et partir à l'étranger ? Beaucoup d'avantages qd même, c'était tellement bien que j'y suis resté...En plus c'est valorisant, enrichissant et puis on abandonne cet esprit étriqué si français....Un peu d'audace les jeunes....Bougez vous

Le message commence bien, il pourrait se poursuivre, en un souffle d'humanisme, par l'encouragement positif au dépassement de soi, à l'élévation de l'homme partant à la découverte d'autres usages sans renier les siens (c'est ça, l'apport du voyage), bref, des causes que des hommes aimant leurs contemporains, eux, ont su mettre en avant. Par exemple Jean Guitton, avec un texte d'autant plus admirable qu'il date de temps plus propices à la xénophobie que les nôtres :

« Comment la pensée s’est-elle formée en ce monde, sinon à l’occasion des observations faites par des voyageurs ? Que l’on songe à Hérodote, à Platon, à Xénophon, plus tard à Aristote. Dans leurs déplacements, ils avaient remarqué d’autres usages, d’autres religions, d’autres constitutions : et tout d’un coup, cela avait fait paraître le caractère accidentel des leurs ; ou du moins cela leur avait posé le problème de savoir si leurs usages étaient raisonnables ou arbitraires. » (Jean Guitton, Nouvel art de Penser, Aix, Croix Provençales, 1941)

Mais finalement non, le message se termine plutôt par un bon petit jugement anti-français, sorti armé et casqué d'une vulgate tellement étriquée qu'on ne lui apporte plus aucun crédit, tellement à l'opposé des vertus qu'apportent les voyages, qu'on peut se demander si vous avez compris ce qu'il y avait à gagner aux voyages formateurs et à la découverte d'autrui.

_________________
« Que de choses ont été vécues sans avoir été dites ! » Paul Veyne.

Mais justement au contact des autres, on se rend compte à quel point la France ne représente plus rien....et que toutes les certitudes du modèles franco français n'intéressent strictement....personne...mais personne...en dehors des frontières françaises....A l'étranger c'est s'adapter ou disparaître....Quand on lit cette section de Passion Histoire, on reste qd même sidéré des angoisses franco/françaises...Quels concours je passe ? Comment je m'en tire c'est j'ai pas fait telle école ou telle prépa... ?Mais partez bon sang...

C'est bien dit ça Shinji

C'est vrai qu'il y a autre chose à dire que "bon la jeunesse de France, quand est-ce qu'elle se bouge pour aller voir le monde?"
Il vaut peut-être mieux rester en France et aimer son pays (et vouloir le servir) que d'aller à l'étranger et répandre ce genre de propos sur ses (anciens?) compatriotes .



Je vous rassure, c'est pareil pour les certitudes des autres pays... et depuis quelques temps, les certitudes de quelques modèles anglo-saxons ont du plomb dans l'aile aussi!



Ne croyez pas que "partir" est si facile et que "partir" est la solution à tous les problèmes d'avenir. On peut réussir à Paris et ramer à Londres. Si cette personne est angoissée pour son avenir, c'est normal, c'est tout simplement humain. Les choix d'orientation "orientent" votre vie future, le choix est donc lourd de conséquence.
Que voulez-vous, cette personne veut réussir dans ses projets et cherche des réponses à ses questions, vous n'allez pas lui en vouloir et lui reprocher son manque de "voir ailleurs"? Et puis je trouve que si vous trouvez notre vision étriquée et "franco-française", la votre est significative de ces Français qui n'ont pas de mots assez durs pour critiquer leur pays, le dénigrer.
Je n'ai rien contre le fait de partir dans d'autre pays. Je ne suis pas rivé à lui comme le bulot sur son rocher ( ) mais au lieu de critiquer, vous pouriez conseiller cette personne sur des adresses pratiques et des sites sur le travail à l'étranger...
Bien amicalement quand même, le tyran de Samos en exil à Athènes vous salue.

_________________
"Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables" A. Allais

Je pense que nous avions déjà bien compris : tout le monde la connaît bien, cette vulgate, qui, contrairement à ce que vous pensez, n'est pas si originale qu'elle mérite plus ample développement.

