Narduccio a écrit :
Robert Spierre a écrit :
Jerôme a écrit :
Au delà des manipulations commerciales que je ne nie pas (et qui expliquent peut être son absence de de succès à l'étranger ?), je pense qu'on doit reconnaître au bonhomme une voix assez extraordinaire.
Si vous pensez au public anglo-saxon, c'est plus simple que ça : il se fiche complètement du Rock français*. Les seuls musiciens français à avoir une aura internationale viennent de l'Electro (pour exemple, Laurent Garnier, Air, et Daft Punk et David Guetta évidemment).
Ne pas oublier que l'on n'a jamais vu un groupe français influencer un groupe américain ou anglais ; l'inverse, par contre...
«Le rock français, c'est comme le vin anglais.» - John Lennon
Eh oui, dans l'électro on est d'abord sur de l'instrumental, et quand ça chante ça passe par de l'anglais "amélioré" à coup de vocoders, d'auto-tuning etc.
Soit dit en passant j'aime plutôt bien Daft Punk et Air.
Plus que la médiocrité éventuelles de nos chanteurs, la question aussi me semble t-il c'est l'anglomanie et la quête infantile du Français depuis 1945 d'une reconnaissance par le monde anglo-saxon.
Quête puérile et vaine : ce monde là se suffit à lui-même.
Certes il s'est projeté mondialement, mais en y plaquant sans complexe ses valeurs, ses codes, sa langue.
Ce qui est tragi-comique aussi, c'est que le petit monde tordu de la critique parisienne a systématiquement cassé nos chanteurs qui réussissaient à l'étranger
hors monde anglo-saxon :
si vous avez du succès en Allemagne, en Russie ou au Japon, c'est bien la preuve aux yeux de nos arbitres des élégances que vous êtes sans valeur.
La vision de ces gens est toute entière centrée sur New-York et Londres, et considère leur propre pays comme une insupportable province.
Des complexés en fait, colonisés mentalement par leur anglomanie.
Ce que ces jaloux ne supportaient pas dans le succès de Johnny Halliday fondamentalement je ne crois pas que c'était le côté show-biz, et l'opportunisme commercial dont il a pu faire preuve, mais le fait que le chanteur restait mentalement à l'aise dans sa peau de Français, attaché à sa langue
tout en faisant du rock.
Mais alors Bashung me direz-vous ? Lui aussi chantait du rock en français et pourtant il avait "la carte" comme on dit, il était loué par la critique.
Bashung avait deux atouts, en plus de son talent : il n'était pas souillé par les compromissions show-biz, mais aussi il avait une biographie (et un parolier) qui le faisaient entrer dans la catégorie
opprimé,
qui vous accorde une bienveillance immédiate dans le petit monde de la critique parisienne.
Un ancien journaliste de Libération témoignait hier chez un confrère de l'état d'esprit de cette côterie parisienne, citant son directeur de la rédaction en 1999 :
Si j’avais su que t’étais fan de Johnny Hallyday, jamais je ne t’aurais embauché...