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Message Publié : 06 Août 2009 15:19 
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Jean Mabillon
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Les poèmes pornographiques de Burns ont été rassemblés en un recueil dont le titre est "The Merry Muses of Caledonia" dont quelques exemplaires ont circulé sous le manteau pendant longtemps dans les pays anglophones; sous le manteau car la publication de ces poèmes était interdite aux US et en Angleterre jusque vers les années 60.

http://www.robertburns.org.uk/merrymuses.htm

C'est assez amusant d'associer ces textes pornographiques à l'image officielle de Burns, noble idéaliste, ardent défenseur du peuple et des idées révolutionnaires et chantre de l'identité écossaise brimée par la perfide Albion. :mrgreen:


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Message Publié : 06 Août 2009 15:22 
"Une jolie chanson traditionnelle écossaise, entrainante et pleine de fraicheur: "The Lads Among Heather" (Les garçons dans la bruyère); ça parle de garçons de la campagne qui invitent des jeunes filles (lassies) à aller au bal du village avec eux ("a dance in the barn (grange NDLT) is worth ten in the hall") et à laisser tomber leurs soirées élégantes, leurs toilettes chichiteuses et les manières de la ville:"

J'avais omis de manifester mon enthousiasme pour cette délicieuse "ballade".

En tout cas, les "Corries" sont devenus mes nouveaux bardes affectionnés. :P
"Heather" possède une bien belle signification, que j'ignorais.
Délicieuse musicalité de cette langue et affabilité, candeur, authenticité, fougue
de ces peuples.
Leurs traditions en font foi.
Je suis sous le charme complet.


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Message Publié : 06 Août 2009 15:24 
Citer :
C'est assez amusant d'associer ces textes pornographiques à l'image officielle de Burns, noble idéaliste, ardent défenseur du peuple et des idées révolutionnaires et chantre de l'identité écossaise brimée par la perfide Albion. :mrgreen:

Ouiii lol
Je ne manquerai pas de visiter le lien et de le mettre éventuellement dans mes favoris. lol


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Message Publié : 10 Août 2009 14:22 
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Jean Mabillon
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Une chanson sur un individu peu apprécié en Ecosse: "Johnnie Cope", commandant les troupes gouvernementales anglaises en Ecosse. Cette chanson est l'occasion de rappeler les circonstances d'un moment fort du deuxième soulèvement jacobite: la bataille de Prestonpans.
En 1745, Bonnie Prince Charlie (le beau prince Charlie) débarqua en Ecosse venant de France, sans beaucoup d'armes ni d'argent, et sans aide militaire française directe, pour faire valoir les droits des Stuart au trône d'Angleterre induement occupé par les Hanovriens (selon les Jacobites).
Un mois après son arrivée, le "Young Pretender" (le jeune prétendant) par opposition à son père James II Stuart, le "Old Pretender") avait déjà pris la capitale écossaise, Edimbourg, avec l'aide des farouches Highlanders qu'il avait ralliés à sa cause par sa beauté, son allure imposante et son énergie inépuisable.
Inquiet d'un éventuel soulèvement généralisé de l'Ecosse et d'une possible invasion de l'Angleterre par les Français pour appuyer l'entreprise de Bonnie Prince Charlie, le gouvernement donna ordre à John Cope de se porter au devant des troupes de l'héritier Stuart. Cope s'arrêta à Prestonpans, fort d'une troupe de 2 500 hommes, les forces de BPC étant à peu près du même ordre. Il s'installa sur une position idéalement défendue: murs de pierre à sa droite, profond fossé devant lui et un marécage supposé impénétrable à sa gauche. Mais un fermier local vint trouver BPC pour lui confier qu'il connaissait un passage à travers le marais; passage qu'empruntèrent les hommes de BPC, de nuit et en file indienne, qui arrivèrent ainsi au camp de Cope et lancèrent l'attaque contre lui juste avant le lever du soleil.
D'où la question dans la chanson: "Hey Johnnie Cope are you wakin' yet" : "Hey JC, es tu réveillé?"
L'effet de surprise ajouté au look impressionnant des Ecossais--cheveux longs hirsutes, jambes poilues sous les kilts (aussi appelés philibegs) :mrgreen: , armement disparate (claymores et épées françaises, mousquets ou fusils français, dirks (dagues), longs bâtons surmontés de faux), cris sauvages--semèrent la panique dans le camp anglais. En quelques minutes, l'affaire était pliée, les Anglais avaient perdu 1/3 de leurs forces, tant en tués qu'en blessés, alors que du côté de BPC, on ne déplorait qu'une quarantaine de morts.
Les témoins racontent que la vue du champ de bataille était horrible: corps éventrés, des têtes , des bras et des jambes coupées partout. Les Anglais avaient été massacrés comme des bêtes à l'abattoir: un garçonnet de 12 ans fut fièrement présenté à BPC parce qu'à lui tout seul il avait tué 14 Anglais.
John Cope parvint à s'échapper en traversant les rangs des Highlanders en arborant la "white cockade" (la coquarde blanche) qui était le signe de ralliement jacobite.

