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Message Publié : 25 Juil 2015 8:16 
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Philippe de Commines
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Dédé a écrit :
comment aborder avec pudeur un sujet très tabou, en rappelant que l'attirance elle-même n'est pas un délit, seulement le passage à l'acte l'est (heureusement).
Combien d'autres poètes ont aborde le sujet ?



LA POUPEE

Maxime Le Forestier

J'ai mis de la vie
Dans le corps transi
D'une poupée de porcelaine
Un peu démodée,
Trop bien élevée,
Vêtue de lin, vêtue de laine.
Elle avait quinze ans,
L'âge où les enfants
Ne s'amusaient plus avec elle.
Je suis adulte,
Je suis inculte.
Je ne sais rien de la marelle.
Quand elle a posé
Son corps de poupée
Contre le mien, dans une chambre,
Elle ignorait tout
De ce qui se joue
Dans la peau d'un corps qui se cambre.
Elle m'a rendu,
Silencieuse et nue,
Dans son maintien de bonne élève,
Le goût d'apprendre,
Le goût d'attendre
Longtemps le matin qui se lève.
Il était grand jour
Quand j'ai fait l'amour
Avec l'enfant devenue femme.
Il était midi
Quand elle est partie
Avec un air de grande dame.
Elle m'a dit : "Salut.
Ce que j'avais lun
Tu m'en as montré l'existence."
Tu répétais
"Amour, liberté"
C'était aussi pour moi, je pense.




TOUS LES GOÛTS SONT DANS MA NATURE :

(Paroles & Musique : Jacques Dutronc 1995)
chantée par Etienne Daho

Cette chanson m'a toujours un peu dérangée, le passage est très très subtil et curieusement jamais censuré ??


Certains l'aiment tôt
Certains l'aiment tard
Certains l'aiment chaud
D'autres tartare

Le plaisir n'a pas de mesure
Tous les goûts sont dans ma nature
Tous les goûts sont dans la nature

Certains recto
D'autres pétards
Certains verseau
D'autres s'agitent tard

Le plaisir n'a pas de censure
Toutes les tendances sont dans ma nature
Tous les goûts sont dans la nature

Certains l'aiment haut
Avec Icare
Certains plumeau
D'autres océdar

Faut pas faire de littérature
Tout est écrit dans ma nature
Tous les goûts sont dans la nature

Certains auto
Certains motards
Certains métro
D'autres moutard

Le plaisir n'a pas de figure
Toutes les formes sont dans ma nature
Tous les goûts sont dans la nature

Certains l'aiment faux
D'autres sans fard
Certains bravo
D'autres bavards

Le plaisir n'est pas la luxure
Tous les goûts sont dans ma nature
Tous les goûts sont dans la nature

Certains l'aiment tôt
Certains l'aiment tard
Certains l'aiment chaud
D'autres tartare

Le plaisir n'a pas de mesure
Tous les goûts sont dans ma nature
Tous les goûts sont dans la nature

Le plaisir n'a pas de mesure
Tous les goûts sont dans ma nature
Tous les goûts sont dans la nature


10 ANS DE PLUS QUE MOI

Jean Michel Caradec

Comme si j'étais son petit frère
Elle m'a pris la main m'a dit d' me taire
Elle ne sait même plus ses prières
Sous sa chemise de nuit trop claire
A genoux, elle touche son ventre
Ses petits seins d'adolescente
Ce duvet châtain que dore la lune

J'en ai rêvé tant de fois
Elle avait dix ans de plus que moi
Paraît que ça ne se fait pas
Elle avait dix ans de plus que moi

Elle n' sait pas que je la devine
Elle se caresse, j'imagine,
Du pli de la fesse à l'échine
Le long de la courbe féline
Et la cambrure de ses hanches
Veinée de bleu sous la peau blanche

Epousera la danse de mes doigts

J'en ai rêvé tant de fois
Elle avait dix ans de plus que moi
Paraît que ça ne se fait pas
Elle avait dix ans de plus que moi

Il s'habillait en vieux loup d' mer
A la ville, il était notaire
Il plaisait beaucoup à son père
Alors bien sûr, ils se marièrent
Et la chemise de nuit trop claire
Quand il eut éteint la lumière
Est tombée lourdement par terre
En pleurant, elle pensait encore à moi

Elle y pense tant de fois
Elle avait dix ans de plus que moi
Mais ça ne se faisait pas
Elle avait dix ans de plus que moi

