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Message Publié : 18 Oct 2011 9:32 
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Grégoire de Tours
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Pourquoi les stars du rock des années 50 n'ont pas suivi le mouvement des années 60 ? N'ont elles pas été noyé par celui-ci et pourquoi ne se sont elles pas adpaté plutôt que de dormir sur leurs lauriers à réediter inlassablement les mêmes tubes plutôt que de chercher une certaine inventivité avec les nouvelles stars du moment.
Certes Elvis Presley avait mal reçu les Beatles mais il a essayé de se rattraper plus tard en reprenant quelques unes de leurs chansons mais quelque part on y retrouve une sorte de conservatisme de l'américain du sud des USA chez la plupart des artistes blancs (Jerry Lee Lewis entre autre mais aussi Elvis). Seuls Carl Perkins et Chuck Berry ont participé à des sessions ou association avec de nouveaux artistes mais ils furent bien les seuls. Pour le reste tous les artistes des 50' s'en sont tenu à leur anciens succès sans créer de nouvelles choses dans les années 60 ou 70. Et pourtant tout était parti d'eux...


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Message Publié : 18 Oct 2011 11:01 
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Polybe
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Bin disons que les rockeurs des années 50... c'est plus du jazz (que ce soit elvis aux states, ou boris vian en france) ! Dans les années 60, le rock s'électrise un peu plus ! Plus de rythme, de danse.

Au sortir des années 50, dont le rock francais se résumait plus à de la parodie du rock américain (cf le duo henry salvador/boris vian) , on imite de plus en plus le rock US pour faire du vrai rock (et on chante en yaourt... :mrgreen: ). Et puis avec l'ouverture du Golf Drouot à Paris, des milliers de groupes passent sur scène pour se faire connaitre (par concours tous les vendredis soir, le gagnant recevant un "Diplome du rock" et l'opportunité d'enregistrer chez Barckley) donc les rokeurs des 50's sont un peu dépassés par ce nouveau rock. Et puis faut pas oublié que dés 1962, c'est le début des yé yé avec Salut les copains... un vrai déferlement de jeunes artistes !

Enfin après, les "rockeurs" des années 60 s'inspirent quand même beaucoup d'Elvis (Johnny Hallyday) ou même de Gene vincent (Eddy mitchell)... c'est juste que le rock évolue assez vite et se détache de plus en plus de ses influences blues/jazz ;)

(Je pourrais tenter la comparaison avec le passage du cinéma muet au parlant, les acteurs du muet disparaissant en même temps pour la majeur partie... cf "The artist". Mais cette comparaison est hasardeuse, ca m'y fait juste penser!)


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Message Publié : 19 Oct 2011 22:07 
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Grégoire de Tours
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Wedja a écrit :
Bin disons que les rockeurs des années 50... c'est plus du jazz (que ce soit elvis aux states, ou boris vian en france) ! Dans les années 60, le rock s'électrise un peu plus ! Plus de rythme, de danse.

Au sortir des années 50, dont le rock francais se résumait plus à de la parodie du rock américain (cf le duo henry salvador/boris vian) , on imite de plus en plus le rock US pour faire du vrai rock (et on chante en yaourt... :mrgreen: ). Et puis avec l'ouverture du Golf Drouot à Paris, des milliers de groupes passent sur scène pour se faire connaitre (par concours tous les vendredis soir, le gagnant recevant un "Diplome du rock" et l'opportunité d'enregistrer chez Barckley) donc les rokeurs des 50's sont un peu dépassés par ce nouveau rock. Et puis faut pas oublié que dés 1962, c'est le début des yé yé avec Salut les copains... un vrai déferlement de jeunes artistes !

Enfin après, les "rockeurs" des années 60 s'inspirent quand même beaucoup d'Elvis (Johnny Hallyday) ou même de Gene vincent (Eddy mitchell)... c'est juste que le rock évolue assez vite et se détache de plus en plus de ses influences blues/jazz ;)

(Je pourrais tenter la comparaison avec le passage du cinéma muet au parlant, les acteurs du muet disparaissant en même temps pour la majeur partie... cf "The artist". Mais cette comparaison est hasardeuse, ca m'y fait juste penser!)