http://www.youtube.com/v/ygCQwx8u0d4


Johnnie Cope

Cope sent a challenge frae Dunbar
Sayin "Charlie meet me an' ye daur
An' I'll learn ye the airt o' war
If ye'll meet me in the morning."

Chorus
O Hey! Johnnie Cope are ye waukin' yet?
Or are your drums a-beating yet?
If ye were waukin' I wad wait
Tae gang tae the coals in the morning.


When Charlie looked the letter upon
He drew his sword and scabbard from
Come, follow me, my merry men
And we'll meet Johnnie Cope in the morning. (Chorus)

Now Johnnie, be as good as your word
Come, let us try baith fire and sword
And dinna flee like a frichted bird
That's chased frae its nest i' the morning. (Chorus)

When Johnnie Cope he heard o' this
He thocht it wouldna be amiss
Tae hae a horse in readiness
Tae flee awa in the morning. (Chorus)

Fye now, Johnnie, get up an' rin
The Highland bagpipes mak' a din
It's better tae sleep in a hale skin
For it will be a bluidie morning. (Chorus)

When Johnnie Cope tae Dunbar cam
They speired at him, "Where's a' your men?"
"The de'il confound me gin I ken
For I left them a' in the morning." (Chorus)

Now Johnnie, troth ye werena blate
Tae come wi' news o' your ain defeat
And leave your men in sic a strait
Sae early in the morning. (Chorus)

In faith, quo Johnnie, I got sic flegs
Wi' their claymores an' philabegs
Gin I face them again, de'il brak my legs
So I wish you a' good morning. (Chorus)


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Message Publié : 16 Août 2009 10:35 
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Jean Mabillon
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La cause jacobite donna lieu à d'innombrables chansons, mais aucun de ses épisodes n'en suscita autant que l'équipée de Bonnie Prince Charlie (Charles Edward Stuart) qui venant de Nantes puis Belle Ile en juillet 1745 sur le "Du Teillay", débarqua à Moidart en Ecosse avec un peu d'argent, quelques armes et seulement 7 compagnons (connus dans l'histoire sous le nom de "Seven Men of Moidart"), avant de lever le pavillon jacobite à Glennfinan le 19 août, lançant ainsi officiellement sa tentative de restauration des droits de sa famille au trône d'Ecosse et d'Angleterre.

Cette chanson "News from Moidart" évoque le tout début de cette équipée; contrairement à ce que dit la chanson, BPC n'est pas arrivé avec des navires de guerre et de l'argent; en fait, cette entreprise fut une folle aventure lancée sans vrai soutien français et un des deux navires affrêtés par BPC , l'"Elizabeth", le plus gros qui transportait l'essentiel des armes, dut faire demi-tour et rentrer en France suite à un affrontement avec un navire anglais qui le laissa en piteux état.
Ce texte appelle les clans à rassembler leurs hommes et à se rallier à BPC (et le plus tôt sera le mieux) avant de partir à la reconquête des deux royaumes pour leur "rightful lawful king"; en fait, au début de l'aventure, peu de clans rejoignirent le "jeune prétendant "et ce n'est qu'après les premières villes prises que les ralliements se firent plus nombreux.
Pour motiver les indécis, l'auteur de la chanson affirme que toutes les femmes se refuseront à ceux qui ne combattront pas pour Charlie. :mrgreen:

http://www.youtube.com/v/cS3z713P ... re=related

Voici le texte de la chanson "The News from Moidart"

The news from Moidart cam yestreen,
Will soon gar mony ferlie
For ships o' war hae just come in,
And landed royal Chairlie.

