marc30 a écrit :
Pierma a écrit :
J'ai déjà vu un documentaire sur le contrôle quotidien de la télévision - le choix des thèmes, des reportages et des évènements à mettre en avant, la censure des informations déplaisantes, etc... - par le "ministre de l'information" - Alain Peyrefitte ? - dans les années 60, je vous garantis que ce n'était pas la pratique la plus démocratique qui soit !
'Vous avez peut être raison pour la télé mais la presse écrite était presqu'entièrement dans l'opposition : le monde, le nouvel obs, l'express, etc ...
Même le Figaro ne roulait pas pour De Gaulle.
Et ?
ça justifie une mainmise autoritaire et exclusive sur la télé ?
Il y a une interview de Pompidou où il explique la nécessité de contrôler la télévision, c'est gratiné : elle représente la France, elle est regardée par l'étranger... Bref la télé est la voix de son maître, la droite ne s'en cache même pas, elle s'en vante ! "Ministre de l'information", on est dans la Novlangue !
(le Figaro organe d'opposition, ne me faites pas rire... Saisi combien de fois ? Mais au moins personne ne tient la plume de ses journalistes, ce qui est la règle en démocratie. Donc De Gaulle n'a pas rouvert Mazas...)
De Gaulle :" Quand on est ministre, on ne se plaint pas des journaux. On ne les lit même pas... On les écrit !"
Ou encore cette sortie excellente et célèbre :" Ais-je déjà porté atteinte aux libertés publiques ? Y ais-je une seconde attenté jamais ? Au contraire, je les ai rétablies. Ce n'est tout de même pas à 67 ans que je vais commencer une carrière de dictateur ! "
(Au passage plus aucun de nos politiques n'a ce niveau de langage. "Y ais-je une seconde attenté jamais ?" la tournure est belle, et ce n'est pas préparé.)
De Gaulle a créé des institutions... heu... conformes à son tempérament, très présidentielles, mais qui restent démocratiques. Tout de même, une seule motion de censure votée en 58 ans - en 1962 - ajoutée au 49.3, on peut se demander si la régulation en cas de forte opposition publique ne se fait pas par la rue ? (Je pense par exemple aux manifestations contre la gauche en 1984 : des laïcards enragés avaient rouvert le seul sujet auquel il ne fallait pas toucher : l'école libre. Faute d'une expression politique possible dans un régime où le vainqueur a tous les pouvoirs, c'est la rue qui a contraint le gouvernement à faire marche arrière.)
En revanche il s'est planté sur le Sénat, désormais intouchable depuis 69. Pour modifier la composition ou les pouvoirs du Sénat... hé bien il faudrait l'accord du Sénat.
Sans compter que la question de son utilité se pose. En dehors du discours habituel ("Le Sénat a le temps de réfléchir, il incarne une certaine mesure, il fouille les dossiers à fond, bla bla bla..." - toute corporation a son discours d'utilité publique, on ne voit pas pourquoi le Sénat - qui constitue un joli fromage - serait différent en cela des dockers de Marseille ou des ouvriers du Livre CGT.) on peut se poser la question du rapport coût / efficacité, d'autant que la chambre des députés est décisionnaire en dernier ressort.
(Et qui a dit que la chambre, qui dispose de nombreuses commissions, ne bossait pas ses dossiers ?)
C'est, au mieux, une perte de temps et d'argent, au pire le lieu de blocage de toute évolution constitutionnelle un peu importante.