Wedja,

Le jazz est une chose, le rock en est une autre tout comme la chanson française des années 60 que l'on appelait yéyé et qui n'était qu'une musique commercial cachée derrière un pseudo mouvement de jeunesse. Votre réponse est un peu à côté du sujet.

En fait ma question consiste à savoir pourquoi les stars des années 50 n'ont pas rejoint le mouvement des années 60. Certes les Beatles et les Rolling Stones ont tout écrasé (sauf en France où comme toujours ce qui venait des USA et d'Angleterre était passé sous silence) mais ça ne mes a pas empêché, eux comme tant d'autres, de faire référence aux anciens de la musique rock, notamment Chuck Berry, Carl Perkins mais aussi Little Richard ou Gene Vincent. Il n'y pas eu de retour en guise de remerciements comme le font souvent les artistes entre eux mais comme une sorte de méfiance ou de jalousie des artistes américains vis à vis de tout ce qui venait d'Angleterre. Façon de dire que la chasse était gardée, mais mal gardée malheureusement pour eux puisque la plupart connurent leur traversée du désert entre 1964 et 1970.


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Message Publié : 20 Oct 2011 8:35 
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Jean Mabillon
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En fait ma question consiste à savoir pourquoi les stars des années 50 n'ont pas rejoint le mouvement des années 60. Certes les Beatles et les Rolling Stones ont tout écrasé (sauf en France où comme toujours ce qui venait des USA et d'Angleterre était passé sous silence) mais ça ne mes a pas empêché, eux comme tant d'autres, de faire référence aux anciens de la musique rock, notamment Chuck Berry, Carl Perkins mais aussi Little Richard ou Gene Vincent. Il n'y pas eu de retour en guise de remerciements comme le font souvent les artistes entre eux mais comme une sorte de méfiance ou de jalousie des artistes américains vis à vis de tout ce qui venait d'Angleterre. Façon de dire que la chasse était gardée, mais mal gardée malheureusement pour eux puisque la plupart connurent leur traversée du désert entre 1964 et 1970.


Il y a une différence fondamentale de "philosophie" entre les stars du rock des 50s et celles des 60s. Gene Vincent, Chuck Berry, Presley, Jerry Lee Lewis,Vince Taylor en Europe se donnaient l'air de durs, de voyous, de bad boys. Certains d'ailleurs étaient vraiment des délinquants et des voyous infréquentables: Jerry Lee a été soupçonné de meurtre, Chuck Berry accusé de relations sexuelles avec mineures ou d'attentat à pudeur, Gene Vincent et VinceTaylor n'étaient pas non plus exactement des enfants de choeur.
La philosophie bisounours et laid back, initialement anti-violence, anti-guerre, pour la justice et l'égalité des droits des 60s ne devait pas être vraiment leur tasse de thé.
Les punks se sont d'ailleurs définis contre ce prêchi prêcha lénifiant (c'est ainsi qu'ils voyaient les hippies, qu'ils disaient détester) et ont au contraire fondé leur musique sur un retour au rock nerveux et agressif des 50s.


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Message Publié : 20 Oct 2011 18:26 
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Grégoire de Tours
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Tonnerre a écrit :
Il y a une différence fondamentale de "philosophie" entre les stars du rock des 50s et celles des 60s. Gene Vincent, Chuck Berry, Presley, Jerry Lee Lewis,Vince Taylor en Europe se donnaient l'air de durs, de voyous, de bad boys. Certains d'ailleurs étaient vraiment des délinquants et des voyous infréquentables: Jerry Lee a été soupçonné de meurtre, Chuck Berry accusé de relations sexuelles avec mineures ou d'attentat à pudeur, Gene Vincent et VinceTaylor n'étaient pas non plus exactement des enfants de choeur.
La philosophie bisounours et laid back, initialement anti-violence, anti-guerre, pour la justice et l'égalité des droits des 60s ne devait pas être vraiment leur tasse de thé.
Les punks se sont d'ailleurs définis contre ce prêchi prêcha lénifiant (c'est ainsi qu'ils voyaient les hippies, qu'ils disaient détester) et ont au contraire fondé leur musique sur un retour au rock nerveux et agressif des 50s.