Chorus:
Come through the heather, around him gather,
You're a' the welcomer early,
Around him cling wi' a' your kin',
For wha'll be king but Chairlie.

The Highland clan wi' sword in hand,
Frae John o' Groats to Airlie,
Hae to a man declared to stand,
Or fa' wi' royal Chairlie .

Chorus...
There's no a lass in a' the land,
But vows baith late and early,
To man she'll ne'er gie heart or han',
Wha wadna fight for Chairlie.

Chorus...Then here's a health tae Chairlie's cause,
An' be't complete and early,
His very name our heart's blood warms,
To arms for royal Chairlie.

Come through the heather, around him gather,
You're a' the welcomer early,
Around him cling wi' a' your kin,
For wha'll be king but Chairlie.

Come through the heather, around him gather,
Come Ronald, come Donald, come a' th' gethir,
And crown him rightful, lawful king,
For wha'll be king but Chairlie.


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Message Publié : 19 Août 2009 10:14 
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Jean Mabillon
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Un autre épisode dramatique de l'histoire écossaise est évoqué dans cette chanson: "Hush Hush (time to be sleepin')"
Les paroles sont celles d'une berceuse, elles sont de Jim MacLean et plutôt récentes mais elles ont été écrites sur un air traditionnel, connu précédemment sous le titre de "Mist Covered Mountains" (dont les paroles n'avaient rien à voir avec celles de "Hush Hush"), et antérieurement à ça sous le titre gaélique de "Duil ri Baile Chaolais Fhaicinn", avec des paroles de nouveau complètement différentes.
Les paroles de la berceuse évoquent un temps où "nos vallées étaient pleines de chants d'enfants" alors que maintenant "les brebis abandonnées bêlent" et que "les pâturages sont vides".
Un autre couplet demande "où est notre courage et notre fierté de Highlanders, nos hommes si ardents au combat sont maintenant apeurés, entassés comme du bétail, attendant d'être expédiés de l'autre côté de l'océan". Et le dernier couplet conclut :"inutile de prier ou de supplier/ il n'y a plus aucun espoir de rester/chut, chut, l'ancre est levée/ne pleure pas dans ton sommeil beau bébé."