_________________
Hugues de Hador.


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Message Publié : 25 Juil 2015 8:38 
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Salluste
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On oublie trop souvent que la "Laure" de Petrarque ( Laure de Noves ) avait 12 ans , et l'Hélène de Ronsard ( Hélène de Surgères ) en avait 14
Donc les poètes de La Pléiade aussi ont traité , si ce n'est vécu , ce thème tabou


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Message Publié : 25 Juil 2015 8:42 
Hugues de Hador a écrit :
Dédé a écrit :
comment aborder avec pudeur un sujet très tabou, en rappelant que l'attirance elle-même n'est pas un délit, seulement le passage à l'acte l'est (heureusement).
Combien d'autres poètes ont aborde le sujet ?

LA POUPEE

Maxime Le Forestier


Il était grand jour
Quand j'ai fait l'amour
Avec l'enfant devenue femme.
Il était midi
Quand elle est partie
Avec un air de grande dame.
Elle m'a dit : "Salut.
Ce que j'avais lun
Tu m'en as montré l'existence."
Tu répétais
"Amour, liberté"
C'était aussi pour moi, je pense.
Pourquoi ne pas aller au bout, qui est aussi une façon de montrer une problématique ?
Je sais maintenant
Qu'elle a un enfant,
Un mari, confort et bien-être.
Elle n'a plus le temps.
Elle n'a plus d'amants.
Du moins, c'est ce que dit sa lettre.
Mais moi, j'attendrai
Qu'elle en ait assez
Et qu'elle reprenne sa route,
Qu'elle me revienne,
Qu'elle se souvienne
Et nous nous aimerons sans doute.


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Message Publié : 25 Juil 2015 8:47 
taloslecyborg a écrit :
On oublie trop souvent que la "Laure" de Petrarque ( Laure de Noves ) avait 12 ans , et l'Hélène de Ronsard ( Hélène de Surgères ) en avait 14
Donc les poètes de La Pléiade aussi ont traité , si ce n'est vécu , ce thème tabou

J'ai emmené Cannelle
Dans mon bel appartement
J'ai installé Cannelle
Dans mon grand lit tout blanc
J'ai installé Cannelle
Dans ma vie pour très longtemps
Si je ne l'ai pas présentée à mes parents
C'est parce qu'elle n'a que quinze ans


(Antoine, Je l'appelle Cannelle).


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Message Publié : 25 Juil 2015 12:43 
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ezio-auditore a écrit :
Serge Regiani a écrit :
Mais pourquoi faire du cinéma... Fillette allons regarde-moi

Cette chanson n'a pas été écrite par Reggiani et je ne vois pas le sujet "tabou". Visiblement les amants ont déjà été prendre plus d'un café-crème à Saint-Germain mais sur la longueur, l'homme préfère mettre fin à une situation qui, à son avis, ne peut s'éterniser. Il prend donc les devants pour rompre avec l'éternelle excuse du "temps qui passe" etc.
Je crois qu'il ne faut pas prendre le mot "fillette" stricto sensu. Ce peut être aussi une appellation amoureuse et intime comme "baby" outre-Manche (on se doute bien que ce n'est pas un nourrisson) ou "Enfant".
Qui n'a pas entendu : "Tu es une véritable enfant... Te voici capricieuse comme un enfant... Tu es gourmande tel un enfant..." etc.
Il peut s'agir simplement d'une différence de caractère : une "femme" immature et un homme qui commence à sentir les années ou bien une jeune femme de "20 ans" et un homme de "50". Ceci ne fait plus débat mais, dans les années où la chanson est sortie, il était de "bon ton" de ne pas avoir trop de différence d'âge...
Dans le style, vous avez "chez moi" chanté par Lama. On se doute bien que la personne qui appelle tant d'émois a passé l'âge des "poupées", mais voilà son univers est sans doute celui de l'enfance et un besoin d'être rassurée.
L'auteur serait une femme que je ne serais nullement étonnée.


Jean-Max Rivière, le parolier de cette chanson serait sûrement étonné de cela. La référence au quartier n'est pas innocente, ce pourrait être une élève qui tente de séduire son professeur ... Mais, dans la voix du chanteur on sent un regret face à ces 10 ans qu'il a en trop. Et le fillette, c'est bien pour montrer que la différence d'âge est trop importante pour être niée.