Disons que c'était 2 mondes. D'un côté des américains moyens issus du sud des USA, sans idée politique particulière mais assez ancrés à droite quand même (Elvis avait tenu à rencontrer Richard Nixon en personne) si je puis dire et de l'autre des européens avec des idées plus larges et plutôt ancrés à gauche (John Lennon, Mai 68, Woodstock etc) et avec une vision différentes des choses même si les idées politiques restent floues, elles sont quand même influencées par le mouvement de l'époque. De plus ils ont beau parler la même langue mais ce sont 2 mondes qui ne se comprennent pas. Les anglais étant plus évolutifs en apportant à travers leur succès une nouvelle façon d'aborder la musique, via des nouveaux sons, des nouveaux instruments et une envie permanente de renouveller leur style. On ne peut en dire autant des américains qui restent coincés sur leur vieux succès et ont un mal fou à s'adapter à cette nouvelle façon d'écrire les chansons. En effet comment ne pas lasser son public quand 15 ans après les premiers succès les chansons sur les disques sont toujours les mêmes alors que le public américain veut du neuf d'où l'intérêt porté à de nouvelles stars du rock américain comme l'était les Eagles ou Bruce Springsteen. Si Elvis Presley ou Jerry Lee Lewis avaient changé leur répertoire peut-être que leur carrière aurait pu redémarrer normalement.


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Message Publié : 20 Oct 2011 18:43 
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Jean Mabillon
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via des nouveaux sons, des nouveaux instruments et une envie permanente de renouveller leur style. On ne peut en dire autant des américains qui restent coincés sur leur vieux succès et ont un mal fou à s'adapter à cette nouvelle façon d'écrire les chansons. En effet comment ne pas lasser son public quand 15 ans après les premiers succès les chansons sur les disques sont toujours les mêmes alors que le public américain veut du neuf d'où l'intérêt porté à de nouvelles stars du rock américain comme l'était les Eagles ou Bruce Springsteen. Si Elvis Presley ou Jerry Lee Lewis avaient changé leur répertoire peut-être que leur carrière aurait pu redémarrer normalement.


Oui, en gros sur l'opposition Brit rock/US rock.
Sauf que, tout de même, il y a eu toute une vague de rockers de gauche (psychedelic rock/progressive rock) américains dans les 60s, donc avant Spingsteen et les Eagles, comme les Doors, Jefferson Airplane, The Grateful Dead, Country Joe & the Fish, Cream, The Byrds, Deep Purple, Steppenwolf, Frank Zappa, Jimi Hendrix Experience, BST, Captain Beefheart etc etc.
Donc, les Américains, en fait presque toute la jeunesse US, a évolué musicalement dans les 60s tout aussi rapidement que les Brits, même si pendant un moment,on avait l'impression que ce qui se passait en GB était plus intéressant.


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Message Publié : 20 Oct 2011 18:47 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Cream ce serait pas un peu anglais ? ;)

_________________
« Étudiez comme si vous deviez vivre toujours ; vivez comme si vous deviez mourir demain. » Isidore de Séville


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Message Publié : 20 Oct 2011 18:56 
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Jean Mabillon
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Un peu beaucoup même, avec Clapton en plus, quelle horreur cette :mrgreen: erreur!
Il y a longtemps que je ne me suis pas replongé dans mes bouquins de rock, une petite révision s'impose! B)
J'aime beaucoup Cream en plus et je l'ai beaucoup écouté à un moment: "if it was not for bad luck, I would have no luck at all" ...


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Message Publié : 20 Oct 2011 19:45 
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Thucydide
Thucydide

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Plus complexe que ça :

Les premiers rockers imitaient le blues (en général, les blues rapides) mais le countrysaient, en blanchissaient les thèmes dans les paroles. C'est ce qui a fait son succès parmi les couches moyennes et populaires blanches (comparer le That's Alright mama de Presley en 1954 et sa version originale par Arthur Crudup en 1947 ou 49) .