Les événements dramatiques auxquels ce texte fait allusion sont les "Highland Clearances", un changement majeur dans la vie rurale qui a eu lieu partout dans le Royaume Uni mais qui a été particulièrement dur en Ecosse, vu les ressources agricoles très limitées du pays et le mode de vie encore très traditionnel (basé sur le système des clans, un système féodal qui a duré jusqu'au XVIIIe siècle).
La principale ressource des Highlanders, la seule chose qui "poussait" sur le sol peu arable de leurs montagnes, c'était leur bétail, essentiellemet des moutons (la race de bovins adaptée à cet environnement spécial a été introduite plus tard, à l'occasion des clearances justement). Les clans passaient d'ailleurs leur temps à se voler leur bétail.
Et la coutume était que les propriétaires privés laissaient les troupeaux pâturer sur leurs terres, espaces ouverts où les paysans avaient aussi le droit de faucher du foin, et même de cultiver à leur guise ce qui pouvait pousser. La réforme agraire des enclosures, dont les débuts datent de 1762 et qui continua jusqu'au XIXe siècle, mit un terme à ces droits traditionnels (qui existaient aussi dans la plupart des pays d'Europe): les droits des propriétaires furent augmentés, les droits communaux abolis, les propriétés furent encloses (d'où le nom) et louées à des métayers ou des éleveurs de bétail en grand.
Non seulement un très grand nombre de paysans furent ainsi réduits à la misère, expulsés et déplacés sur des terres inhospitalières (si près de la mer que leurs moutons y tombaient rapportent des documents), mais surtout ces expulsions furent mises en oeuvre avec une violence incroyable: certains propriétaires leur laissèrent une demi-heure pour ramasser leurs affaires et partir, après quoi leurs sbires mettaient le feu aux récoltes et même à des villages ou des bourgs entiers, des dizaines voire des centaines de maisons brûlaient, les gens hurlaient dans la fumée, le spectacle était horrible rapportent les témoins.
Bien sûr, il y eut des émeutes, des révoltes, mais il fallut partir et le nom d'un aristocrate anglais, qui par mariage avait hérité le nom et les terres de la famille écossaise de Sutherland et qui était donc duc de Sutherland, reste honni à ce jour en Ecosse pour la cruauté avec laquelle il a fait expulser les paysans qui vivaient sur ses terres.
De très nombreux villages furent ainsi détruits (on peut voir les ruines de ces villages abandonnés quand on visite cette région de l'Ecosse) et leurs habitants partirent pour les villes des Lowlands ou d'Angleterre, et plus encore vers les Etats-Unis ou le Canada. Des historiens ont parlé de "class robbery" (vol de classe) pour qualifier cette réforme des Enclosures.
Ceci intervenait après la dure répression qui avait frappé l'Ecosse après le dernier soulèvement jacobite de 1745 mené par Bonnie Prince Charlie. La région des Highlands, majoritairement jacobite, avait été particulièrement touchée par cette répression. Des garnisons anglaises avaient été installées partout en Ecosse, des routes militaires (Wade Roads) construites pour acheminer facilement les troupes en cas d'agitation, et c'est alors que fut créé le régiment "Black Watch" (dont les soldats étaient considérés comme des traitres par leurs compatriotes) pour assurer le maintien de l'ordre.
En 1746 furent passés les "Act of Proscription" et le "Dress Act" qui proscrivaient les vêtements traditionnels écossais, ainsi que le port de l'épée, et le "Heritable Jurisdiction Act" mit fin aux droits féodaux dont jouissaient encore les chefs de clan: droits de police et de justice en particulier, qui furent transférés au gouvernement anglais. Et dès l'avénement du protestantisme, il y eut des émigrations pour raisons religieuses suite aux dissenssions entre Presbytérians écossais et Episcopaliens anglais ou pro-anglais.
S'ajoutèrent à cela l'augmentation des loyers des "crofters" (métayers), la maladie de la pomme de terre qui frappa l'Ecosse autant que l'Irlande, et une épidémie de choléra; le résultat fut une émigration massive, dont une grande partie aboutit au Canada et aux Etats-Unis. Et enfin, un grand nombre de Highlanders furent tués pendant la PGM (les Ecossais ont une tradition guerrière et sont toujours entré en nombre dans les armées des pays où ils se trouvaient).
On estime à environ 300 000 le nombre d'Ecossais et de "Scottish-Irish" (Ecossais installés en Irlande au XVIIe siècle) qui sont immigrés aux Etats-Unis durant le seul XVIIIe siècle, et cette émigration a continué au XIXe siècle. Au Canada, ils se sont fixés dans la Nouvelle Ecosse, au Brunswick, Prince Edward. Aux US, ils ont fait souche principalement en Pennsylvanie, Virginie, Caroline du Nord et du Sud, Tennesse (d'où Nashville et la country music) , Kentucky et Georgie. Il y a une diaspora écossaise pratiquement aussi importante que la diaspora irlandaise, qui a entraîné un dépeuplement massif en Ecosse, et il y a plus de descendants d'Ecossais vivant aux US que dans leur pays d'origine (voir ci-dessous).

