3 chanteurs, 3 auteurs tellement significatifs pour ce qui est de la musique française. Il ne doit pas y avoir beaucoup de français incapables de bredouiller quelques couplets de la mauvaise réputation ou les copains d'abord. C'est l'ADN français.
J'ai longtemps cru que ma copine italienne ne pourrait jamais profiter de leur immense talent respectif. A force de persuasion, à force d'écouter, en apprenant le français, elle est devenue amoureuse d'eux, Brassens en tête. Et forcément, elle faisait des comparaisons avec ses "3 bonhommes" à la sauce italienne. Fabrizio De André, alter-ego transalpin de notre moustachu national est un auteur-compositeur génial. Giorgio Gaber aussi, un peu plus politisé que De André, le
Io Non Mi Sento Italiano est un hymne qui résonne encore aujourd'hui, de façon malheureusement trop cruelle.
Ferré est également connu en Italie, un festival lui est consacré tous les ans, à San Benedetto Del Tronto. De toute façon, les années 70 étaient l'occasion d'un tel mélange artistique entre la France et l'Italie (Noiret va tourner en Italie, Mastroianni en France, Ferreri tourne en français, à cette époque les deux cinémas sont au sommet de la création mondiale... Quand on voit le niveau actuel dans les deux pays c'est effrayant, 30ans de libéralisme économique acharné ont tué la poule aux oeufs d'or).
Des amis du Veneto admirateurs de Brassens ont tenté quelque chose d'à la fois très délicat et absolument enthousiasmant : Traduire (en recomposant parfois) les textes de Brassens pour les rendre accessibles aux italophones.
Un peu sur le même modèle que Paco Ibanez qui reprend
La Mala Reputacion.
Le site en question, je vous invite à y jeter un coup d'oeil, et prendre le temps d'écouter et d'imaginer la somme de travail que cela représente pour eux, avant de critiquer ce qu'un puriste peut considérer (et peut être à raison) comme une bêtise.
http://brassensinitaliano.blogspot.com/Pour moi, lorsqu'un ministre me demande ce qui me rend fier d'être français, ce sont des mots de Brassens qui résonnent, quand je suis énervé contre ce même ministre, ce sont des mots de Ferré qui me viennent à la bouche, de rage, et quand j'ai un peu trop bu (la majorité du temps pour noyer un chagrin d'amour), c'est du Brel que j'hurle en pleurant.
De Brassens, je me garde
la complainte des filles de joie, qu'on chante très régulièrement dans mon bar préféré, le Bistrot pour ses textes,
la chanson de l'Auvergnant évidemment,
un ptit coin de parapluie,
la balade des gens qui sont nés quelque part,
Hécatombe... mais toutes en fait...
Fernande je la chantait à 5ans.
De Brel,
Amsterdam est irrésistible, je chante très mal mais c'est plus fort que tout, ça sort, ça hurle. Ses accès de slam, sa diction rapide et toujours articulée est un enchantement. Mais la meilleure, et de loin, merci Noir Dés de l'avoir remise au goût du jour de bien belle façon, c'est
Les Autres...
Ferré, je l'ai plus lu que chanté en fait... Surement le côté moins rythmique de ses chansons.