question posée d'après plusieurs sondages.
Si la question est : "Doit-on supprimer la Belgique ?" Le OUI peinerait à gagner. Si la question est : Faut-il augmenter l'autonomie de la Flandre ?" Là, c'est le OUI qui gagnerait. Or, à terme, ces 2 questions entraineraient la même conséquence.

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Appelez-moi Charlie

C'est cette stabilité de la Suisse qui semble remise en cause, le consensus - expression du consensus des élites - ne correspondant plus aux aspirations populaires expimées par référendum.
Une évolution est en cours vers une centralisation attribuant à la Confédération, qui est en réalité une féderation, des pouvoirs croissants dans les domaines économiques et sociaux. Le régime ne commence t-il pas à être contesté ?
La Suisse n'a pas toujours été stable. Avant 1848, il y a eu division, secession, guerre même il me semble ?

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Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.