Les rockers angliches cherchaient paradoxalement à renoircir le rock en le ressourçant à ses origines chicagoannes-électriques qui les fascinaient (Howlin Wolf, Muddy Waters, John Lee Hooker, etc.) via les V-disc des soldats US noirs stationnés en Grande-Bretagne. Ce n'est que quelques années plus tard qu'ils creuseront le sillon "progressif".

Si le grand public blanc ricain a par la suite reconnu le rôle de ses bluesmen, c'est via les rockers anglais.

Bon, je sais, on peut trouver des dizaines d'exceptions dans un sens ou dans l'autre (et pas des moindres : à leurs débuts, les Beatles sont plus dans l'imitation des rockers US blancs que les Stones), mais le mouvement général me semble être celui-ci.


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Message Publié : 20 Oct 2011 20:40 
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Grégoire de Tours
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Tonnerre a écrit :
Oui, en gros sur l'opposition Brit rock/US rock.
Sauf que, tout de même, il y a eu toute une vague de rockers de gauche (psychedelic rock/progressive rock) américains dans les 60s, donc avant Spingsteen et les Eagles, comme les Doors, Jefferson Airplane, The Grateful Dead, Country Joe & the Fish, Cream, The Byrds, Deep Purple, Steppenwolf, Frank Zappa, Jimi Hendrix Experience, BST, Captain Beefheart etc etc.
Donc, les Américains, en fait presque toute la jeunesse US, a évolué musicalement dans les 60s tout aussi rapidement que les Brits, même si pendant un moment,on avait l'impression que ce qui se passait en GB était plus intéressant.


A mon avis il y a eu une sorte de chauvinisme de la part des artistes des années 50 par rapport à ceux des années 60 et surtout une réaction épidermique vis à vis de cette concurrence qui les submergeait. Mais ce qui est à noter c'est que pour la 1ère fois, avec les Beatles, les Rolling Stones, les Who, des artistes du vieux continent s'imposaient aux USA et pour beaucoup c'était inimaginable de penser que les américains, qui avaient pris le leadership culturel, économique et militaire depuis 1945 dans le monde, puissent être dépassés sur leur propre sol.


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Message Publié : 20 Oct 2011 20:45 
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Grégoire de Tours
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Bourangue a écrit :
Plus complexe que ça :

Les premiers rockers imitaient le blues (en général, les blues rapides) mais le countrysaient, en blanchissaient les thèmes dans les paroles. C'est ce qui a fait son succès parmi les couches moyennes et populaires blanches (comparer le That's Alright mama de Presley en 1954 et sa version originale par Arthur Crudup en 1947 ou 49) .

Les rockers angliches cherchaient paradoxalement à renoircir le rock en le ressourçant à ses origines chicagoannes-électriques qui les fascinaient (Howlin Wolf, Muddy Waters, John Lee Hooker, etc.) via les V-disc des soldats US noirs stationnés en Grande-Bretagne. Ce n'est que quelques années plus tard qu'ils creuseront le sillon "progressif".

Si le grand public blanc ricain a par la suite reconnu le rôle de ses bluesmen, c'est via les rockers anglais.

Bon, je sais, on peut trouver des dizaines d'exceptions dans un sens ou dans l'autre (et pas des moindres : à leurs débuts, les Beatles sont plus dans l'imitation des rockers US blancs que les Stones), mais le mouvement général me semble être celui-ci.


Oui mais la question de mon topic est avant tout de savoir pourquoi les générations des années 50 et 60 ne se sont pas croisées plus souvent. Certes Gene Vincent jouait avec les Beatles en 1961 mais Elvis avait très mal reçu ces derniers.
Aujourd'hui on peut voir dans les concerts plusieurs générations sur scène (ex: Paul McCartney avec Mark Knopfler, Sting, Bono etc...) alors qu'en 1964 il y avait comme une guerre intellectuelle larvée que l'on retrouva vers 1966 avec les émeutes entre rockers et mods.


