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Message Publié : 15 Mars 2017 19:50 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Narduccio a écrit :
Et l'Ode à Émile d'Ange


Haaa, oui, le groupe Ange -> perso c'est l'album "Au-delà du délire" en 1974 mais ça passait pas trop dans les médias et c'est quand même moins connu !!!

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 15 Mars 2017 20:15 
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Pierre de L'Estoile
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Pierma a écrit :
Mention spéciale à Ringo

Oui, ce génie méconnu qui avait 10 ans d'avance sur tous


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Message Publié : 15 Mars 2017 20:27 
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Philippe de Commines
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re

Pour en revenir au sujet, ui a dit que Claude François n'était pas un chanteur engagé ??

Ce Monde absurde (1965) :

Écoute bien au lieu de rire
Écoute bien ce que je veut te dire
Toi l'homme de la terre
Toi qui vit dans les champs
Crois tu que notre monde soit devenu méchant
Toi mon ami qui vit si près de la nature
Dis moi

Dis moi encore et encore et encore mon ami
Fais moi croire que tout va bien dans ce monde
Écoute bien au lieu de rire
Écoute bien imagine le pire
Peut tu lires dans mes yeux que j'ai peur de cette bombe
Si on presse le bouton la terre sera une tombe
Nous serons tous victime de l’inconscience humaine

Oh écoute bien écoute au lieu de rire
Que penses tu du problème que je vais te d'écrire
Si le coquelicot rouge vit dans le jaune des blés
Si le blanc des nuages dort dans le noir de la nuit


Pourquoi toutes ces couleurs dans notre société
Ne vivent elles pas dans la même harmonie
Et c'est ce monde qui se dit civilisé

Dis moi encore et encore et encore mon ami
Fais moi croire que tout va bien dans ce monde
Écoute bien au lieu de rire
Écoute bien imagine le pire
Peut tu lires dans mes yeux que j'ai peur de cette bombe
Si on presse le bouton la terre sera une tombe
Nous serons tous victime de l’inconscience humaine

Écoute encore un peu ce que je veut te dire
Écoute une dernière fois oh il n'y a pas de quoi rire
Peut être qu'à notre âge nous réfléchissons trop
Et tous ces satellites qui tournent tout là haut
Ne peuvent ils pas trouvé que la paix est possible
De là haut les frontières ne doivent pas être visibles
Mais toi mon ami qui vit si près de la nature
Dis moi

Dis moi encore et encore et encore mon ami
Fais moi croire que tout va bien dans ce monde
Écoute bien au lieu de rire
Écoute bien imagine le pire
Peut tu lires dans mes yeux que j'ai peur de cette bombe
Si on presse le bouton la terre sera une tombe
Nous serons tous victime de l’inconscience humaine



--> https://www.youtube.com/v/mCeaObBlmwE

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 15 Mars 2017 21:18 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Narduccio a écrit :
Si vous pensez que ce n'est pas une chanson contre le nazisme, c'est vous qui avez loupé un épisode, et un sacré ...


wikipédia a écrit :
Dans cette phrase, l'auteur se demande quelle aurait été sa position pendant la reconstruction de l'Allemagne et pendant la montée du nazisme, les années suivant la Première Guerre mondiale : une question sur l'influence des origines et du paysage politique dans les décisions individuelles ou sur notre propre capacité à exprimer nos opinions personnelles dans un contexte de vie ou de mort.


Chaque couplet commence par "Et si" suivi du conditionnel, la phrase est interrogative et ne donne aucune réponse. Le couplet pose l'endroit et les conditions.

Goldman commence, "si j'étais né". Lors de la sortie de la chanson, tout le monde ignorait qui étaient les parents de Goldman, tout au plus avait-on fait un rapprochement avec son frère. Le nom avait une connotation juive et la chanson "Sarah" semblait confirmer.

Il évoque une période de l'histoire en avançant -souvent et quels que soient les sujets- qu'il est loin d'être une personne aux avis tranchés.

