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Message Publié : 18 Mars 2017 12:08 
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Salluste
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Pour éviter les associations malsaines, j'invite en particulier ezio-auditore à s'interroger sur l'accès à la musique et en particulier aux instruments dans les années 50 à 80.
Il verra, surtout en comparant aux pays anglo-saxons, que cet accès n'est pas facile pour les classes populaires et sans surprise les créateurs de musiques proviennent de familles plutôt bourgeoises et parisiennes.
Les distinctions gauche/droite sont sans fondement. Le formatage et le contrôle de l'industrie du divertissement français produit surtout des bons sentiments qui interpellent/attirent la jeunesse.
(Jean Ferra n'est pas forcément populaire. Il n'est diffusé que dans le milieu communiste qui est conséquent à l'époque.)
Dans le monde anglo-saxon beaucoup de créateurs passent par des écoles d'art : les beattles, dylan, patti smith, bowie, ... et leurs succès sont diffusés.

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Message Publié : 18 Mars 2017 17:10 
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Jean Froissart
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D'accord avec Narduccio sur l'opposition entre la musique populaire et la musique plus intellectuelle, plutôt qu'un clivage entre gauche et droite. Bien sûr, tout le monde savait que Claude François était de droite. Cela se voyait à l'absence de contestation sociale de ses textes et à ses vêtements, notamment la cravate qui était un marqueur de droite (les chanteurs de gauche préférant souvent un pull à col roulé), Néanmoins, il est autant critiqué par les intellectuels de droite que de gauche.

D'accord avec Hugues de Hador sur la réception d'une chanson qui n'est pas forcément celle voulue par l'auteur. Pour Goldman, comme ezio-auditore, je pensais plutôt à une incitation au vivre ensemble. Ce n'est qu'au bout de nombreuses écoutes que j'ai compris que la chanson "Comme toi" évoquait principalement une petite fille polonaise déportée pendant la Seconde guerre mondiale.

Claude François lui-même reconnaissait ne pas être aimé des intellectuels. Il raconte que pour changer cette mauvaise image, il avait fait appel en 1977 à Etienne Roda-Gil. Ce dernier était l'auteur principal des albums de Julien Clerc de 1968 à 1980. Or Julien Clerc était apprécié des intellectuels. Pourtant, je suis sûr que de nombreuses personnes aujourd'hui ne percevraient pas de différences significatives entre Julien Clerc et Claude François. La frontière était basée sur des détails que l'on a du mal à comprendre maintenant.


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Message Publié : 18 Mars 2017 18:29 
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Oliviert a écrit :
Pourtant, je suis sûr que de nombreuses personnes aujourd'hui ne percevraient pas de différences significatives entre Julien Clerc et Claude François. La frontière était basée sur des détails que l'on a du mal à comprendre maintenant.

Vous oubliez les "claudettes", la danse et les paillettes, ce qui n'était pas - mais alors pas du tout - le style de Julien Clerc.

Cela dit je suis d'accord avec votre analyse : la frontière n'était pas politique.

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Message Publié : 18 Mars 2017 20:22 
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Hugues de Hador a écrit :
PS au modo : ne pourrait-on pas séparer les sujets ?


On veut bien, mais en 3 ou 4 ?

Il y a un sujet, celui d'origine sur Claude François, un sujet sur le fait de savoir si ce n'étaient que les intellectuels de gauche ou tous les intellectuels qui étaient opposés à cette forme de musique populaire, un sujet pour savoir si "né en 17 à Lendenstadt" est ou n'est pas une chanson anti-nazie, un sujet sur l'évolution de la chanson populaire dans les années 60 à 80, et un sujet sur la poésie de certains textes de cette chanson populaire. Plus, des posts où tout cela se mélange (et je dois avouer que j'ai participé à créer ce b.....). :oops:

Bref, soit on garde su sujet un peu fourre-tout, soit en dissèque en X sujets...

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Message Publié : 18 Mars 2017 20:41 
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YetAnotherYves a écrit :
La diffusion de la musique populaire était très limité en France. Les bases américaines en Allemagne ou ailleurs en Europe permettaient déjà plus de diversité en donnant accès à une autre approche de la musique populaire. Les personnes vivant à proximité des frontières pouvait se rendre compte de l'écart. Je pense par exemple à la légendaire "Radio 21" belge.


En fait, de nombreux adolescents des années 50 et 60 racontent que le seul accès qu'ils avaient à la musique populaire basée sur le blues venait des imports. Claude Moine, qui ne s'appelait pas encore Eddy Mitchell a raconté que lors d'une party, il a pris un jeune blondinet en train d'essayer de lui taxer ses précieux 25 cm ... un dénommé Jean-Philippe Smet ... ;) lol Ils ont failli se bastonner pour cela, avant de devenir copains

La musique accessible, c'était celle qui passait à la radio, donc la musique de variété française : Piaf, Brassens, Brel, .... Les "yéyés" étaient cantonnés à quelques plages horaires bien particulières... et c'était tout. La musique était basée sur les textes et les harmonies. Dans les bals, on écoutait de la musique de "danse", fox-trot, tango, valse, un peu de samba et de musiques latines, ...

Je pense que certains jeunes doivent avoir du mal à comprendre, nous sommes aujourd'hui à une époque où la musique est accessible partout. Je peux me balader dans la rue en écoutant en streaming a peu près tout ce que je désire entendre. Si je veux des musiques particulières et en qualité, il faudra peut être que je passe sur de la musique stockée en mémoire sur une clef, un smartphone, une montre, ....

