Bon, je réponds pour la forme, mais j’ai compris, je n’ai pas de solution…
Donc je force, et… et on verra ce qu’il adviendra.
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Ce n'est pas par l'encasernement
Si, c’est la situation des lycéens : ils sont mineurs et obligés d’être là, il y a un appel, on prévient leurs parents s’ils sont absents, on vérifie s’ils ont fait leur travail et s’ils ont leurs affaires. Et le job consiste à leur mettre le crayon dans la main s’ils ne l’ont pas fait eux-mêmes. En fait, le job est éducatif (pas seulement enseigner sa matière). Un étudiant qui vient contester mon enseignement ou faire le malin, il n’y a pas de soucis, ça c’est mon domaine. D’ailleurs, je préfère largement ce genre de conflit ouvert, plutôt que ce petit jeu larvé avec les lycéens, de petites provocs dont au fond, je me fiche, et que je dois cependant combattre.
C’est très concret, pour moi : je ne peux pas leur dire de sortir, je ne peux pas les laisser pioncer, je leur impose donc une présence physique et mentale, une attitude, et c’est à moi d’y veiller. Je n’ai jamais vu un prof de fac se casser la tête sur ces détails. Au pire (ou au mieux…), une remarque désobligeante, et c’est tout. Il n’y a pas de CPE, ni d’heure de colle, ni de mot dans le carnet, à l’université… pour moi, ce n’est pas un détail.
Mon soucis, ce n’est pas l’attitude des élèves/étudiants (et j’ai compris qu’ils ne se métamorphosent pas en obtenant le bac), mais la mienne à leur égard.
Je ne pense pas fantasmer l’université, mais le job me paraît différent, et justement de ce point de vue. Un prof de fac n’éduque pas, d’après ce que j’ai pu voir : ce n’est pas l’enseignement qui me rebute, mais l’éducation.
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Il faut aussi être directif, le job (je n'aime pas non plus ce terme, mais bon...) y conduit. Un exemple : lorsque votre UE commencera, il faudra rapidement leur parler de ses attentes/contenus, de l'évaluation, de votre place en son sein, etc.
Je crois que j’ai mal défini ce que j’entends par « directif » : disons que je distingue le directif (imposer aux gens une attitude, une présence, un travail) et la proposition (je donne un tableau à remplir, un exercice à faire, un cours à noter, et si le gus ne le fait pas, c’est *son* problème).
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Zut ! tout le monde est au courant que l'agreg est un concours de recrutement pour enseigner dans le secondaire. Je ne comprendrais jamais ces rêves absurdes
Oui, je suis parfaitement conscient de l’absurdité, et j’ai parfaitement eu conscience, en préparant les concours, que j’étais moi-même en train de me jeter dans un mur, ça me rend d’autant plus malade. Et après, que pouvais-je faire ? Je veux faire une thèse, et c’était ça ou rien : ce n’est pas moi qui ai inventé l’idée d’aller passer un concours du secondaire, franchement ça ne me serait jamais passé par la tête. Je n’ai rêvé de rien, je me suis résigné à faire quelque chose pour pouvoir faire autre chose, de même que je me suis tapé des jobs moisis pour financer des études. Mais là, j’ai l’impression que c’est trop contradictoire.
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c'est qu'on n'enseigne pas la géo
Oui, j’ai oublié la géo, mais c’est vrai qu’en plus, je dois enseigner une matière pour laquelle je suis incompétent.