Ensuite, il faut tenir compte du parcours particulier de l’interprète principal de cette chanson : Serge Reggiani. Quand il se lance dans la chanson, c'est un comédien reconnu, au faîte de sa gloire. La chanson, c'est son violon d'Ingres et il s'adressera toujours à d'excellents paroliers et compositeurs pour créer des chansons dont il inspire souvent le thème.

En ce qui concerne les chansons, il y a globalement 3 parcours possibles. Bon, le plus simple c'est l'auteur-compositeur-interprête : il écrit et compose en fonction de ses envies ... et de ce qui plait à son public. Je met dans le même groupe, les couples auteurs-compositeurs qui œuvrent dans leur propre groupe. Le deuxième cas, c'est l'interprète qui est le produit d'une maison de disque. Il y a au minimum un directeur artistique, parfois un staff qui vont gérer sa carrière. L'interprète chante ce qu'on lui dit de chanter et les paroles de ses chansons collent à l'analyse que le staff a de ce qui fonctionne au moment où l'on va lancer la chanson ... Souvent il y a une vision à court terme et ces interprètes ont souvent fait des carrière très courtes.
Et puis, il y a l'interprète (ou le staff) qui ont une vision précise de la carrière, une vision à long terme. Ce fut le cas de Céline Dion quand elle et son staff ont décidé de demander à Goldman de lui écrire des disques. Dans quelques interviews, Jean-Jacques Goldman raconte qu'il a eu des contacts avec Céline Dion, ils ont discuté ensemble et il lui a écrit des chansons qui lui correspondaient. Mais, c'était une volonté du staff de Céline Dion suite à quelques mésaventures avec des auteurs-compositeurs qui lui avaient écrits des disques moins personnels. D'autres interprètes sont connus pour avoir de telles démarches et pour ne pas chanter n'importe quoi : Johnny Hallyday, Patricia Kaas, ... La liste est longue.

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Message Publié : 25 Juil 2015 18:55 
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Grégoire de Tours
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Pierma a écrit :
Je ne trouve pas ce passage de "la princesse et le croque-note" nul et graveleux, et je vous trouve bien mauvais juge avec Brassens. Et bien péremptoire...

Relisez-moi et indiquez-moi où vous trouvez l'adjectif "nul".
Péremptoire : À quoi on ne peut rien répliquer, indiscutable : Un argument péremptoire a clos la discussion.
Il ne me paraît pas "péremptoire" d'écrire que je préfère écouter "A mon dernier repas" de Brel plutôt que "Viens boire un p'tit coup à la maison" ; j'imagine que l'on comprendra la différence. Je ne juge pas Brassens : je suis étonnée, c'est tout. Il est vrai que je ne m'inscris pas dans le style "fan de" à savoir : il est bon, tout est bon, interdit de toucher la statue. Lorsqu'on écoute les interviews de Brassens, je crois que ce genre d'hommage aurait fort déplu à qui revendiquait sa "mauvaise réputation". ;)

Narduccio a écrit :
Jean-Max Rivière, le parolier de cette chanson serait sûrement étonné de cela. La référence au quartier n'est pas innocente, ce pourrait être une élève qui tente de séduire son professeur ... Mais, dans la voix du chanteur on sent un regret face à ces 10 ans qu'il a en trop. Et le fillette, c'est bien pour montrer que la différence d'âge est trop importante pour être niée.

Je suis désolée, je songeais à "chez moi" de Lama. :oops:
Pourquoi "tenter de séduire" ? Il semble que c'est déjà fait. Je n'avais jamais écouté cette chanson en songeant à ce scénario -qui rappelle "Noces blanches". Est-il conscient, à ce moment, des ravages qu'il fait ? Les paroles sont particulièrement cruelles, je n'avais pas vu ceci sous cet angle. :-|

Citer :
Et puis, il y a l'interprète (ou le staff) qui ont une vision précise de la carrière, une vision à long terme. Ce fut le cas de Céline Dion

