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Si j'ai déja entendu la pièce, je lis le tempo, la tonalité et je continue à l'oreille.
Je conçois parfaitement cette démarche ; avant d'apprendre à lire la musique (avant l'âge de six ans), je pouvais, après avoir entendu un morceau, le jouer immédiatement au piano en improvisant dessus une harmonisation cohérente et efficace. Cela, bien sûr, ne concernait que des airs simples, genre chansons ou mélodies classiques faciles à retenir. Mais la limite résidait dans le fait d'avoir d'abord entendu le morceau en question... A partir du moment où j'ai appris mes notes, quelle libération! Pouvoir feuilleter une recueil et repérer au premier coup d'oeil l'intérêt d'un morceau que l'on n'a jamais entendu, ses difficultés, l'originalité du rythme, etc.! Quel temps gagné! Que de découvertes inédites!
En additionnant les deux démarches, on fait des pas de géants : on peut improviser sur un thème, transposer sans problème, varier les harmonisations, etc.
Par la suite, écouter un morceau en suivant sur la partition permet d'apprécier les subtilités d'interprétation, distinguer la spécificité des différentes versions d'un même morceau, etc.
Tout cela n'est rendu possible qu'en ayant accès à l'écrit... Tout comme on peut goûter un poème, un roman ou une pièce de théâtre sans les avoir entendus lus par un tiers.
Quand j'arrive à la console de mon orgue (cinq claviers!) avant un office, on me remet la liasse des partitions à accompagner, je les déchiffre directement sans répétition et, après l'office, je rends la liasse des partitions sans encombrer inutilement ma mémoire car... j'ai tout oublié jusqu'au prochain office!