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 Sujet du message : La notation de la musique
Message Publié : 23 Fév 2006 13:27 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 28 Nov 2005 23:03
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Il semble que ce soit en Italie au moyen-age qu'aient été inventée les débuts des formes modernes de notation musicale.
Quelles sont les raisons des choix qui ont été faits; croches, doubles croches ?
Y avait-il d'autres systèmes de notations en concurrence, ou existants dans d'autres civilisations (en clair comment faisaient les arabes et les hindous ?).
Y a t-il eut à partir de siècles plus récents, des idées de création de système de notation plus 'performants' ou adaptés à de nouveaux types d'instruments ?

Les musiciens modernes essayent-ils de 'perfectionner' le système actuel de notation, ou est-il 'gravé dans le marbre' ?
Est ce qu'un bon musicien peut avoir une idée de la mélodie rien qu'en jetant un coup d'oeil sur la partition ?

Vos réponses aideraient à comprendre l'utilité d'avoir passé une partie de sa jeunesse a apprendre ce satané solfège !

_________________
"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.


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Message Publié : 23 Fév 2006 19:43 
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Plutarque
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Cher Romeo,

Votre question est immense. Elle pourrait se résumer à ceci: Quelqu'un pourrait-il me raconter l'histoire de la notation musicale? Je vais essayer d'en faire un bref (et incomplet) résumé.

Je commencerais par mentionner que le système que vous avez utilisé dans vos cours de solfège est le résultat d'une lente évolution de la notation musicale non pas mondiale mais occidentale. En effet, il existe d'autres notations qui ont mis l'accent sur différents paramètres de l'interprétation musicale (comme le timbre par exemple) alors notre tradition musicale a mis l'accent principalement sur la "hauteur" et "la durée".

Si mes souvenirs sont bons, la plus ancienne forme de notation musicale est une série de formes en coins (origine des neumes) attaché à des texte (du genre accents) en langue hébraïque mais je peux me tromper.

Puis, les grecs de l'époque classique ont aussi eu différents systèmes de notation (alphabetique et quelques formes de tablatures) dont nous ne pouvons être sûrs de l'interprétation. Quelques musicologues s'y sont essayé avec des résultâts intéressants. Je me rapelle avoir écouté un enregistrement d'une de ces tentatives... autant le Doryphore de Polyclète me touche, autant cette musique m'était désagréable :)

C'est la tradition neumatique qui cepandant est à l'origines de nos croches modernes. Pendant un certain temps on a développé toutes sortes de symboles neumatiques jusqu'au 9e siècle ou dans son Musica enchiriadis un certain Hucbald invente les lignes parallèles qui deviendront notre portée moderne. Par contre, il peut dessiner jusqu'à dix-huit lignes parallèles alors imaginez le bordel! Il y apposent les nomes et du coup règle (en partie) le problème de la hauteur.

Tranquillement, les petits signes neumatiques se transforment en ce que l'on apelle la notation "carrée" nom donné d'après les formes des symboles. Si vous avez déjà vu une partition de chant grégorien, vous avez vu la notation carrée. Par contre il a fallu quelque temps pour la systématiser et donner les noms de "punctus" "podatudus" (pied) etc.

En 1025, Guido d'Arezzo invente les "clefs" ainsi que le nom des notes que nous utilisont aujourd'hui (avec le "ut" à la place du "do")

-UT queant fabris
-REsonare fibris
-Mira gestorum
-Famuli tuorum
-SOLve polluti
-LAbii reatum
-Sancte Johannes (i pour J)

Il invente du même coups les "lignes de couleurs"... bien pensé mais trop compliqué à reproduire...bien essayé Guido!

À partir du 12e siècle apparait le bémol qui à l'origine ne sert qu'a marquer la sensible.

en 1320, Philippe de Vitry écrit son traité "Ars Nova" et du même coup s'attaque au problème de la duré (qui jusqu'a présent est assez vague) il invente les symboles "C" et "C" barré qui sont toujours utilisé de nos jours pour signifier: en quatre ou en deux. Par contre il ajoute un cerle à ces deux signes qui signifie "en trois" et sera progressivement oublié en cours de route.

Apparait aussi au même moment les concepts de valeur pointée ainsi que les rapports du genre : tel signe vaut la moitié de tel signe.

Au 15eme siècle apparait tranquilement les notes "arrondies". Ainsi que la portée à 5 lignes (alors qu'elle était à 4 ligne auparavant, désolé j'ai oublié de le mentionner).

Au début du 17eme siècle, sous l'influence des dances apparait ALLELUIA la barre de mesure!

Jusqu'au 20e siècle apparaitrons multitudes de signes toujours utilisés de nos jours du genre: tonalités indiquées par un ordre strict de bémols ou dièses. Mentions de tempo subjectives comme andante, allegro ou fixes à partir de l'invention du métronome.