Dans le couplet chanté par Carole, "Et si", il est évident qu'elle n'est ni blanche ni née à Johannesburg mais d'un milieu aisé, au USA. Elle s'interroge donc sur quel aurait été sa place au sein d'un pays d'Apartheid en étant du bon côté de la barrière. Aurait-elle milité pour la liberté ? Aurait-elle pris des engagements ? Pas de réponse.

Jones est né dans un milieu loin d'être pauvre, mère française, biculture assumée mais "s'il était né" dans les docklands de Belfast... Belfast ce n'est déjà pas simple mais les docklands pour qui connait....
Il se pose donc en chanceux, du bon côté de la barrière mais qu'en aurait-il été "si"... Pas de réponse à l'interrogation.

La souffrance des interprètes -chacun dans "sa" conditions : juif, noire, catho dans une Irlande déchirée-, c'est vous qui l'avancez, sans aucun argument. Certes il n'est pas bon d'être juif sous les nazis, pas bon d'être noir en Afrique du Sud et pas bon d'être catholique en Irlande du Nord mais on peut décliner et bien outre : pas bon d'être un brin libertaire sous un régime communiste, pas bon de ne pas respecter l'armée sous une dictature etc. On allait pas faire un couplet pour chaque situation, l'essentiel est que ce soit compris et que ceci soit interprété par des personnes pouvant correspondre à la description.

La conclusion de la chanson arrive :

"On'saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau?
Ou le pire ou le plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots ?"


C'est encore une avalanche de questions et d'évidences. La dernière phrase pourtant indique : "S'il fallait plus que des mots". Ces interrogations sans franche réponse sont typiques des chansons de Goldman (Il suffirait d'un signe, Là-bas, Tobacco road, la Toscane etc.), il existe toujours un équilibre. Là-bas, c'est plus chouette mais la voix féminine nous rappelle qu'il laisse une épouse ; Il suffirait d'un signe : le temps employé montre l'indécision et on peut démultiplier). Dans "A nos actes manqués", c'est idem : on voudrait mais on ne fait pas. Typique de "l'acte manqué".

Il semble que certains ne s'arrêtent qu'aux mots et au sens un peu fantasmagorique et très personnel qu'ils veulent y voir.
A ce niveau de compréhension, ce n'est pas très honnête de l'appliquer comme la seule et unique compréhensible, nous en sommes bien loin, comme bien loin d'une prise de parti "contre" le nazisme, seulement une interrogation sur l'époque et un positionnement qui ne peut exister, l'époque n'ayant pas été vécue. De même pour Mikaël et Carole.

Maintenant si une phrase interrogative n'est pas comprise comme telle, si un temps ou un mode n'est pas compris ou intégré grammaticalement, que faire ? Le mot "conditionnel" pour un mode est explicite à lui seul.
Que ceci renvoie à d'éventuels vécus, nous en avons tous, ce n'est pas pour autant que l'on s'attribue l'unique compréhension de certains textes en y posant ses interrogations et en plaquant ses affirmations.
..

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Message Publié : 15 Mars 2017 21:41 
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Grégoire de Tours
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Localisation : Kaamelott
Hugues de Hador a écrit :
Pour Maxime, dommage que vous ne retenez que ces deux titre là.

J'ai retenu ce qui m'était proposé.
Entre 76 et 80 : stop musique.

Citer :
Cabrel sort son premier 33t en 1977 Il contient les chansons Petite Marie et Les Murs de poussière (déjà très prometteur)

Je l'ai entendu la première fois avec "Je l'aime à mourir". Son look était tellement ahurissant... J'étais le seul à parier sur une carrière. Ce fut idem avec Goldman. J'étais resté sur "Sister Jane"... Je l'ai retrouvé plus tard, à ce moment peu aurait misé sur lui. Il suffit de lire les critiques qu'il a compilées dans un CD.
Le seul qui que toquait vraiment était Bashung. C'était franchement un autre univers. Les débuts de Souchon, Yves Simon etc. non... les paroles... non.... Il a fallu du temps et un peu de fond tout de même.

