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Reforming Africa's Institutions: Ownership, Incentives, and CapabilitiesUnited Nations University, ed. Brookings Institution.
Les institutions africaines sont loin d'être inexistantes. Au contraire, de nombreux États africains, inspirés par la pensée socialiste, ont mis en place des administrations assez conséquentes, afin de mener des politiques collectivistes, et/ou de grands travaux. Ces administrations sont souvent très centralisées, puisque, en l'absence de sentiment national, les différentes régions et ethnies sont facilement suspectées de velléités indépendantistes.
Ces administrations ont souvent servi de réservoir d'emploi pour réduire artificiellement le chômage, et distribuer des prébendes aux réseaux de clientèle. Les difficultés économiques ont conduit les gouvernements à réduire les traitements de ces fonctionnaires trop nombreux, ce qui a entraîné le développement simultanée d'une réglementation tatillonne et d'une corruption inefficace : il ne suffit pas de payer une seule fois pour faire avancer les choses ! Au contraire, il y a de multiples échelons différents, et chacun réclame son enveloppe sous peine de faire capoter un projet
De plus, les fonctionnaires, paupérisés, sont amenés fréquemment à chercher un second emploi. Sur France Inter, j'avais entendu que les fonctionnaires égyptiens travaillaient à leur poste environ 20 minutes par semaines.
Le rôle de l'aide internationale est également pointé du doigt dans l'ouvrage. Comme les administrations sont inefficaces, la gestion de l'aide absorbe souvent toutes les ressources, au détriment de l'application des politiques décidées par les gouvernements.