Voici la chanson:
http://www.youtube.com/v/Rwi9fBF4 ... re=related

Hush, hush, time to be sleeping
Hush, hush, dreams come a-creeping
Dreams of peace and of freedom
So smile in your sleep, bonny baby

Once our valleys were ringing
With songs of our children singing
But now sheep bleat till the evening
And shielings lie empty and broken

Chorus
Hush, hush, time to be sleeping
Hush, hush, dreams come a-creeping
Dreams of peace and of freedom
So smile in your sleep, bonny baby

Where is our proud highland mettle
Our troops once so fierce in battle
Now stand, cowed, huddled like cattle
And wait to be shipped o'er the ocean

Chorus
Hush, hush, time to be sleeping
Hush, hush, dreams come a-creeping
Dreams of peace and of freedom
So smile in your sleep, bonny baby

No use pleading or praying
For gone, gone is all hope of staying
Hush, hush, the anchor's a-weighing
Don't cry in your sleep, bonny baby

Sur les Highland Clearances, voir:

http://en.wikipedia.org/wiki/Highland_Clearances

Sur les Ecossais aux US, voir:

http://en.wikipedia.org/wiki/Scottish_American


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Message Publié : 19 Août 2009 13:07 
Eclairant et bouleversant historique.
Les chiffres parlent effectivement d'eux-mêmes...
L'héritage culturel semble toutefois se transmettre et "habiter" les coeurs avec flamme et ténacité.
Poignante chanson.
Merci, cher Tonnerre.


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Message Publié : 19 Août 2009 18:03 
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Salluste
Salluste

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merci Tonnerre pour ces passionnants sujets.

Juste une précision, le Black Watch fait remonter ses origines aux Independant Companies créées en 1725 comme force de surveillance ("watch") et de police à partir d'hommes "sûrs". Elles sont regroupées en un régiment en 1739 (43d Highland regiment). A partir de 1743 ils ont quitté l'Ecosse, ils étaient à Fontenoy en 1745 et ne participent pas à la repression contre les Jacobites. Ils seront renumérotés 42nd en 1751. Ils se feront massacrer par les Français de Montcalm à Ticonderoga (Fort Carillon pour nous) en 1758 (647 hommes perdus sur 1100) mais , reconstitué, seront à la prise de Montréal en 1760.


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Message Publié : 19 Août 2009 21:23 
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Jean Mabillon
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Ils ne participent pas à la répression du second grand soulèvement jacobite (the Forty Five) mais ils participent au "maintien de l'ordre" après le premier (the Fifteen) et originellement furent recrutés parmi ceux des clans qui prirent le parti de l'Angleterre; je cite:

"After the 1715 Jacobite Rising the British government did not have the resources or manpower to keep a standing army in the Scottish highlands, as a result, they recruited men from local Highland clans that had been loyal to the Whigs to keep order...so independent companies (of what would be known as the Black Watch) were raised as a militia in 1725 by George Wade to keep "watch" for crime. The militia was recruited from local clans, with one company coming from Clan Munro, one from Clan Fraser, one from Clan Grant and three from Clan Campbell. These companies were commonly known as the Am Freiceadan Dubh, or Black Watch, taking their name from their task and from the dark green government tartan they were issued..."

(wiki)

Une autre encyclopédie en ligne:

Black Watch - 18th-Century
The first independent companies of the Black Watch were raised as a militia in 1725 by George Wade to occupy and keep peace in the Scottish Highlands after the 1715 Jacobite Rising. In these early days, members were recruited from local clans, the first six companies were one company from the Munro clan, one of Frasers, one of Grants three of Campbells.
The Regiment of the Line was formed officially in 1739 as the 42nd Highland Regiment of Foot under John, the Earl of Crawford, and first mustered in 1740, at Aberfeldy.

