Je lance ce sujet pour débatre sur la vision que l'on pourrait avoir de la tournure considéré monarchiste par la constitution de 1958. Je lance ce sujet aussi par un constat: la personne du président se confond avec la personne du roi. Je vois aussi que l'on prend acte d'une certaine continuité de la monarchie française et de la République. La continuité la plus marquante se situe au sujet de la sacralisation du président, si bien que de plus en plus de personnes transpose la célèbre théologie royale des deux corps du roi (pour plus de détail sur ceci je ne ferais que citer la référence: Ersnt Kantorowicz,
Les deux corps du roi): quand on cherche sur un moteur de recherche on trouve facilement ceci (j'ai aussi trouvé un lien interessant:
http://ateliers.revues.org/8453)
Ce dernier lien analyse la passation de pouvoir. Si l'intronisation du président ne fait plus appelle à l’Église (qui sont séparés), on garde une pompe quasi-religieuse (dans le lien l'auteur parle même de liturgie pour décrire le déroulement d'une intronisation républicaine). La passation du pouvoir entre les deux présidents est en quelque sorte les funérailles du roi et le sacre. Le président Sarkozy a confié la dignité présidentielle au président Hollande, le corps mystique du président a changé de corps. Je rappelle que sous la monarchie, la transition était l'occasion d'une pompe extraordinaire: les funérailles avec la procession du corps mortel du roi avec les
regalia de la Couronne (la dépouille est couronnée, tenant le sceptre et la main de justice), on reprend les insignes royaux avant d'enterré le corps mortel du roi, puis ces
regalia sont remis au nouveau souverain à Reims. En république, nous n'assistons pas sur une pompe de la transition car l'élection fait office: il y a une forme de cérémonie quant à la révélation des premiers résultats partiels à 20 heures, puis la joie provoqué par l'élection du nouveau président est sensé suppléer à la pompe royale de la cérémonie du sacre (je rappelle que les vivats de la foule pendant le sacre faisaient office d'élection du roi par le peuple). Dans l’Élysée, le siège du pouvoir présidentiel, il ceint le collier de commandeur de la Légion d'Honneur (théoriquement, car depuis Valéry Giscard d'Estain on ne fait le lui présenté), il devient le chef des chevaliers qui servent la République. Puis, le nouveau président fait honneur à la nation qui la portée au pouvoir en faisant mémoire à ces ancêtre on réanimant la flamme du soldat inconnu, symbolisant "nos pères qui se sont battus et ont fait couler leur sang pour défendre, corps et âme, la nation". Puis, il va à l'hôtel de ville à Paris, où il reçoit l'hommage du maire de la capitale. Je ne sais pas si on pourrait faire le lien entre la cérémonie à l'hôtel de ville et le lit de justice au Parlement de Paris qui fit de Louis XIII roi de France, on a là la reconnaissance du nouveau président par le corps politique de la nation représenté par le maire de Paris.
Une autre chose qui fait du président un monarque républicain: la sacralité. Il est la personne qui incarne l’État, il est le signe visible de la souveraineté de la nation qui lui a confié des pouvoirs pour maintenir la concorde civile en France. Ceci se montre par plusieurs chose, mais je retiendrais une chose principale: l’immunité du président de la République. Il incarne l’État, l’État étant la source de l’autorité, de la loi et de la Justice, le président de la République est foncièrement bon, tout ce qu'il fait est bon (ça rappelle les discours médiévaux et d'Ancien Régime:
le roi est bon, les conseillers sont mauvais). Il ne peut donc pas être jugé, il doit lui même faire régner la justice en appliquant les lois selon les principes émis par la Constitution. Aussi, il ne doit pas vivre selon son bon vouloir, il doit avoir une attitude faisait preuve de dignité: il est habité par la dignité présidentiel et il doit vivre en chef de l’État. Dans certaines analyse sur la défaite de Sarkozy, certains éléments choquant montraient un homme incontinent: il ne résisté pas aux plaisirs mondains. Le président n'est pas un homme comme les autres. Serte, ce n'est qu'un simple citoyen choisit pour incarné l'autorité suprême de l’État, mais il y une pompe présidentielle. Cependant cette pompe doit être reconnue de tous, et elle ne doit pas montrer un président ne s’intéressant qu'à une partie de la nation. L'événement du
fouquet's a montré "le président des riches" ce qui a montré un manque de dignité du nouveau président (à l'époque), et sa défaite, outre les éléments politiques, sont liés au fait que son comportement a ébréché la sacralité du président de la République.
Aussi je me pose la question suivante. Les français ont voté par référendum cette constitution ayant une "connotation monarchiste", aussi les Français sont plus ou moins fasciné par la royauté d'outre-Manche (les événements comme le mariage royal de l'année dernière, ou la retransmission prochaine du jubilé d’Élisabeth II, sont assez suivi chez nous, alors que cela ne nous concerne pas vraiment!): les Français ne serait ils pas victime d'une sorte de schizophrénie de la "mentalité populaire", où nous vivons pleinement la République dont nous sommes fier, car c'est l'héritage de la Révolution, mais tout en gardant des souvenirs de la monarchie, en tout cas des rois de France et de la pompe qui les entouraient?