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 Sujet du message : Originaux & copies
Message Publié : 24 Oct 2005 19:43 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
Message(s) : 3661
Localisation : Marseille
Sans aller jusqu'à évoquer le complexe d'Oedipe, il me semble qu'une imitation ne se justifie vraiment que lorsqu'elle se substitue complètement au modèle dont elle s'est inspirée et qu'elle plonge dans l'oubli. Le modèle engendre... et disparaît. Il peut se perpétuer comme un noyau assumé en une synthèse supérieure et digéré par l'oeuvre de la nouvelle génération.


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Message Publié : 05 Déc 2005 8:52 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Localisation : village des Pyrénées
la question titre était "Musique populaire vs musique de concert."

La comparaison "technique musicale" ci-dessus m'échappe un peu (culturellement). Les frontières musicales ne sont pas ... musicales, mais socioculturelles.

Ne voyez dans cette remarque aucune ironie, aucun reproche: c'est un simple constat, qui correspond bien à une réalité sociale, sinon musicale: dans mon village, 80% des personnes ignorent jusqu'au nom de Mozart ... ou de Louis Armstrong. (Armstrong, pour eux, c'est un cycliste) Mon père ignore toute musique autre que l'accordéon musette. Tout le baratin entendu ("il n'y a pas de frontière, la musique c'est la musique, etc.") n'est que ... du baratin. Il y a une frontière, un gouffre, socioculturel.
Et moi qui essaie, ayant eu la chance de "naviguer" entre différents milieux socioculturels, je crois que je vais devenir hermétique ... jusqu'à Mozart (pardon, Wolfgang) par fidélité à mes origines, à l'accordéon musette et à l'opérette tellement brocardés. Je décide d'être snob.

_________________
"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 05 Déc 2005 8:56 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Inscription : 23 Oct 2004 9:14
Message(s) : 1903
Localisation : village des Pyrénées
remarque: ma réaction un peu épidermique ci-dessus est la même que j'avais eue dans le musée de Milan: Alors que je pleurais (en vrai) d'émotion devant une piétat de Michel Ange, une "prof_intellectuelle-qui-s'y-connaissait" est arrivée avec son groupe de momes à qui elle s'est mise à expliquer ... l'inexplicable. Je l'aurais tuée ...

_________________
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Message Publié : 05 Déc 2005 11:16 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
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Localisation : Marseille
Bien sûr, Dédé!
A la question de Fontenelle "Sonate, que me veux-tu?" on doit toujours répondre : "Rien de plus que de savoir m'écouter!". D'ailleurs, dans les salles de concert, il y a (en principe...) plus d'auditeurs que d'instrumentistes ; nous avons deux oreilles pour une bouche (il faudrait donc écouter deux fois plus que l'on ne parle...), etc.
Assumer tout son parcours (musical ou autre) me semble indispensable : je ne renierai jamais les valses des Strauss (qui furent les premiers morceaux de musique qu'il me fut donné d'entendre en public), ni l'accordéon dont je joue encore à l'occasion (naguère pour accompagner mes élèves lorsque je leur enseignais des chansons en anglais, et ce, y compris à la Résidence du Consul Général de Grande-Bretagne lors des fêtes de Noël!). N'ayez donc aucun complexe, cher Dédé!
"Sans la musique, la vie serait une erreur" (Nietzsche).
En toute harmonie,
YMD


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Message Publié : 05 Déc 2005 11:16 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
Message(s) : 3661
Localisation : Marseille
Bien sûr, Dédé!
A la question de Fontenelle "Sonate, que me veux-tu?" on doit toujours répondre : "Rien de plus que de savoir m'écouter!". D'ailleurs, dans les salles de concert, il y a (en principe...) plus d'auditeurs que d'instrumentistes ; nous avons deux oreilles pour une bouche (il faudrait donc écouter deux fois plus que l'on ne parle...), etc.
Assumer tout son parcours (musical ou autre) me semble indispensable : je ne renierai jamais les valses des Strauss (qui furent les premiers morceaux de musique qu'il me fut donné d'entendre en public), ni l'accordéon dont je joue encore à l'occasion (naguère pour accompagner mes élèves lorsque je leur enseignais des chansons en anglais, et ce, y compris à la Résidence du Consul Général de Grande-Bretagne lors des fêtes de Noël!). N'ayez donc aucun complexe, cher Dédé!
"Sans la musique, la vie serait une erreur" (Nietzsche).
En toute harmonie,
YMD


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Message Publié : 05 Déc 2005 19:07 
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Plutarque
Plutarque
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Inscription : 03 Juin 2004 23:06
Message(s) : 129
Localisation : Québec
DESHAYS Yves-Marie a écrit :
Sans aller jusqu'à évoquer le complexe d'Oedipe, il me semble qu'une imitation ne se justifie vraiment que lorsqu'elle se substitue complètement au modèle dont elle s'est inspirée et qu'elle plonge dans l'oubli. Le modèle engendre... et disparaît. Il peut se perpétuer comme un noyau assumé en une synthèse supérieure et digéré par l'oeuvre de la nouvelle génération.


