Jefferson a écrit :
Vous avez raison. Et je le pense vraiment. Je suis inutilement méchant et méprisant. Du moins ne devrais-je pas l'exprimer publiquement. D'où "inutilement". Pour autant, je n'ai aucun mépris pour ceux qui aiment écouter Johnny Hallyday. Que chacun mette ce qu'il veut dans son MP3, cela m'indiffère. Je ne me sens pas concerné. Ce qui me dérange, c'est le pathos dégoulinant, les larmes de crocodiles, c'est la messe publique, sorte de parodie de culte civique, l'élévation de Johnny Hallyday au rang de héros national, de quasi divinité poliade.
Je suis comme toujours dans ces moments-là incrédule devant la foule communiant autour de son idole. Après plus de deux millénaires, on en est toujours au même point.
Et malgré tout mon respect pour Jean d'O, l'homme lui-même, tout au moins tel qu'il m'apparaissait, je trouve l'hommage aux Invalides démesuré et outrageusement grandiloquent. Ce n'était pas Voltaire, Jean d'O. Comme Hallyday n'était pas je ne sais quelle source de sens pour tous ces orphelins du jour.
Mais oui, je suis inutilement méchant. Je vous l'accorde. J'arrêterai donc mes interventions sur ce sujet, qui ne servent à rien d'autre qu'à exprimer mon mécontentement de voir ce sujet devenir le plus populaire de Passion Histoire.
Je comprends cette incrédulité, et les réactions qu'elle suscite. Mais, il faut bien se rendre compte que les pouvoirs publics et les médias n'ont fait qu'accompagner une ferveur populaire. S'ils n'avaient rien fait, et on s'est plût aujourd'hui à rappeler que ce fut le cas pour l'enterrement d’Édith Piaf ou de Jean Gabin, on aurait été surpris par les débordements de la foule. C'est peut-être la première fois, où les pouvoirs publics ont compris qu'il y avait une demande populaire et que ne pas y répondre aurait agrandi le fossé qu'il y a entre les élites et le peuple français.
Alors, oui, on peut trouver que c'est trop. Que d'autres, Ferrat, Brassens, Delpech ou d'Ormesson aurait plus mérité. Mais, le peuple à les idoles qu'il se choisit et la bonne question est de s'interroger pourquoi celles-là plutôt que d'autres et pas de s'interroger pourquoi tel chanteur qu'on trouve peut-être indigent sur le plan professionnel soulève les foules.
Si je veux être méchant, je pourrait dire qu'au mois d'août j'ai assisté à une cérémonie funèbre populaire. J'étais à un concert de Renaud (invité par une amie). Le public a exprimé une profonde émotion et à montré à Renaud à quel point il l'aimait. A un moment, Renaud à demandé d'arrêter car c'était indécent... Il avait pas tort, puisqu'il n'est pas encore mort... Bon, peut-être que le public célébrait la cérémonie funèbre de la voix de Renaud ... Car si les musiciens furent excellents, si le public a été superbe (et à très bien chanté), j'ai eu l'impression qu'il manquait quelque chose ... peut-être quelqu'un pour bien interpréter ces chansons admirables ... (et je suis conscient que je suis inutilement méchant avec Renaud, mais en même temps quand on paye, on a le droit à un minimum). Bon, en même temps, j'étais invité ... Désolé
Aimant certaines des chansons de Renaud, mais n'adhérant pas à tout le reste de son discours, j'ai été frappé par cette émotion provenant de la foule. Je suis sorti émotionnellement vidé. J'ai peut-être pour la première fois compris ce que l'on peut ressentir à un tes évènement. Pourtant, en tant que guitariste faisant de la guitare accompagnement, je sais la joie simple que l'on peut ressentir lorsque l'on chante en groupe une chanson et que l'interprétation est bonne.
On peut ressentir cela lorsque l'on lit un beau poème, un beau livre, lorsque l'on écoute l'interprétation de certaines œuvres. Tout à coup, on est en communion entre tous les membres de l'assistance, et c'est juste magique. Bon pour un livre, c'est différent car il s'agit d'un exercice solitaire.