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Message Publié : 20 Oct 2011 21:00 
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Jean Mabillon
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Oui mais la question de mon topic est avant tout de savoir pourquoi les générations des années 50 et 60 ne se sont pas croisées plus souvent. Certes Gene Vincent jouait avec les Beatles en 1961 mais Elvis avait très mal reçu ces derniers.
Aujourd'hui on peut voir dans les concerts plusieurs générations sur scène (ex: Paul McCartney avec Mark Knopfler, Sting, Bono etc...) alors qu'en 1964 il y avait comme une guerre intellectuelle larvée que l'on retrouva vers 1966 avec les émeutes entre rockers et mods.


Nombre de ces "vieux rockers", étant plutôt du Sud, ou du Midwest, politiquement conservateurs et patriotes, détestaient les hippies californiens efféminés, aux cheveux longs, progressistes, soi-disant non violents et anti-guerre du Vietnam, amateurs de joints (alors qu'eux carburaient plutôt à l'alcool et aux amphétamines). C'est le cas de Jerry Lee Lewis, entre autres.
Différences radicales donc, en plus de la rivalité, et du mécontentement d'être remplacés par des jeunots.

Ce qu'écrit Bourangue est juste, en gros, sur les rockers US qui cherchaient à "blanchir" l'héritage du blues, alors que les groupes anglais des 60s , eux cherchaient plutôt à remonter à ses sources. D'où les noms de groupes , Rolling Stones, Pink Floyd, et le pseudo de Brian Jones, Elmo Lewis, etc.
Mais les rockers US avaient de bonnes raisons, sociologiquement parlant, de chercher à blanchir la musique des noirs, méprisée par les blancs et victime des mêmes préjugés ségrégationnistes; raisons qui n'existaient pas en Grande-Bretagne, où au contraire, cette musique bénéficiait d'une sorte de prestige "exotique".


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Message Publié : 21 Oct 2011 12:29 
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Grégoire de Tours
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Tonnerre a écrit :
Nombre de ces "vieux rockers", étant plutôt du Sud, ou du Midwest, politiquement conservateurs et patriotes, détestaient les hippies californiens efféminés, aux cheveux longs, progressistes, soi-disant non violents et anti-guerre du Vietnam, amateurs de joints (alors qu'eux carburaient plutôt à l'alcool et aux amphétamines). C'est le cas de Jerry Lee Lewis, entre autres.
Différences radicales donc, en plus de la rivalité, et du mécontentement d'être remplacés par des jeunots.

Ce qu'écrit Bourangue est juste, en gros, sur les rockers US qui cherchaient à "blanchir" l'héritage du blues, alors que les groupes anglais des 60s , eux cherchaient plutôt à remonter à ses sources. D'où les noms de groupes , Rolling Stones, Pink Floyd, et le pseudo de Brian Jones, Elmo Lewis, etc.
Mais les rockers US avaient de bonnes raisons, sociologiquement parlant, de chercher à blanchir la musique des noirs, méprisée par les blancs et victime des mêmes préjugés ségrégationnistes; raisons qui n'existaient pas en Grande-Bretagne, où au contraire, cette musique bénéficiait d'une sorte de prestige "exotique".


Cela ne m'explique pas de savoir pourquoi ils n'ont pas cherché à évoluer en collaborant avec de nouveaux artistes et pourquoi ils n'ont pas cherché à créer de nouvelles chansons au lieu de chanter "Tutti frutti" ou "Whole lotta shakin" à chaque album. Il n'y avait pas que des hippies californiens dans le monde de la pop azméricaine. Mais il est vrai beaucoup d'idées reçus de la part de ces "vieux rockers". Et portant en 1970 la plupart avait encore toute leur carrière devant eux.


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Message Publié : 21 Oct 2011 15:23 
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Thucydide
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Tentative d'explications supplémentaires :

-Les rockers angliches des 60's ont eu une éducation musicale "généraliste" (au moins des rudiments de solfège), alors que les rockers ricains ont eu une éducation musicale coutumière (on se transmet des "plans" dans un cadre "folklorique" bien précis, et on fabrique des morceaux nouveaux en les agençant selon le principe du patchwork). Du coup, les ricains sont condamnés à une certaine répétition, comparativement aux anglais.