A l'époque, peu d'auto-radios et la plupart sont en Grandes ondes, donc une qualité pas vraiment top. Dans les booms des tourne-disques ou des mange-disques de qualités variables. Certains usaient les vinyles au bout de quelques dizaines d'écoutes ... Bref, pour écouter certaines musiques, c'était en fin de soirée ou avec des postes bricolés qui parfois captaient plus de parasites que de musique. Je ne me rapelle plus que chanteur des années 70 avait raconté qu'il s'était fait un max d'argent de poche en trafiquant des disques qu'il achetait à Berlin durant son service militaire. Il achetait les disques aux GI's et les revendaient à Paris en faisant un petit bénéfice au passage

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Message Publié : 18 Mars 2017 20:48 
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La frontière si elle n'était pas politique était peut-être plutôt l'opposition entre une culture "Haute" et le reste.

Haute culture dans le sens non pas culture des élites sociales mais hiérarchie des formes et des formats.
Mais j'aurais du mal à définir cette opposition avec rigueur. Peut-être que les bouquins de Christopher Laasch, ou en France Clouscard, Michéa, Finkielkraut (La défaite de la pensée) ont traité cette question. Je ne les ai pas lus.

Exemples :
Henri Salvador et Boris Vian qui méprisent le rockn'roll ; tout comme d'ailleurs, dans un autre genre, Lou Reed qui se voyait comme un artiste et non pas un rockeur.
Mon père qui estimait le blues, le jazz, et le Gospel mais trouvait Ray Charles "facile" etc
Gainsbourg, peintre raté, qui avait mis en musique Baudelaire ou le sonnet d'Arvers dans les années 60, et qui quand il insulte Guy Béard dans une émission de télévision deux décennies plus tard, s'insulte en fait lui-même autant ! Il a bien conscience qu'il est, qu'ils sont, dans la catégorie arts mineurs, que c'est cette catégorie là qui règne partout désormais, ce dont il se désolait peut-être.
En plus de ça je ne suis pas sûr qu'il avait beaucoup d'estime pour ce qu'il produisait dans ces années 80 par rapport à ce qu'il avait fait dans les années 50, 60, 70, ce qui explique aussi peut-être cette agressivité. La chanteuse Lio estimait qu'il était devenu un faiseur. Love on the Beat est médiocre en effet.

Personnellement, notamment parce que j'adore danser, j'aime certains groupes ou titres de musique populaire, mais leur valorisation sociale et symbolique me paraît très excessive.


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Message Publié : 19 Mars 2017 0:25 
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Salluste
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Narduccio a écrit :

La musique accessible, c'était celle qui passait à la radio, donc la musique de variété française : Piaf, Brassens, Brel, .... Les "yéyés" étaient cantonnés à quelques plages horaires bien particulières... et c'était tout. La musique était basée sur les textes et les harmonies. Dans les bals, on écoutait de la musique de "danse", fox-trot, tango, valse, un peu de samba et de musiques latines, ...


Tout à fait et en plus il y avait très peu de radios et encore moins d'émission de télé. Ce qui limitait encore les possibilités. Les yéyés ont tout de même créé ou fortement développé une industrie française toute puissante : Barclay, Polydor France, RCA France... Qui a pu contrôler la diffusion sur ces canaux limités : Europe1, Radio Luxembourg, les variétés de Guy Lux. Puis contrôler les radios libres peu de temps après leur autorisation.
Claude François a compris l'intérêt financier de créer son propre label, son magazine mais il ne pouvait pas créer de radio ou de chaine de télévision.
C'est bien une spécificité française qui a produit ces résultats très formatés.

Narduccio a écrit :
A l'époque, peu d'auto-radios et la plupart sont en Grandes ondes, donc une qualité pas vraiment top. Dans les booms des tourne-disques ou des mange-disques de qualités variables. Certains usaient les vinyles au bout de quelques dizaines d'écoutes ... Bref, pour écouter certaines musiques, c'était en fin de soirée ou avec des postes bricolés qui parfois captaient plus de parasites que de musique. Je ne me rapelle plus que chanteur des années 70 avait raconté qu'il s'était fait un max d'argent de poche en trafiquant des disques qu'il achetait à Berlin durant son service militaire. Il achetait les disques aux GI's et les revendaient à Paris en faisant un petit bénéfice au passage


Pour les amateurs de musique il était possible effectivement de commander des imports ou de s'informer par des fanzines.

Cela a tout de même permis d'avoir de la musique intéressante : on a parlé de Ange, on pourrait ajouter Magma, Lenny Escudero, Thiéfaine, les Béruriers Noirs, ...
Faute de diffusion on ne peut pas parler de musique populaire et pourtant certains de cette liste n'étaient pas inaccessibles.

Pour ce faire une petite idée du milieu de la musique actuel : http://www.telerama.fr/radio/la-musique-a-la-radio-bonjour-business,87932.php on retrouve quelques vieilles pratiques.

HS: Chuck Berry vient de mourir

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Message Publié : 19 Mars 2017 0:56 
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Je sais, c'était un des inventeurs du rock.... mais aussi un sacré bluesman ;)

RIP

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Message Publié : 22 Mars 2017 13:18 
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Dans l'article, on laisse entendre que parfois les reprises de Claude François sont meilleures que l'original. Il est possible que l'on en ait un exemple avec Belinda. En 1972 sors un 45 tr d'un groupe anglophone Boulevard qui chante une chanson nommée "Miss Belinda", un style un peu pop-folk-country avec guitares sèches et accords ouverts : https://www.youtube.com/v/BgX7CiImX6M



Claude François en propose la même année sa reprise : https://www.youtube.com/v/QiE_Q41y6j4



Et reprise en 2016 par M. Pokora en version "électro"... https://www.youtube.com/v/H93wmV82FwE


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