Voici un interprête qui m'a fait croire en Dieu, ou peut s'en faut. Je suis tombée des nues quand j'ai appris que son style ne correspond pas à celui de J.S. Bach, ou plutôt de son époque, si l'on en croit la recherche récente en musicologie. Quelqu'un aurait-il des commentaires sur ses interprétations de Bach ? Merci beaucoup !

Méfiez-vous des recherches récentes en musicologie! Ce qui est à la mode est ce qui se démodera le plus...
L'intégrale Bach par Lionel Rogg figure parmi celles que je me suis procurées (une bonne dizaine) et, à mon humble avis, elle demeure plus qu'honorable.
Certaines interprétations ont connu une période de purgatoire (Wanda Landowska, André Marchal, Marcel Dupré, etc.) et on commence à en redécouvrir les mérites dans une perspective d'évolution historique des approches.
Nous sommes des nains juchés sur des épaules de géants et il me semble fort injuste de cracher sur ceux qui nous ont permis d'avancer et de grandir.

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

un peu dépassé Rogg quand meme...... Je me méfie des modes moi aussi et je deteste celle actuelle qui est de jouer vite fort et brutal. Mais la musique ancienne baroque ou autre n est pas figee (heureusement!) et il faut accepter une "évolution" . On ne joue pas comme il y a 10 ans et dans 10 ans on fera differemment d aujourd hui. C est ca qui fait que la musique est vivante ; ele est en perpetuel renouvellement du point de vue de l interpretation . Il ne s agit pas que d affaire de mode...

Pour en revenir a l orgue de Bach , ecoutons plutot Koopmann , Foccoulle (un peu sage et introverti), Vernet, Isoir, etc

Les points de vue (ou d'écoute) sont forcément différents selon que l'on est seulement auditeur ou, de surcroît, organiste soi-même (c'est mon cas depuis plusieurs décennies)...
Pour avoir réécouté récemment, partitions en main, la quinzaine d'intégrales enregistrées dont je dispose pour l'instant (dont celles citées), je trouve celle de Koopman intéressante à certains égards (ornementation surabondante, certaines registrations, improvisation de cadences, concours d'un choeur en alternance pour certains chorals, etc.), mais assez brouillonne et heurtée dans l'ensemble (sans parler de la prise de son chez Teldec...).
En tout état de cause, il me répugnerait de dispenser des conseils péremptoires : nulle interprétation, ancienne ou récente, n'épuisera jamais l'essence de la musique de Bach. En outre, on évolue soi-même d'une écoute à l'autre... et l'on n'interprète pas deux fois de la même manière!
Certaines interprétations subissent un purgatoire temporaire avant d'être redécouvertes avec enthousiasme. Ce pourrait être le cas de Lionel Rogg...
Pour toutes ces raisons (entre autres), je solliciterai la permission de m'en tenir à une extrême réserve en matière de palmarès!

Naturellement, je ne recherchais absolument aucun jugement de valeur sur le jeu de L. Rogg, que je vénère ! ni de personne d'autre. Chaque interprête a sa propre approche (étant un individu, voire un poète unique !), ce qui permet en passant d'enrichir la perception des oeuvres de certains compositeurs. Je m'interrogeais seulement sur les connaissances actuelles concernant l'évolution des interprétations ? Y aurait-il des ouvrages sur le sujet ? (que je pourrais comprendre...?)

La querelle des "baroqueux" semble s'être calmée... Nikolaus Harnoncourt (dont la propre évolution en matière d'interprétation est exemplaire) a énoncé des pistes cohérentes et vivifiantes dans deux ouvrages que vous pourriez encore lire avec profit :
- Le discours musical, pour une nouvelle conception de la musique (Gallimard, 1982-1984).
- Le dialogue musical, Monteverdi, Bach et Mozart (Arcades Gallimard, 1984-1985).
La consultation d'ouvrages plus techniques (rééditions d'anciens traités d'interprétation sur l'ornementation, en particulier) sont peut-être plus ardus pour un non-praticien.

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).

Merci ! une fois passées mes deux ultimes semaines de concours, je vais me précipiter dessus !

J'aurais dû écrire "La consultation... est peut-être plus ardue...". Sorry!

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"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).