Mais à ce stade, ce n'est plus de la chanson. On gère manifestement l'image d'une "idole", de toute la famille, les "fans & groupies" pleurent dès que R'né est fatigué et on pourrait balancer n'importe quelle soupe, ceci prendrait.
Maintenant il y a des tandems comme Clerc/R. Gil où l'on sent une continuité même lorsque le parolier a changé. Il semble donc qu'il est aisé pour l'interprète de se retrouver dans une certaine ambiance. Lorsque Clerc s'est laissé entraîner avec "Coeur de rockeur" ou "Lily voulait aller danser", ceci n'a pas plu. Si "Mélissa" a fait un tabac, ce n'est pas "Ma préférence" je le retrouve dans "Les Séparés" sur un texte de M. Desbordes-Valmore.
- https://www.youtube.com/v/EgcULJSRK7M
Je n'imagine pas Dion ou Hallyday dans ce style. Pour que l'alchimie se fasse, le récepteur doit se sentir acteur à travers des mots qu'il n'aurait su assembler. C'est pour ceci que je parle de "sensibilité", on se sent ou pas sur la même longueur d'onde : Brassens s'écoute, Ferré se décrypte ou semble une évidence et Brel se vit. Maintenant à chacun sa combinaison.
Sont-ils originaux ? Vu la définition : oui parce-qu'uniques.
La question serait "En quoi sont-ils vraiment "uniques", les repères ayant changé ? En quoi étaient-ils novateurs ?

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"L'histoire remplit le vide du présent et se transforme elle-même en espérance !"


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Message Publié : 25 Juil 2015 20:12 
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Philippe de Commines
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Citer :
Si "Mélissa" a fait un tabac

Entendu l'histoire de Mélissa (métisse d'Ibiza Vit toujours dévêtue), à la radio, par son auteur qui est David McMeil. Il est le fils de Marc Chagall, et avait voulu faire une chanson sur des peintes. Matisse est à Ibiza a semblé trop obscur à Julien Clerc, et ils l'ont transformée ensemble en ... ce qu'elle est devenue.
S'il fallait chercher un héritier aux grands poètes dont on parle ici, je mettrais David McMeil sur la liste des candidats.
Je vous conseille d'écouter David McMeil et ses amis sur la machine magique https://www.youtube.com/v/njWJ3Y0eOmE
Cette chanson (Hollywood, écrite à l'époque avec Jack Treese pour Yves Montand ) est pour moi une de mes préférées. En tout cas dans mon "top ten" comme ils disent.

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"La vie des hommes qui vont droit devant eux, renaitraient-ils dix fois en dix mondes meilleurs, serait toujours semblable à la première. Il n'y a qu'une façon d'aller droit devant soi." (Pierre Mac Orlan)


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Message Publié : 25 Juil 2015 22:00 
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ezio-auditore a écrit :
Mais à ce stade, ce n'est plus de la chanson. On gère manifestement l'image d'une "idole", de toute la famille, les "fans & groupies" pleurent dès que R'né est fatigué et on pourrait balancer n'importe quelle soupe, ceci prendrait.
Maintenant il y a des tandems comme Clerc/R. Gil où l'on sent une continuité même lorsque le parolier a changé. Il semble donc qu'il est aisé pour l'interprète de se retrouver dans une certaine ambiance. Lorsque Clerc s'est laissé entraîner avec "Cœur de rockeur" ou "Lily voulait aller danser", ceci n'a pas plu. Si "Mélissa" a fait un tabac, ce n'est pas "Ma préférence" je le retrouve dans "Les Séparés" sur un texte de M. Desbordes-Valmore.
- https://www.youtube.com/v/EgcULJSRK7M
Je n'imagine pas Dion ou Hallyday dans ce style. Pour que l'alchimie se fasse, le récepteur doit se sentir acteur à travers des mots qu'il n'aurait su assembler. C'est pour ceci que je parle de "sensibilité", on se sent ou pas sur la même longueur d'onde : Brassens s'écoute, Ferré se décrypte ou semble une évidence et Brel se vit. Maintenant à chacun sa combinaison.
Sont-ils originaux ? Vu la définition : oui parce-qu'uniques.
La question serait "En quoi sont-ils vraiment "uniques", les repères ayant changé ? En quoi étaient-ils novateurs ?


Déjà par votre phrase "pleurent dès que R'né est fatigué", vous montrez que vous êtes plus sensible à la poudre aux yeux qu'à la machinerie qu'il y a derrière. La plupart des artistes ont été "construit". Le star-system date de cette époque-là : fin des années 50, début des années 60. C'est à ce moment-là que ce met en place l'industrie du disque et que les gains des vedettes viennent en premier des disques vendus et non plus des récitals. Et on va se mettre à construire des vedettes. On leur donne des cours de chants, des cours de maintien, ... Mais, cela avait déjà commencé avant. Ainsi, Édith Piaf a aussi eu des cours au début de sa carrière. Mais dans les années 40-50, la plupart des artistes devaient apprendre le marché sur le tas. Et le tas, c'était les cabarets, les petites salles qui devenaient de plus en plus grande au fur et à mesure que grandissait la notoriété.