Citer :
Julien Clerc, Michel Polnareff : il y a aussi de très beaux textes

Là OK. J. Clerc, je dois avoir la plupart de ses albums et CD et Polnareff, j'ai tout ! ! ! Excepté ce qu'il a fait depuis son retour.
Mais restent le problème du rythme et de la langue.
Mes rythmes, c'est plus la musique afro-cubaine et la langue plus l'anglais. J'ignore pourquoi, des âneries dites en anglais, ça danse plus que dans la langue française (Mr Postman etc.). :oops:

Je viens de lire votre post, où est l'engagement à chanter une évidence ? Maintenant oui, elle sort du lot. Concernant cloclo ce n'était pas tant ses chansons, c'était la personne et tout ce qui allait avec... la machine à fric...

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Message Publié : 15 Mars 2017 21:54 
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Dans cette chanson le nazisme tient clairement la place du mal.

Ce n'est pas parce que l'auteur se pose la question de ce qu'il aurait fait que ça allège en quoi que ce soit l'addition du nazisme.

Elle est donc naturellement antinazie (sauf si tenez à ergoter) mais ce n'est pas la problématique centrale, qui est celle de l'engagement personnel face au mal.

Et effectivement, il est impossible de répondre à cette question tant qu'on n'a pas à y faire face.

Etre confronté à ce choix, pour finir, n'a rien d'agréable :"Et qu'on nous épargne toi et moi si possible très longtemps / d'avoir à choisir un camp."

Au passage, sauf erreur, la chanson que vous citez est "il suffira d'un signe." Rien de conditionnel. (La fin du refrain est "le moment viendra, tout changera de place.")

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Message Publié : 15 Mars 2017 22:02 
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Allez, pour sa capacité à poser le décor en quelques mots, signalée par Narduccio, ma chanson préférée de Goldman :

"Elle écrit seule à sa table,
et son café refroidit.
Quatre mètres infranchissables,
un bar un après-midi..."
Tout était dit.

Un très joli blues ciselé. (Evidemment, il faut aimer le blues...) :mrgreen:

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Message Publié : 15 Mars 2017 22:11 
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Pierre de L'Estoile
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Message Publié : 15 Mars 2017 22:19 
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ezio-auditore a écrit :
Goldman commence, "si j'étais né". Lors de la sortie de la chanson, tout le monde ignorait qui étaient les parents de Goldman, tout au plus avait-on fait un rapprochement avec son frère. Le nom avait une connotation juive et la chanson "Sarah" semblait confirmer.


A moins d'habiter sur Mars, ou de se désintéresser totalement de l'environnement politique et social, on savait pas mal de choses sur Goldman à l'époque. Il se situait à gauche, on prétendait même qu'il était proche du communisme, on le savait d'origine juive et pas mal de monde savait qui était son frère. Bref, on n'avait pas de doutes sur ses engagements et sur le fait qu'il était opposé à l'extrême-droite.

ezio-auditore a écrit :
Dans le couplet chanté par Carole, "Et si", il est évident qu'elle n'est ni blanche ni née à Johannesburg mais d'un milieu aisé, au USA. Elle s'interroge donc sur quel aurait été sa place au sein d'un pays d'Apartheid en étant du bon côté de la barrière. Aurait-elle milité pour la liberté ? Aurait-elle pris des engagements ? Pas de réponse.

La soeu de Taj Mahal, née dans un milieu aisée, alors qu'elle est originaire du Harlem des 50 ... D'accord, elle n'est pas fille d'ouvriers, mais de musiciens

Jones est né dans un milieu loin d'être pauvre, mère française, biculture assumée mais "s'il était né" dans les docklands de Belfast... Belfast ce n'est déjà pas simple mais les docklands pour qui connait....
Il se pose donc en chanceux, du bon côté de la barrière mais qu'en aurait-il été "si"... Pas de réponse à l'interrogation.[/quote]