_________________
« Que de choses ont été vécues sans avoir été dites ! » Paul Veyne.

C'est curieux dès qu'on sort l'artillerie pour critiquer le modèle français, certains et certaines prennent des postures outrées et choquées, renvoyant les critiques à une poignée d'aigris qui n'ont pas pu faire carrière en France. Que les choses soient claires, je suis parti pour des raisons sentimentales à 23 ans après un DEA à Paris IV. J'ai passé, plus par accident que par volonté des examens pour devenir professeur d'Histoire à l'ULB car à 23 ans, on va pas faire carrière au Minimex (le RMI local)...Je suis donc devenu très vite professeur dans le secondaire, titularisé dans ma fonction dans une école bien notée...Trouvant par hasard, en lisant le journal, un entretien avec un directeur de maison d'édition de ce pays...Je tente ma chance, cette personne lit mes mémoires de Maîtrise et DEA et me propose de rédiger un ouvrage sur l'histoire locale...à 24 ans, je me lance donc...Dans le même temps, je m'intéresse à la culture, un quotidien francophone me demande si je ne souhaite pas devenir le correspondant sur place et ce fut parti pour 5 ans de journalisme (très mal payé d'ailleurs...), chose fort sympathique qui permet de rencontrer beaucoup de gens qui comptent. Entre temps, après le premier livre, un second sort et puis en 2008, un troisième bien plus conséquent, très bien accueilli par la presse nationale...2008, changement radical, après avoir postulé dans une institution culturelle non négligeable, je suis pris...je suis donc en congé de l'enseignement secondaire...Suite à mes publications, une école supérieure me contacte pour donner un module d'Histoire contemporaine...Voilà donc, à 30 ans, je suis assez content de ma situation...et suis persuadé que si j'étais resté en France, je ne pouvais pas faire mieux....Et je travaille ou ? Chez les libéraux anglais ? Chez les sous payés d'Espagnols ? Et non, chez les socialistes archaiques de Belgique...Pays encore plus gauchiste que la douce France...
Ce qui m'ennerve en France, c'est de voir des étudiants angoissés, terrorisés, devant des maîtres à penser qui vérouillent le système de l'intérieur....Donc les jeunes bougez vous, quand on est bon, on est bon...
Au moins dans d'autres pays comme la Belgique, le système d'étude n'est pas hiérarchisé avec : des grandes écoles, des prépas prestigieuses, et des petites universités antichambre du chômage...Un diplôme de type universitaire reste un diplôme de type universitaire....et des Masters d'Histoire de l'UCL ou l'ULB (universités très bien côtées) offrent des débouchés non négligeables....
Je regarde ici dans mon entourage proche : des diplômés de lettres, d'Histoire de l'art, de musicologie....pas une est au chômage...Je regarde en France, des jeunes surdiplômés au chômage, des jeunes femmes brillantes qui se ramassent à des concours...
Mais je vois déjà d'ici les maîtres censeurs rigoler sur la Belgique, ce petit pays au bord de l'explosion...rongé par le chômage et l'extrême droite. N'oubliez pas qu'en dehors de France, les compteurs sont remis à zéro et qu'un Belge est toujours mieux vu qu'un Français qui passe pour arrogant et donneur de leçon...J'ai pu le voir et je peux le voir encore maintenant auprès des mes élèves...La France, elle fait plus rêver...elle fait rire...

S'il y avait un concours de cat. C dans mon domaine et dans moins de deux ans, je le tenterais bien, ne serait-ce que pour financer mon doctorat... et je confirme que nous sommes nombreux à tenter les concours de niveau B et C avec pas mal d'années d'études derrières nous et des CV plutôt corrects, et tout aussi nombreux à les râter...

Il arrive aussi de rester en France pour des raisons sentimentales, cela dit... voire familiales... (même si je connais des cas de sacrifices qui parfois me laissent rêveuse.)

Oui et non, c'est relatif qd même à l'heure des TGV, Esay Jet, Facebook, des smartphones, des cartes 3G. Paris/Bruxelles c'est plus rapide que Paris/Lyon sans même penser à Grenoble/Toulouse....

Ouais, vous vivez dans un monde qui visiblement ne connaît pas de soucis d'argent...

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Vous ne connaissez pas la douceur et le parfum de la peau de l'être aimé(e) non plus pour dire celà

Une web cam ne vaudra jamais deux beaux yeux qui vous regardent en tête-à-tête...

_________________
"Les cimetières sont remplis de gens irremplaçables" A. Allais

Tout à fait!

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

Ah, ah, ah, vous ne manquez pas d'humour :=) C'est vrai au moins quand j'étais prof dans le secondaire, on avait plus de temps ensemble...(et les profs se plaignent de trop bosser....) et j'étais pas au travail un samedi ou un dimanche....Mais on adapte sa vie à ses responsabilités....Tout simplement avec les moyens de transports et de communication modernes, vivre sur plusieurs pays ce n'est plus la punition et le bagne...Tout est une question d'organisation et de gestion....Reste à savoir ce que l'on souhaite : un même boulot réglé du matin au soir ou un peu de challenge et de responsabilités....

La question n'est pas là. Pour moi, il est hors de question de partir loin si ma compagne ne part pas avec moi. Mais après, chacun gère sa vie comme il l'entend. Arrêtez juste de vous prendre pour un modèle.

_________________
"[Il] conpissa tous mes louviaus"

"Les bijoux du tanuki se balancent
Pourtant il n'y a pas le moindre vent."

C'est curieux quand même...Quand on attaque le modèle français, les maîtres censeurs répondent "argumentez", on argumente et là c'est "cessez de vous prendre pour un modèle"...Vous êtes bien étranges...et contradictoires....