Quand on fait des chansons, c'est pour plaire à un public. Brassens se voyait auteur-compositeur et il proposait ses chansons à qui voulait les chanter. Patachoux a pris quelques chansons, mais l'a mis sur une scène pour qu'il chante le reste de son répertoire. Lui-même était un fan de Tino Rossi ou de Charles Trenet ...

Julien Clerc ne s'est pas laissé "entrainer" vers "Cœur de rocker", c'est lui qui a désiré chanter des choses plus en adéquation avec ses envies au risque de perdre son public. Et, sauf erreur de ma part, s'il avait écouté les conseils de son entourage, il aurait continué dans la veine de l'époque et on n'en parlerais peut-être plus. Johnny a plusieurs fois cherché à chanter des trucs plus intellectuels pour casser son image de rockeur. C'est lui qui a désiré à Michel Berger qu'il lui écrive une chanson sur un auteur qu'il aimait beaucoup : Tennesse Williams.

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Message Publié : 26 Juil 2015 5:36 
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ezio-auditore a écrit :
Bonsoir,

Dédé a écrit :
Et puis ces cris qui montent au ciel. Comme une cigarette qui prie.

C'est en effet un bijou d'érotisme... mais la cigarette "brille" au lieu de "prier"... %1 / B)

Non, non, je l'ai re-écouté, on entend bien "qui prie", et tous les écrits (sur le net) disent "qui prie".
Monte au ciel comme la fumée, et prie parce que ... c'est plus poétique.
Voici d'ailleurs une analyse de texte, savoureuse, du fils de Marcel Gotlib http://www.marcelgotlib.com/High/Contrib/leo.html

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Message Publié : 26 Juil 2015 8:23 
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Dédé a écrit :
ezio-auditore a écrit :
Bonsoir,

Dédé a écrit :
Et puis ces cris qui montent au ciel. Comme une cigarette qui prie.

C'est en effet un bijou d'érotisme... mais la cigarette "brille" au lieu de "prier"... %1 / B)

Non, non, je l'ai re-écouté, on entend bien "qui prie", et tous les écrits (sur le net) disent "qui prie".
Monte au ciel comme la fumée, et prie parce que ... c'est plus poétique.


Dans son livre Claude Lemesle explique pourquoi certaines chanson offre des problèmes de compréhension au niveau de certains mots. Pour lui, c'est une très grosse faute professionnelle de la part du parolier et du compositeur. En fait, il insiste sur un point, pour qu'une chanson swingue, il faut que les temps forts de la musique correspondent exactement aux accentuations du texte. Et il s'emporte face à tous ceux qui prétendent que le français ne serait pas une langue accentuée

Faire rimer des mots avec de la musique n'est pas donné à tout le monde, et heureusement pour Léo Ferré que tout le monde n'écoute pas toutes les paroles des chansons...

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Message Publié : 26 Juil 2015 11:16 
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Citer :
heureusement pour Léo Ferré que tout le monde n'écoute pas toutes les paroles des chansons...

Je ne dois pas être "tout le monde", car je les connais par cœur à au moins 90%.
Ce qui d'ailleurs ne signifie pas que j'approuve certains de ses excès idéologiques.
Ni que je comprends tout.
Ma préférée est La mémoire et la mer, de laquelle pourtant je ne comprends rien, si ce n'est, justement, la musique des mots. Il parait que c'est une chanson à clefs, je préfère ne pas les avoir, ces clefs.
De Brassens, une (rare) faute d'écriture qui me saute aux yeux :
Citer :
J'ai plus d'rancune et mon cœur lui pardonne
D'avoir mis mon cœur à feu et à sang

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Message Publié : 26 Juil 2015 12:17 
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Dédé a écrit :
De Brassens, une (rare) faute d'écriture qui me saute aux yeux :
Citer :
J'ai plus d'rancune et mon cœur lui pardonne
D'avoir mis mon cœur à feu et à sang


On pourra dire : licence poétique ...

En bon français, on dirait :
J'ai plus d'rancune et mon cœur lui pardonne
De l'avoir mis à feu et à sang

Sauf que çà ne marche pas, il n'y a pas le bon nombre de pieds, les accents ne tombent plus sur les temps forts et on perd une des rimes interne de la strophe.
Citer :
J' lui en ai bien voulu, mais à présent
J'ai plus d'rancune et mon cœur lui pardonne
D'avoir mis mon cœur à feu et à sang
Pour qu'il ne puisse plus servir à personne...