Lors du soulèvement jacobite de 45, elles fut envoyée dans le Sud de l'Angleterre, pour parer au débarquement français en soutien des jacobites que redoutaient les Anglais.
Le tartan de la Black watch est en effet noir/bleu foncé et vert foncé:

http://images.google.com/images?hl=fr&n ... e&resnum=1


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Message Publié : 21 Août 2009 9:40 
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Jean Mabillon
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Après la chanson "The News from Moidart" qui évoquait les débuts difficiles de la folle épopée jacobite de 1745, voici une chanson du début du XIXe siècle qui évoque sa fin calamiteuse: "Skye Boat Song"

Bonnie Prince Charlie (Charles Edward Stuart, dont la beauté et la prestance frappaient ses partisans comme ses ennemis, voir portrait ci-dessous):
http://en.wikipedia.org/wiki/File:Bonni ... rlie_(1729).jpg

après avoir rallié une vingtaine de clans écossais à sa cause (mais les plus importants étaient restés fidèles aux Hanovriens), avait d'abord été de victoire en victoire: la reddition d'Edimburgh (mais pas de sa forteresse), la victoire de Prestonpans (voir plus haut la chanson "Johnnie Cope"), puis l'arrivée très bienvenue de l'aide française en la personne de Jean-Baptiste de Boyer, marquis d'Eguilles, qui apportait avec lui 4000 guinées, 300 fusils et autres armes à feu, 6 canons suédois, 10 canonniers français et un expert artilleur que Charles nomma à la tête de son artillerie.
Pendant ce temps, en France, Louis XV étudiait la possibilité d'une invasion de l'Angleterre, et Londres bruissait de rumeurs d'un débarquement français imminent. Puis ce furent les villes de Perth, Carlisle, Manchester, Derby, que les jacobites gagnèrent sans combat et sans même avoir vu les "redcoats" (soldats anglais).
Leurs troupes, grossies par de nouveaux ralliements au fur et à mesure de leur succès, n'étaient plus qu'à moins de 100 miles de Londres. Charles Stuart voulait marcher sur la capitale mais ses conseillers (Lord George Murray en particulier) l'en dissuadèrent. La rage au coeur, il fit demi-tour et repassa en Ecosse. Il y eut encore une autre victoire à Falkirk, mais le siège de Stirling échoua et ce fut la défaite massive de Culloden. BPC put s'échapper et erra pendant plusieurs mois en Ecosse, affamé, traqué (une récompense avait été promise à ceux qui le livreraient), sale et couvert de poux, se cachant dans des grottes.
Cette chanson réfère à un épisode de cette "traque" où, avec l'aide d'une jeune fillle dévouée à la cause des Stuarts nommée Flora McDonald qui lui prêta des vêtements féminins et le fit passer pour sa femme de chambre, il put échapper à ses poursuivants et passer en bateau sur l'île de Skye. Finalement, le 19 septembre 1746, deux navires français envoyés pour le chercher (l'Heureux et le Prince de Conti) le ramenèrent en France avec les quelques partisans qui l'accompagnaient.
Cet épisode fut célébré et romanticisé par la propagande jacobite, la figure exemplaire de Flora, fidèle à son prince, devint une icone de la cause, et pour mettre la touche finale, la légende veut qu'il y ait eu une histoire d'amour entre Flora et Charlie, figure du courage malheureux.
Flora fut emprisonnée à la Tour de Londres et comme le gouvernement anglais continuait à la persécuter après sa libération, elle émigra aux Etats-Unis. La répression qui s'abattit sur les Ecossais qui s'étaient ralliés aux jacobites fut terrible et ce fut la fin des espoirs de restauration de la dynastie Stuart.

Voici la chanson interprétée par les Corries dans les années 60 (et agrémentée de quelques vues de châteaux et paysages écossais):
http://www.youtube.com/v/zMWVpS0CnrA

Et voici les paroles, qui parlent du "lad that's born to be king" (le jeune homme né pour être roi), secoué par les vagues sur le bateau qui l'emmène à Skye mais qui peut enfin reposer sa "tête lasse" car Flora veille sur lui. Et des hommes qui se sont battus et sont morts à Culloden, et de ceux qui ont survécu, mais dont les maisons ont été brûlées et qui ont du s'exiler (beaucoup s'exilèrent en France et 25 000 à 30 000 jacobites trouvèrent ainsi à employer leurs talents militaires dans les régiments écossais du roi, les Gendarmes écossais et la Garde écossaise (qui exista de 1410 à 1830).
Mais Charlie reviendra, conclut la chanson...

