Plus de 98% des productions musicales actuelles adoptent des mesures binaires (à deux ou à quatre temps) ; le "trois temps" a l'air de faire peur (quant au "cinq" ou "sept temps", inutile de rêver!) ... à telle enseigne que même des airs composés originellement à trois temps sont "relookés" à deux temps (témoin, hier encore, L'eau vive entendue dans une émission de télévision...).
Qui pourrait m'expliquer ce phénomène?
MERCI!

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

La peur de l'incertain, peut-être ? La peur de ce qui reste une forme ouverte et mouvante ? Avec le discours ambiant sur l'insécurité de notre vie, ce ne serait pas très étonnant. Les médias de masse aiment bien la facilité et la simplification à l'extrême, qui est toujours très confortable intellectuellement.
Peut-être est-ce aussi simplement l'ignorance de la musique.
J'émets là un pur jugement de valeur, mais je ne retire rien !

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Ne parlez jamais sèchement à un Numide.

Les grands singes (chimpanzés, etc.) parviennent à battre des mains sur des airs rythmés à deux temps, mais peuvent-ils battre le premier temps d'un rythme à trois temps?
Il est vrai que le "deux temps" (rythme de la marche, de la respiration, du pendule, des coups de marteau, etc.) est plus rassurant, plus prévu et plus confortable que le "trois temps" (un des rythmes propres à la danse) qui suppose un instant de suspension "risquée" dans l'inconnu...
Le "trois temps" serait-il le propre de l'homme qui prend des initiatives autres qu'utilitaires?

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Votre allusion à la danse Mr Deshays me fait penser aux musiques de Transe, et il me semble qu'en général (dans le cadre d'une rythmique de percussions) le morceau débutera en binaire et que, plus la transe montera, plus le percutionniste fera intervenir un rythme ternaire, comme pour aider à l'accelération de la transe. Au départ donc il s'agirait d'"endormir" la conscience ouverte avec le binaire, il s'agirait de "saouler" l'être pour que petit à petit l'état de conscience modifié puisse surgir et c'est à ce moment là qu'interviendrait le rythme ternaire.
De plus, dans le jazz ou disons le free jazz, la règle est plus le ternaire que le binaire, non ?
Ou disons l'improvisation est en ternaire alors que la "ligne" des joueurs reste binaire...?
Tout ça pour dire qu'effectivement le trois temps semble un peu génant pour nos cultures "tranquilles" actuelles.
Cordialement.

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"Ne laisse pas ta langue te couper la gorge."

Deux temps c'est aussi beaucoup plus simple à jouer et beaucoup plus adapté aux instruments actuels. C'est également beaucoup plus simple à retenir pour la plupart des auditeurs.

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Je ne suis pas cultivé, je suis curieux.

Quels "instruments actuels"?!
... s'agit-il simplement de prendre (et de laisser) la plupart des auditeurs là où ils en sont?!

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Les instruments electriques. Sur une guitare basse electrique il est evidemment possible de jouer du ternaire, nombre de jazzmen l'ont fait (notamment Pastorius) mais le binaire est beaucoup plus "simple" (je suis bassiste)



Actuellement ? Oui ... C'est triste mais c'est ainsi, le but actuel de la musique est de capter l'auditeur à la première écoute, c'est vendeur. Encore une fois (pour faire référence à un autre sujet), l'art du tout tout de suite...

C'est très peremptoire et je sais que ce n'est pas de bon ton sur le forum mais c'est réellement comme ça que les choses ont l'air d'aller.

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Je ne suis pas cultivé, je suis curieux.

Je vous crois sur parole, cher Struddel! Péremptoire ou pas, cela vaut mieux que de se voiler la face ou se payer de mots : seule la vérité rend libre...
Si l'aspect financier accouplé à la tendance du moment règnent en maîtres, on peut se consoler en pensant qu'ils contiennent en eux-mêmes leurs propres limites : ce qui est à la mode est ce qui se démode le plus, et le plus vite.
Quant au label artistique (accolé sans discernement à toutes sortes de produits), il me fait penser à André Gide déclarant "L'art vit de contraintes et meurt de liberté!". Et comme une des caractéristiques de l'être humain est le désir de se surpasser, je ne peux que souhaiter (revenant au sujet liminaire "Binaire/Ternaire") qu'il tente de compter au moins jusqu'à... 3!

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Cette mainmise du rythme binaire est-elle si récente ? Pour la musique populaire, on peut faire remonter le début du mouvement de domination du binaire à la fin des années 1950 et au début des années 1960, non ? Auparavant, et encore plus avant la guerre, c'était le ternaire qui l'emportait plutôt, via les danses (la valse, la java, le tango à trois temps) — ce n'est, là encore, qu'une impression personnelle.

Je pencherais plutôt pour les années 1970...

Le ternaire ne l'emportait pas forcément mais coexistait harmonieusement avec le binaire.

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

La où vous entendrez le plus de ternaire actuellement, outre le jazz moderne, sera dans la musique dite progressive, musique de ceux qui, dans les années 70, préféraient chercher la musique plutôt que les migraines des boîtes de nuit.

Dans les 70's c'était à la fois novateur et recherché, à présent c'est beaucoup d'influence (plagiat ?) de ces années.

Maintenant, attention à ce genre de musique : c'est très souvent beaucoup de technique et peu d'émotion (ce qu'on a fini par reprocher au jazz) mais quand c'est bon, c'est bon !

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Je ne suis pas cultivé, je suis curieux.