Pas de dieu, pas de spiritualité, cela fait deux manquements graves pour obtenir un statut de religion. Cependant il est certain que par les nombreux aspects cités auparavant, on peut faire un parallèle certains. On pourrait aussi citer le fanatisme de certains communistes que l'on pourrait associer à des fanatismes religieux contemporains.

On peut cependant observer ce genre de chose de l'autre coté de l'échiquier politique, sans même évoquer l'extrême droite. Même chez les socialistes. Je pense que le communisme a davantage versé dans ce genre de comportement en raison de l'espoir et de l'ignorance qu'il suscitait. Déjà qu'aujourd'hui être esclave du capital n'est pas très reluisant, imaginez ce que cela a pu être au XIX ème et au XX ème siècle. En outre, nombre de ces communistes vivent dans une Matrice capitaliste, ils n'ont pas forcément le cadre intellectuel pour imaginer réellement comment fonctionne le communisme ou le soviétisme, ils versent donc davantage dans la foi en une alternative meilleure et possible que dans la connaissance réelle de la mise en transition, le fonctionnement et le déroulement d'une utopie communiste, au sens ou elle n'existe pas à leur époque et dans leur quotidien. Leur espoir irrationnel dans un meilleur système leur fait adopter des comportements semblables à ceux de religieux. De là à dire que le dit communisme fut une religion c'est un pas que je ne franchis pas même s'il est certain que tout à été fait pour tenter d'en faire une.

Il serait intéressant également d'observer combien nous mêmes nous nous comportons de façon semblable vis à vis du système capitaliste.

A ce sujet, on peut remarquer le nouveau projet "très sérieux" (il y a de l'argent...) de cités-bulles, en mer, régies par le seul et unique marché. Quoi qu'on pense par ailleurs des théories libérales, pour le coup, vouloir créer des communautés dont le but est d'y appliquer le dogme dans toute sa pureté, cela fait très religieux.

Est-ce nécessaire, un dieu, une spiritualité ?

Je me souviens d'un petit bouquin de George Steiner, Nostalgie de l'absolu. Selon lui, le marxisme, la psychanalyse et l'anthropologie structurale sont venus combler (ou ont tenté de combler) le vide religieux. Mythologies, messies, théories globalisantes, tentatives d'expliquer l'homme tout entier, dans son rapport aux autres, à la société, au monde, mythe des origines, dimension apocalyptique ; j'avais trouvé le parallèle intéressant à la lecture (un peu lointaine, j'avoue).

Marx comme messie du communisme, avec son mythe des origines, son âge d'or, son ennemi absolu (le capital), sa dimension apocalyptique (la révolte du prolétariat), son paradis et sa "fin de l'histoire" (le communisme triomphant et la fin de la société de classe). On y trouve des courants, des dissidences, des apocryphes, quelques saints Les communistes rejettent les autres formes d'expression religieuses, aussi...

Le parallèle est intéressant. On n'aurait pas une "religion" au sens d'adoration d'être surnaturels - mais une philosophie fonctionnant "comme" une religion - et la remplaçant.

Une philosophie et une idéologie politiques totales qui englobent des aspects que l'on pourrait qualifier de religieux, mais qui à mon avis ne sont pas exclusifs à la religion : la croyance, l'engagement, la volonté de faire éclore ou de maintenir un monde répondant à des critères préétablies..

Ce sont des éléments profondément humains et qui sont engagés dans le politique, le religieux, les deux ou autres choses selon les choix de la personne.

Mais en l'absence de divinités et de spiritualités, ce n'est pas une religion, comme déjà dit plus haut. Sinon à ce moment-là, on peut tout qualifier de religion, dès qu'on demande des sacrifices, un engagement et une véritable croyance en ceci ou cela.

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