Speed, bonnie boat, like a bird on the wing,
Onward! the sailors cry;
Carry the lad that's born to be King
Over the sea to Skye.

Loud the winds howl, loud the waves roar,
Thunderclouds rend the air;
Baffled, our foes stand by the shore,
Follow they will not dare.
Speed, bonnie boat, like a bird on the wing,
Onward! the sailors cry;
Carry the lad that's born to be King
Over the sea to Skye.

Though the waves leap, soft shall ye sleep,
Ocean's a royal bed.
Rocked in the deep, Flora will keep
Watch by your weary head.
Speed, bonnie boat, like a bird on the wing,
Onward! the sailors cry;
Carry the lad that's born to be King
Over the sea to Skye.

Many's the lad fought on that day,
Well the claymore could wield,
When the night came, silently lay
Dead in Culloden's field.
Speed, bonnie boat, like a bird on the wing,
Onward! the sailors cry;
Carry the lad that's born to be King
Over the sea to Skye.

Burned are their homes, exile and death
Scatter the loyal men;
Yet e'er the sword cool in the sheath
Charlie will come again.
Speed, bonnie boat, like a bird on the wing,
Onward! the sailors cry;
Carry the lad that's born to be King
Over the sea to Skye.


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Message Publié : 21 Août 2009 12:05 
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Jean Mabillon
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Pardon, un mot a sauté, il faut lire:

"s'exilèrent en France et 25 000 à 30 000 jacobites trouvèrent ainsi à employer leurs talents militaires, en particulier dans les régiments écossais du roi, les Gendarmes écossais et la Garde écossaise (qui exista de 1410 à 1830).


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Message Publié : 21 Août 2009 13:35 
Une question sans doute stupide. :oops:
Sait-on ce qu'il advint de ces corps militaires, et surtout de leurs combattants après 1830 ?


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Message Publié : 23 Août 2009 12:28 
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Jean Mabillon
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Une autre chanson jacobite (je l'ai dit, la cause jacobite a été romanticisée à outrance (sans doute encore plus que la cause bonapartiste) et a été une source d'inspiration majeure pour les Ecossais musicalement enclins): "White Cockade" (la cocarde blanche).
La cocarde blanche, et la rose blanche (des York), étaient le signe de ralliement des jacobites. Sur ce portrait de Bonnie Prince Charlie, il arbore une cocarde blanche sur son "blue bonnet" (bonnet bleu) écossais:

http://images.google.com/imgres?imgurl= ... l%26um%3D1

Sur ces portraits, Maria Luisa Teresa Stuart, fille de James II (d'Angleterre) et VII (d'Ecosse) et de Marie de Modène, apparaît avec son frère James III et VIII (the Old Pretender, père de Bonnie Prince Charlie) tenant une/des roses blanche(s) à la main:
http://commons.wikimedia.org/wiki/File: ... oy.JPG.JPG
http://commons.wikimedia.org/wiki/File: ... _Soeur.jpg (sur celui-ci apparait un chien; les Stuart ont été très souvent représentés avec des chiens: ce serait un symbole de fidélité à leur cause).

Cette cocarde blanche était importante car contrairement aux "redcoats" (troupes gouvernementales anglaises), les troupes jacobites constituées de partisans volontaires n'avaient pas d'uniforme; la cocarde blanche permettait aux jacobites de s'identifier entre eux sur le champ de bataille.

La chanson (donnée ici dans la version de Robert Burns chantée par les Corries, mais il y en a d'autres) est sur une fille qui parle de son amoureux: un garçon né à Aberdeen, "le plus beau garçon qu'on ait jamais vu", un garçon vif et hardi qui a rendu son coeur triste car il a rejoint ceux qui portent la cocarde blanche. Elle va se marier avec lui quoiqu'il arrive et suivre aussi la cocarde blanche; et même elle vendrait tout ce qu'elle possède, sa quenouille, sa jument grise, sa vache, etc pour s'acheter un tartan et suivre le garçon à la cocarde blanche.

Voici la chanson:
http://www.youtube.com/v/8Ux_sdjO ... re=related

Et voici les paroles:

My love was born in Aberdeen,
The boniest lad that e'er was seen,
But now he makes our hearts fu' sad,
He takes the Field wi' his White Cockade.