Et comme un leitmotiv "pas de réponse", mais peut-être parce la réponse coule de source, mais aussi parce que parfois la question est plus importante que la réponse. Les nazis ne se posaient pas ce type de question, car elle les dérangeaient. L'autre doit rester un étranger. A partir du moment où on se met à la place de l'autre, on l'accepte dans la même humanité. Cette chanson est un message de tolérance. Et parce qu'on ne réponds pas à la question, on laisse à l'auditeur le soin de la compléter et d'y apporter sa réponse. Il faudra, peut-être, un jour choisir. Choisir entre être un saint ou un salaud. L'histoire se charge de désigner qui est saint et qui est salaud. Mais, à l'instant t, on n'a que sa conscience. Seulement sa conscience ... et il faut faire le bon choix ! Ou alors, il faut œuvrer pour que le choix n'ai pas besoin d'être fait

Vous vous contentez d'effleurer la surface des choses, vous commentez cette chanson au premier degré, alors que vous nous avez déjà montré votre capacité à analyser des évènements. On n'arrivera sûrement pas à vous convaincre. Laissez-vous porter par la question ... Quant au couplet chanté par Mickael Jones, il pose une question simple, qui est prêt à s'élever contre les siens pour devenir un pont entre plusieurs communautés. J'en connais qui ont été capables de le faire, c'est drôle, ils posent souvent des questions, et ils vous laissent le soin d'y répondre...

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Message Publié : 15 Mars 2017 22:24 
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bourbilly21 a écrit :
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Morte saison,
L'amour est en rase campagne
Elle est partie ma paysanne
Avant le temps de la moisson

Morte saison,
Elle a renié mon bout d'asile,
Paraît que l'amour dans les villes
A de plus vastes horizons.

Morte saison
Elle a mis mon cœur en jachère
Elle a pensé que de ma terre
Ne sortirait plus rien de bon
Ne sortirait plus rien de bon

Morne saison,
Pas même un épi d'amour tremble


Plus un soupçon de pousses tendres
Qui dorment aux creux de mes sillons

Morne saison,
Elle a mis mon cœur en jachère
Elle m'a dit qu'il pourrait se faire
Qu'elle l’en-sème un jour pour de bon
Si là-bas ça ne tournait rond

En quelle saison,
Ne faudrait pas trop que ça tarde
A force temps plus grande garde
Plus s’en-épinent les chardons

En quelle saison
Reviendra-t-elle ma paysanne
En l'attendant pleure la campagne
Il n'y a pas eu de moisson
Il n'y aura plus de moisson


Un chagrin d'amour au milieu de l'exode rural et de l'attrait de la ville...

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Message Publié : 16 Mars 2017 2:57 
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Grégoire de Tours
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Bonjour,

Nous sommes sur "Histoire de la Musique" sont évoquées la musique, son histoire dans l'Histoire.

Pierma a écrit :
Dans cette chanson le nazisme tient clairement la place du mal.

C'est vrai.

Citer :
Elle est donc naturellement antinazie (sauf si tenez à ergoter) mais ce n'est pas la problématique centrale, qui est celle de l'engagement personnel face au mal.

Moi, je la voyais comme une chanson contre l'oppression quelle qu'elle soit avec une conclusion qui laisse une porte ouverte sur un éventuel questionnement concernant le genre humain.

Je reconnais que :
1) je n'ai pas trouvé utile de tenir compte de la sensibilité politique de l'auteur,
2) je n'ai pas trouvé utile de tenir compte de la judéité de l'auteur,

Pour moi, ces deux paramètres n'étaient pas accessoires mais dans la mesure où l'auteur ne les avançait pas ostensiblement, était discret etc. j'ai considéré que ceci tenait de l'intime -pour lui-. Je n'avais pas à me mettre à sa place.

J'en prends acte. Et plus encore, je le note pour l'auteur -que je n'ai pas compris- et d'autres :

Goldman - Gauche - Juif - dénonce dictature de droite : "Né en 17 à Leidenstadt"
Berger - Gauche - Juif - dénonce dictature de droite : "Diego"
Ferrat - Gauche - Juif - dénonce dictatures de droite : "Maria", "Grenade" et autres
Clerc - Gauche
le parolier est Roda-Gil - Gauche : dénonce dictature de droite : "Utile"

Une chose m'étonne, personne ne dénonce en chanson les "dictatures de gauche" et pourtant elles existent.
L'Histoire nous rappelle ses millions de morts, de simples fantômes errants ? Des riens ? Des "pas reconnus" ? "pas chantés" ?