De nos jours la notation est toujours en évolution. On a qu'a penser à la notation du quart de ton qui est toujours instable, aux "banques de notes", aux tracés linéaires improvisato-fixes (la j'invente car personne n'a donné de nom fixé pour le concept).

Bref la musique dite "contemporaine" invente toujours avec un fougue à s'arracher les cheveux (je suis musicien:).

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Il n'est donc pas, hélas, un mortel qui soit libre! L'un est esclave de ses biens, l'autre du sort. (Euripide, Hécube)


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 Sujet du message : Re: La notation de la musique
Message Publié : 23 Fév 2006 19:47 
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Plutarque
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Inscription : 03 Juin 2004 23:06
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Localisation : Québec
Romeo a écrit :

Y a t-il eut à partir de siècles plus récents, des idées de création de système de notation plus 'performants' ou adaptés à de nouveaux types d'instruments ?


Oui, on a notemment tenté d'instaurer un système complètement chromatique qui éliminerait les "anomalie" mi-fa et si-do de la notation présente...sans succès


Romeo a écrit :

Est ce qu'un bon musicien peut avoir une idée de la mélodie rien qu'en jetant un coup d'oeil sur la partition ?


oui

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Message Publié : 01 Mars 2006 13:48 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 28 Nov 2005 23:03
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Localisation : Galaxie d'Andromède, Système solaire Zeta
Très éclairantes et passionnantes

Vraiment merci !

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 Sujet du message :
Message Publié : 01 Mars 2006 23:40 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Je crois que la plus ancienne forme de notation musical est la gamme suméro-babylonienne.


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Message Publié : 02 Mars 2006 19:24 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

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Il semble que les premiers signes furent des sortes de pense-bête destinés à seconder la mémoire auditive (montée, descente, respiration, mélisme, etc.) et portés en surcharge sur le texte cantilé. Même en parvenant à des notations très sophistiquées, on ne peut y inclure tous les paramètres souhaitables (ce qui justifie la multiplicité des interprétations à partir d'une même partition qu'aucune de ces versions n'épuise complètement). Une part d'initiative revient même à l'interprète (musique avec "basse chiffrée" de façon sténographique aux XVIIe, XVIIIe siècles que le musicien doit "déchiffrer" selon son habileté, son savoir-faire et son goût).
A propos de chiffre, Jean-Jacques ROUSSEAU a proposé un système de notation où des chiffres sont substitués aux notes traditionnelles (do=1, ré=2, etc.) dont il expose les principes et les avantages dans son Dictionnaire de Musique (dont j'ai le bonheur de posséder un exemplaire de l'édition originale!).
Quant à la question :
Citer :
Est ce qu'un bon musicien peut avoir une idée de la mélodie rien qu'en jetant un coup d'oeil sur la partition ?

... la réponse est OUI, bien évidemment! (même pour un musicien tout à fait médiocre...). En fait, ce n'est pas plus sorcier que de lire le journal sans avoir besoin de le faire à voix haute pour savoir de quoi il s'agit. En quête de nouveaux morceaux, un musicien feuillète les partitions chez son marchand de musique, tout comme un lecteur feuillète un bouquin chez un libraire avant de l'acheter (ou pas). Un chef d'orchestre doit être capable de lire une vingtaine (ou davantage) de portées superposées qui, toutes ensemble, ne constituent qu'une seule ligne du discours musical, et d'entendre intérieurement ce que cela donnera à l'orchestre (on ne peut se payer le luxe d'avoir un orchestre sous la main pour vous déchiffrer une partition nouvelle!).
La pianiste Clara Haskil (et ce n'est pas une exception) se rendait à la ville voisine pour se procurer de nouvelles partitions. Elle les "lisait" (et les mémorisait définitivement) dans le train en revenant chez elle... et n'avait plus qu'à les ranger à la cave avant de se mettre au piano où elle les jouait par coeur sans faute!
Les musiciens aveugles procèdent de même : lecture tactile (sur des partitions retranscrites en braille), mémorisation définitive, exécution à l'instrument.
Un de mes jeunes élèves (12 ans), au lieu d'albums de BD, se fait offrir des partitions d'orchestre (en format de poche) qu'il déguste avec énormément de plaisir, sans avoir le besoin de se passer le CD correspondant. Une fois la partition refermée, il est capable d'en parler avec bon sens, d'en chanter des parties, etc.


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Message Publié : 25 Juin 2007 14:27 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 24 Juin 2007 21:41
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Localisation : BELGIQUE
bonjour,

Je fais partie des enfants ayant passé des années aux cours de solfège.
Et, soit dit en passant, je regrette un peu cette époque, où plein d'enfants se rendaient les mercredis et samedis à l'école de musique. Les cours de musique, solfège et instruments étaient accessibles à tous.

Bref, pour répondre à votre question, oui, nous sommes capables de lire une partition de la comprendre de l'entendre. Et le contraire aussi, reproduire par écrit sur une portée la musique entendue.

Bien sur, mes connaissances à moi ne me portent pas à transcrire tte une symphonie.


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