Guy Béart, dans l'album "Hommage à Georges Brassens", c'est permit de rectifier le texte et de chanter :
Citer :
J' lui en ai bien voulu, mais à présent
J'ai plus d'rancune et même je lui pardonne
D'avoir mis mon cœur à feu et à sang
Pour qu'il ne puisse plus servir à personne...


Sur internet, la plupart des gens qui analysent les textes de Brassens pensent qu'il avait voulu explicitement cette répétition de cœur. Mais d'autres penchent pour une dualité des cœurs; le cœur qui pardonne serait celui qui raisonne, tandis que le cœur des sentiments est à feux et à sang ... Même si plusieurs s'accordent pour dire qu'il s'agit d'une maladresse : http://www.analysebrassens.com/?page=texte&id=28&%23

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Message Publié : 26 Juil 2015 12:32 
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Grégoire de Tours
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Une autre faute (rares effectivement chez Brassens) très connue c'est quand il parlait de "La première fille qu'on a PRIS dans ses bras"...

Je me souviens très bien de cette faute (que je n'avais d'ailleurs jamais remarquée) dans les premiers entegistrements. Brassens la corrigea dans des enregistrements ultérieurs et ça s'est alors transformé en PRISE (ou plutôt PRIS'). Brassens aurait pu s'abriter derrière une licence poétique mais (dans des interviews) il a très honnêtement avoué qu'il ne s'en été simplement pas rendu compte...

Et moi j'avoue honnêtement que je préfère a l'oreille la version erronée initiale... :oops:

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Message Publié : 26 Juil 2015 12:58 
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Dédé a écrit :
2- le sujet "ah petite" parle de l'attirance du poète adulte pour une jeunette.
Citer :
Tu reviendras me voir bientôt
Le jour où ça ne m'ira plus
Quand sous ta robe il n'y aura plus
Le Code pénal

ou comment aborder avec pudeur un sujet très tabou, en rappelant que l'attirance elle-même n'est pas un délit, seulement le passage à l'acte l'est (heureusement).
Combien d'autres poètes ont aborde le sujet ?

d'autres ?


Pour Brassens, il y a aussi "Je me suis fait tout petit"

C'est d'ailleurs une utilisations de mots qui rappellent l'enfance et leur accumulation dans le texte : dents de lait,quenotte, poupée, ... Et l'histoire du méchant loup qui rappelle le petit chaperon rouge.

De plus, le refrain entretient la confusion :
Citer :
Je me suis fait tout petit devant un’ poupée
Qui ferm’ les yeux quand on la couche,
Je m’ suis fait tout p’tit devant un’ poupée
Qui fait « maman » quand on la touche.


Les 2 premiers vers pouvant se lire de 2 manières :
- soit la "poupée" s'endort dès quelle se couche;
- soit elle ferme les yeux en signe d'acceptation ...
Mais après : "Qui fait « maman » quand on la touche." ... Appellerait-elle "au secours" dès que les choses deviennent sérieuses ?

Dédé a écrit :
Sauf exceptions (les quatre bacheliers de Brassens, "Pépée" de Léo, ...), leurs chansons sont rarement autobiographiques.

Plusieurs des chansons de Brassens serait auto-biographique ou avec des éléments personnels. Il y aurait "Je me suis fait tout petit", "Une jolie vache", "La cane de Jeanne", 'L'Auvergnat", "La non-demande en mariage", "Le bulletin de santé", "Tout à jeter", "Corne d'Auroch", "Les Trompettes de la Renommée", "J'ai rendez-vous avec vous", peut-être "Putain de toi" ...

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Message Publié : 26 Juil 2015 14:10 
Narduccio a écrit :
Les 2 premiers vers pouvant se lire de 2 manières :
- soit la "poupée" s'endort dès quelle se couche;
- soit elle ferme les yeux en signe d'acceptation ...
Mais après : "Qui fait « maman » quand on la touche." ... Appellerait-elle "au secours" dès que les choses deviennent sérieuses ?
Les poupées (jouets à l'usage des petites filles, pour les préparer à la maternité) sont couramment conçues pour fermer les paupières en position horizontale, et pour dire "maman" quand on appuie quelque part. B)


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