Une chose me dérange, c'est cette connotation juif/gauche : elle pourrait soulever de nouveau la grande fantasmagorie dormante mais bien présente du complot judéo-etc. Sans compter avec le fait que l'on continue à trouver ce régime très approprié pour les lendemains qui eux, doivent chanter, puisqu'il existe encore.

Et c'est là que l'on se trouve un peu "coincés", par exemple devant le discours d'un révisionniste. Non seulement un peu coincé mais comme j'ai fait selon les critères mis en avant pour avoir une vision large, comment présenter le tout maintenant ?
Voici, tout simplement pourquoi je vois dans ces chansons, quels que soient les auteurs, des chansons contre l'oppression en général sans donner d'étiquettes qui elles vous montrent au doigt, sans jeter des racines qui n'appartiennent qu'à l'intime et peuvent parfois être un fardeau plus lourd qu'un argument.
Voilà pourquoi, je préfère "sensibilité de gauche" à "communiste" ou autre qui -pour le coup- est un marqueur indélébile.

Voici pourquoi, je pense que ma manière de voir est peut être étriquée, simpliste mais jamais je ne me retrouverai étonné lorsqu'une voix, une seule, bien forte pourra aussitôt distiller des doutes odieux et encore bien présents et soudain faire l'unanimité car il suffit de compter, de recroiser et voici nos vieux démons épinglés par une erreur de débutant. La couleur est au choix : rouge, jaune, rose etc. et rappelle de bien mauvais souvenirs pour les Français de ce temps.

Revenons à l'auteur. Ma chanson préférée permet à chacun d'imaginer le verbe qui va clore : "Sache que je..."
;)
Claude François ? Il est au téléphone et le téléphone pleure...
..

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Message Publié : 16 Mars 2017 5:50 
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ezio-auditore a écrit :
Goldman - Gauche - Juif - dénonce dictature de droite : "Né en 17 à Leidenstadt"
Berger - Gauche - Juif - dénonce dictature de droite : "Diego"
Ferrat - Gauche - Juif - dénonce dictatures de droite : "Maria", "Grenade" et autres
Clerc - Gauche
le parolier est Roda-Gil - Gauche : dénonce dictature de droite : "Utile"

Je trouve cet inventaire ridicule et malsain. Qu'est-ce que l'adjectif Juif vient faire là-dedans ?

"Maria" ne dénonce pas spécialement le franquisme, mais souligne l'horreur de la guerre civile espagnole.
"C'est presque au jour de leurs 20 ans,
qu'éclata la guerre civile,
on vit l'Espagne rouge de sang,
crier dans un monde immobile...
[...]
Si vous lui parlez de la guerre,
que vous lui dites "liberté"
elle vous montrera la pierre
ou ses enfants sont enterrés."


Citer :
Une chose m'étonne, personne ne dénonce en chanson les "dictatures de gauche" et pourtant elles existent.

C'est vrai... sauf pour les chanteurs en exil.

Une grosse colère de Ferrat :Le bilan

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Message Publié : 16 Mars 2017 6:44 
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On trouve dans l’œuvre de Jean Ferrat plusieurs dénonciations du stalinisme, puis des interventions bejneviennes. Il ne fut pas le seul. Il est possible que certains eurent du mal avec cela mais qu'ils ont fait l'impasse pour diverses chansons. Parfois simplement alimentaires, par peur de déplaire à leur public principal. Oui, à un moment, le chanteur engagé était essentiellement de gauche. Mais même les chanteurs "non-engagés" ont osé aborder les problèmes sociaux.