Chorus:
O he's a ranting, roving lad,
He is a brisk an a bonny lad,
Betide what may, I will be wed,
And follow the boy wi the White Cockade.

I'll sell my rock, my reel, my tow,
My gude gray mare and hawkit cow;
To buy myself a tartan plaid,
To follow the boy wi the White Cockade.

Chorus:
O he's a ranting, roving lad,
He is a brisk an a bonny lad,
Betide what may, I will be wed,
And follow the boy wi the White Cockade.

Et voici une autre chanson sur le même thème: "The Roses of Prince Charlie" (les roses du Prince Charlie):
http://www.youtube.com/v/UAhRs9Zf ... PL&index=2
Les paroles sont ici:
http://www.lyricsdrive.com/lyrics/the-c ... ie-lyrics/


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Message Publié : 27 Août 2009 18:32 
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Salluste
Salluste

Inscription : 15 Déc 2008 12:00
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Philosophia a écrit :
Une question sans doute stupide. :oops:
Sait-on ce qu'il advint de ces corps militaires, et surtout de leurs combattants après 1830 ?

pas stupide Philosophia, désolé pour le retard à répondre

Compagnie écossaise des gardes du corps (1e Cie des gardes du corps) créee en 1441. A partir de Louis XIV, composée de Français mais conserve le nom jusqu'à la dissolution des GC sous Louis XVI. recréés à la Restauration sous ce nom, toujours composée de Français, perd le nom de Cie écossaise le 22 sept 1815.

Gardes écossais (venaient après les Gardes Françaises et les Gardes Suisses): créés en 1635, incorporés en 1664 dans le régiment de Douglas (régiment d'infanterie), ancien Hebron, renommé Dumbarton en 1675, repassé au service anglais en 1678. Il y deviendra le Royal Regiment of Foot (1st Foot ) britannique, les Royal Scots. Une de leurs marches régimentaires s'appelle d'ailleurs Dumbarton drums.

Royal Ecossais, créé en 1744, 647 h présents à la bataille de Culloden en seconde ligne, a couvert la retraite et sont pris par les Anglais mais traités comme prisonniers de guerre car enrôlés en France avant le soulèvement jacobite. Dissous en 1762.

D'autres régiments d'infanterie ont servi quelques années, Ogilvy, Albany créés en 1747, Albany versé dans R Ecossais et Olgivy en 1748, ces 2 régiments supprimés en 1762.

source Le Briquet 1998 no 3 Les Ecossais au service de la France


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Message Publié : 27 Août 2009 20:53 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 04 Juin 2006 12:47
Message(s) : 2720
Localisation : Centre
Sur le Royal Ecossais:

Créé le 3 décembre 1743 sur recommendation du comte d'Argenson, ministre de la guerre, par capitulation entre Louis XV et John de Drummond, 4e duc de Perth, qui en devint Lieutenant-colonel, et créé officiellement par ordonnance du 1er aout 1744;
d'après des sources historiques anglaises, il n'y aurait eu que 350 soldats du RE proprement dit à Culloden, les autres Jacobites présents étaient membres de la Irish brigade, constituée de Jacobites et de mercenaires passés d'Irlande en France en 1692 ayant constitué 5 régiments portant chacun le nom de leur commandant (cf Regiment Dillon et Bulkeley) et intégrés dans l'armée française en 1697.
Ce régiment du Royal Ecossais est incorporé en 1762 dans le régiment de Bulkeley, lui-même incorporé en 1775 dans le régiment Dillon.

Je doute que la composition de la Garde écossaise soit devenue exclusivement française au XVI/XVIIe siècle, à une époque où les professions se transmettaient souvent d'une génération à l'autre dans une même famille; très certainement y a t'il eu dans ce régiment jusqu'à sa dissolution des descendants d'Ecossais fixés en France et intégrés dans la société/noblesse française (probablement avec des noms francisés ou ayant pris des noms de terre français: cf Kinnymond = Quinnimont)


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