Très juste cher Yves-Marie,

Je crois que vous venez de faire avancer ce sujet à grand pas. Ça devient intéressant! On touche du concret.

Je dirais qu'il serait possible de clore le débat en se contentant de cette règle de la substitution au modèle.

Je serais facilement tenté par l'aventure, croyez-moi, mais sans pouvoir le mettre en mots (pour l'instant), quelque chose me retient.

Une petite histoire...

Il y a plusieurs années, un ami en écoutant un enregistrement de Roméo et Juliette de Prokofiev (sans savoir ce qui était dans le lecteur cd) me dit apprécier ce "soundtrack" du film Cyrano de Bergerac.

Après avoir réécouté Cyrano de Bergerac je me suis rendu compte qu'en effet, le thème de la musique du film (composée par Jean-Claude Petit) ressemblait étrangement au "Montaigue et Capulets" de Prokofiev.

L'orchestration est pratiquement identique. Mais attention, Proko est il l'auteur de l'original? Bien sûr que non! Il fait du néo-classissisme. Ce mouvement en particulier pourait être du Lully.

Une recette donc: L'ouverture à la française

http://midi.occitanie.org/cyrano/cinema.html (la musique du film)

http://www.amazon.com/exec/obidos/tg/de ... 5?v=glance
descendez plus bas dans la page web qui s'ouvre, c'est l'extrait #3 Montaigue et Capulets (la musique de Prokofiev)

Le tempo du Prokofiev est plus rapide mais je sais pour l'avoir joué plusieurs fois qu'il peut parfois être interprété plus lentement.

Pourquoi ne pas maintenant écouter ceux que Proko a copié...les baroques français:

D'abord, l'ouverture de Persée de Lully:

http://ahbon.free.fr/ouver3.mp3

Puis L'ouverture de la 2eme suite de Lalande:

http://ahbon.free.fr/ouver13.mp3


Donc, Proko plagie, Jean-Claude Petit plagie. Il deviennent des "originaux"
(Car pour mon ami, le "Petit" est l'original). Je crois que la ou se trouve le noeud du problème est dans la partie "oublie" de votre énoncé. Y a-t-il un effet néfaste dans l'oubli de l'original? Est-ce vraiment un problème de l'oublier?

Dans le cas d'une formule comme l'ouverture à la française (majesté, rythmes pointés) à qui la "formule" appartient-elle?

Bref, de très belles balises apportées par Yves-marie!

_________________
Il n'est donc pas, hélas, un mortel qui soit libre! L'un est esclave de ses biens, l'autre du sort. (Euripide, Hécube)


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Message Publié : 11 Déc 2005 23:41 
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Hérodote
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Inscription : 22 Avr 2005 16:56
Message(s) : 25
Localisation : France
Une petite pierre peut-être à l'édifice... (sans prétention). J'aimerais souligner quelques choses : le plagiat est-il création? Cette question ne serait pas si absurde que cela. Pour cela, je me réfère à plusieurs autres compositions célèbres et notamment Sinfonia de Berio que vous aurez très certainement plaisir à écouter part ailleurs. Cette méthode de composition faite à partir de grands chefs-d'oeuvre de la musique (mais aussi de la poésie) s'inscrit dans un contexte d'arrangement-recréation. Ca vaut peut-être le coup d'en discuter même si je m'éloigne sensiblement du sujet initial.
Autre chose : à partir de quand la SACEM définit-elle un plagiat? Est-ce par un nombre extrêmement élevé de coïncidences comme en architecture?
Parce que je pourrais pointer ce fameux "Maréchal, nous voilà", l'hymne du maréchal Pétain qui ressemble très fortement au thème de la sixième symphonie de Mahler (et même si ce n'était pas un plagiat, les ressemblances paraissent, après coup, saisissantes...).


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