Ensuite, quoiqu'on en dise, même s'ils s'en défendent, la plupart des chanteurs ont une "ligne éditoriale". Untel est bon quand il parle des problèmes de société, tel autre évoque mieux l'écologie, tel autre le mal-être à ne pas se sentir dans sa place dans la société... Et il faut croire que la dénonciation des dérives communistes ne rentraient pas dans cette ligne. Mais, parfois, il faut fouiller dans les faces B, ou dans les plages de remplissage des "albums". Là, où se cachent parfois des thèmes plus personnels.
'est vers cette époque que les chanteurs (et chanteuses) tendent à devenir des produits marketing avec leurs cœurs de cible. En fait, dans les années 60-70, l'entourage de certains chanteurs devient pléthorique. Souvent, de manière très prosaïque, simplement parce qu'ils rapportent de l'argent, et donc qu'il y a autour d'eux des gens dont le rôle est de faire en sorte qu'ils rapportent un max de dividendes par rapport aux investissements. Autour des chanteurs des années 50, gravitaient 2,3 personnes et parfois une espèce de cour, comme autour d'Edith Piaf. A la fin des années 70, les meilleurs vendeurs ont un vrai staff autour d'eux. Et ce n'est pas toujours le chanteur qui a le dernier mot sur ce qu'il va chanter ou pas. On le découvre avec un Hugues Aufray qui a sorti, il y a quelques années, un CD avec des chansons qu'il aurait interpréter, mais qui furent destinées à d'autres.

En fait, la grande différence de Claude François par rapport à certains de ses contemporains, c'est que celui qui gère l'exploitation de la marque "Claude François", donc de sa carrière c'est lui-même. Et encore, dans les années 60, cela reste un certain artisanat. Les avocats apparaitront dans les années 70 et se généraliseront dans les années 80. Certains chanteurs vont devenir leurs propres salariés. C'est à dire qu'autour d'eux se met en place une structure, une société qui gère leurs affaires, et eux sont les salariés de cette société. Certains se retrouveront dans la mouise, car ils auront confié les clefs de ces sociétés à des margoulins. Tandis que d'autres laissent leurs managers gérer tout de A à Z. C'est aussi le moment où lon voit des carrières s'arrêter sans trop de raisons, ... On apprendra plus tard qu'il s'agissait de dépressions ou de lassitude face aux nombreuses, trop nombreuses sollicitations.

En fait, c'est dans les années 60 que le chanteur devient réellement un produit. Dans les années 80, l'inflexion du marche fera que le produit, ce sera le tube. D'où l’apparition de groupes, ou de chanteurs à la carrière très éphémère. Quand un producteur a une bonne chanson, il crée autour de ce possible tube, un groupe, où il engage un chanteur et 2 ou 3 danseurs. Parfois il se passe même du chanteur... Le but est de vendre un max de disques et si on n'a pas d'autres projets du même genre, on dissous le groupe et on passe à autre chose.

Mais, avec un tel mode de fonctionnement, il est évident qu'on ne va viser que du divertissement, et on va éviter de se mettre le public à dos. D'un autre coté, c'est encore le moment où certaines maisons de disques investissent sur des carrières. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre. Mais, du coup, on comprend que c'est le directeur artistique du label qui décide qui sera utilisé sur du long terme, et qui sera un produit jetable

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Message Publié : 16 Mars 2017 9:44 
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Re

De toute façon et c'est même ça qui est fantastique avec une œuvre artistique :

-> son auteur la crée avec une intention particulière (et parfois sans raison particulière).

-> et puis chacun la reçoit et y voit quelque chose qui lui est propre -> l’œuvre échappe à son créateur et acquiert autant d'interprétation que d'individu qui se l'approprie.

J'en suis d'autant plus convaincu pour avoir vécu l'expérience perso : écrire un poème à l'arraché et à la dernière minute pour un devoir de français et avoir été particulièrement étonné d'entendre par la bouche du prof toutes les choses que j'y avait mise sans même le savoir !!!!! lol lol

Concernant la chanson de Golman : bien entendu que j'y voit une allusion et une opposition au nazisme, à l’apartheid et à intolérance religieuse.

J'y voit aussi l'interrogation de savoir ce que l'on aurait fait si, au lieu d'être confortablement assis à écouter la chanson, on avait été à la place des personnes dans leurs situations.
je ressens également ce même questionnement pour lui-même (Golman) et son rôle d'artiste.