-On peut trouver la même étanchéité entre les bluesmen et les jazzmen : les premiers on eu une éducation musicale coutumière alors que les seconds (sauf exceptions comme Art Tatum) ont été initiés solfégiquement à la musique. Du coup, le néophyte aura parfois du mal à reconnaitre un blues de jazzman comme un blues alors qu'aux premières mesures, il sera capable de reconnaitre un blues s'il est joué par un bluesman.

NB : Cela ne veut pas dire pour autant que je mets sur le même plan la musique des rockers anglais et celle des jazzmen : par exemple, quand Charlie Parker affirme dans les années 40 que le groupe de Bob Wills (western swing blanc) est le meilleur orchestre de swing des Etats-Unis, on peut certes le voir comme un hommage, mais aussi comme une volonté de souligner que la "great black music" est passée à autre chose (le be bop) et que le swing en tant que genre musical peut désormais être laissé aux Blancs qui ont réussi à l'assimiler en tant que pulsation rythmique.


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Message Publié : 21 Oct 2011 15:41 
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Jean Mabillon
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Cela ne m'explique pas de savoir pourquoi ils n'ont pas cherché à évoluer en collaborant avec de nouveaux artistes et pourquoi ils n'ont pas cherché à créer de nouvelles chansons au lieu de chanter "Tutti frutti" ou "Whole lotta shakin" à chaque album. Il n'y avait pas que des hippies californiens dans le monde de la pop azméricaine.


C'est pourtant une des explications, que vous ne voyez pas parce que vous ne saisissez pas l'étendue du fossé idéologique, social, culturel et politique qui, aux US, sépare des gens comme disons Jerry Lee Lewis et Jim Morrison: d'un côté, un "white trash" du Sud, sorte de cul terreux inculte, sans instruction, ultra religieux, ultra-conservateur et patriote, pro-guerre du Vietnam, raciste et xénophobe, nourri de country music etc.
De l'autre, un fils à papa de la bonne bourgeoisie américaine, wasp (presbytérien), fixé en Californie, père amiral, études supérieures à UCLA, assez intello, grand lecteur et passionné de culture européenne (Nietzsche, Rimbaud, Céline, Blake les cinéastes de la Nouvelle vague etc), fan de musique black, en rebellion ouverte contre la religion, l'impérialisme US, le Vietnam, son milieu bourgeois etc.
Ce sont deux classes sociales complètement à part, qui ne se fréquentent pas, et ne s'apprécient pas: la bonne bourgeoisie méprisant les infréquentables rednecks/petits blancs du Sud, qui la détestent en retour, surtout quand elle se boboise.
Vous vous étonnez que les vieux rockers n'aient rien su dire d'autre que "whole lot of shakin going on", "tutti frutti" et "bebop a lulla"; mais tous ces individus ont du quitter l'école à 13 ou 14 ans.
Cela ne signifie nullement qu'ils étaient tous stupides--quoique...--simplement qu'ils étaient limités dans leurs formes d'expression par leur manque de culture.
Vous étonner que Chuck Berry, Presley, Lewis etc n'aient pas suivi le mouvement rock prog/psyché, c'est un peu comme de s'étonner qu'Hervé Vilar ou Frank Alamo--dans un genre différent-- n'aient pas fait du Led Zeppelin: ce sont deux mondes musicaux différents, deux mondes tout court différents, entre lesquels il ne peut guère y avoir de communication--heureusement.

Et non, il n'y avait pas que des hippies californiens dans le renouveau musical américain des 60s, mais presque: c'était tout de même essentiellement à San Francisco et Los Angeles que le mouvement de contre-culture avait lieu, avec tous ses brillants développements musicaux.
Il y avait bien quelques groupes à New York, dans un style justement beaucoup plus tendu, agressif et pas bisounours du tout (Lou Reed et le Velvet Underground) et aussi les Stooges, de Detroit, mais l'épicentre des 60s, c'était la Californie, et tous les musiciens qui voulaient se faire un nom y rappliquaient de tous les coins perdus des US.
Le mouvement punk américain a justement été, entre autres, un recentrage musical et culturel sur NewYork aux dépens de la Californie.


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