Francis Cabrel se pose, un peu, les mêmes questions dans "des Gens Formidables"

On serait des gens formidables
Des êtres parfaits
Des chanteurs charmants, charitables
Humbles et discrets
Contre toutes les injustices
Et de tous les combats
Mais on est normalement égoïste
Et c'est chacun chez soi

On ferait des chansons éternelles
Et en quelques couplets
On ferait la Terre plus belle
L'homme moins mauvais
Ça ferait de nous des êtres rares
Et comme immortels
Mais on fait des petites chansons qui se fanent
Et on se fane avec elles

Et on se fane avec elles
On se fane avec elles

On ferait des chansons utiles
À la société
Pour en dénoncer les dérives
Et les absurdités
Comme tirer sur un oiseau qui chante
Une cartouche en plein coeur
Mais on fait des petites chansons hésitantes
Et on regarde ailleurs

On dirait des choses essentielles
Et de toute beauté
Comme on serait né avec des ailes
Ça serait pas compliqué
On aurait des mots qui touchent
et qui transpercent
Les traîtres et les menteurs
Mais on fait de petites chansons
pour le commerce
Et on tremble de peur

On tremble de peur
Et on tremble de peur

On serait des artistes immenses
Des divinités
Considérés comme une chance
Pour l'humanité
Il suffirait qu'on apparaisse
Pour que le monde soit heureux
Mais en fait, les gens nous aiment
et puis nous laissent
Et c'est sans doute mieux



Mais la dernière chose que je lit dans cette chanson c'est également une sorte de "pardon" concernant ceux qui n'ont pas pu ou pas su s'opposer (comme ce jeune allemand de la chanson)


PS au modo : ne pourrait-on pas séparer les sujets ?

Bien à tous.

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 18 Mars 2017 9:59 
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Salluste
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Inscription : 11 Nov 2010 13:22
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L'article est intéressant mais il manque la prise en compte du contexte de l'industrie musicale française de l'époque.
À mon sens cela explique la détestation des intellectuels (gauche ou droite comme le dit Narducio) de l'époque.

Avant les années 60 il y avait de très grands interprètes, je ne vais citer que Piaf mais la liste est bien plus longue.
Cela a produit un goût très français pour l'importance des textes et donc une voix très en avant comme le note Philippe Chevallier.

La diffusion de la musique populaire était très limité en France. Les bases américaines en Allemagne ou ailleurs en Europe permettaient déjà plus de diversité en donnant accès à une autre approche de la musique populaire. Les personnes vivant à proximité des frontières pouvait se rendre compte de l'écart. Je pense par exemple à la légendaire "Radio 21" belge.

Dans les années 60, les "yéyé" ont créé une industrie musicale purement française qui a contrôlé l'offre sur le territoire jusqu'à la fin des années 80 et l'apparition de MTV.
Même les radios libres au début des années 80 ont commencé par singer l'offre académique pour ensuite être contrôlées par des rachats ou contrats de diffusion. Par exemple en 1988 "Joe le Taxi" devait être diffusée 24x par jour sur une radio locale (soit toutes les 30 minutes en journée).

Au final ce qui rendait insupportable cette musique populaire française c'était la répétition jusqu'à la saturation. Si certaines chansons possédaient de vrai qualités mélodiques ou poétiques, leur diffusion incessante générait aussi de la lassitude puis de l'exaspération.
Ces quelques chansons de qualité étaient aussi noyées dans la médiocrité des copies / traductions / rengaines (répétitions faciles de solutions éprouvées) qui généraient de confortables revenus à cette industrie du divertissement français. Cette industrie naissante s'appuyait essentiellement sur la musique acheté par le nouveau marché des "jeunes". La facilité de diffusion des acteurs établis ne les poussaient pas à prendre des dangers, se remettre en question ou s 'exposer. Philippe Chevallier en parle également pour Claude François.
Ces traductions ridicules étaient bien une démarche commerciale pour satisfaire le goût français du texte compréhensible, porté par une voix en avant, une guitare ne pouvait être qu'un accompagnement rythmique ...

Dans ce contexte l' "engagement" d'un texte a fini par passer un peut-prêt totalement inaperçu. Le public français n'étant alimenté que par une culture facilement accessible et rabâchée.
Ces spécificités françaises n'ont pas plus produit de solution artistique que les pays saturés de musique anglo-saxonne.

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