depuis la loi musée, en 2002, les choses sont en train de changer. L'inventaire est désormais obligatoire, tout comme le récollement...

j'ose espérer que les conservateurs peu scrupuleux sont en effet une minorité, mais il est vrai que la pression des politiques est parfois forte et que certains n'hésitaient pas à se servir (en général plutôt dans les réserves tout de même) afin de meubler leur bureau...

Pour ce qui est du Mobilier National, saluons l'entreprise titanesque du Grand Récollement menée par Jean-Pierre Bady, qui est également parti à la recherche des oeuvres déposées dans les musées de provinces par les grands établissements nationaux. Des oeuvres perdues ont été retrouvées!!

pour ce qui est de la loi française, les collections sont inaliénables, donc tout conservateur, ou n'importe qui d'autre, qui vend une de ces oeuvres est hors la loi!

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"Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière" (Michel Audiard)

J'ai une vidéo en lien avec la discussion de ce forum. C'est un extrait de l'émission complément d'enquête portant sur le mobilier national.

http://info.france2.fr/encadres/10284974-fr.php

C'est le sujet "sauver les meubles".

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On plaint ce pauvre genre humain qui s'égorge dans notre continent à propos de quelques arpents de glace en Canada.

Voltaire

Votre vidéo est très intéresssante, Louis. Le Mobilier National donne tout de même l'impression d'être une institution très opaque : interdiction de filmer dans les dépôts les moins bien entretenus, visite à Matignon escortée par du personnel du ministère de la culture... Attention, sujet sensible !

Un article est paru sur le Mobilier National dans le Monde de samedi dernier : vous pouvez le lire ici.

Attention : il ne restera pas gratuit très longtemps !

Il y a tout de même quelque chose qui me chiffonne : d'après cet article, les dépôts d'oeuvres d'avant 1800 sont interdits (cf. 8e paragraphe du texte, rapport de la Cour des Comptes datant 1997). Pourtant, Dominique de Villepin (premier ministre depuis un an et demi, il est entré en fonction après la reprise en main du Mobilier National) a obtenu un bureau Louis XV (9e paragraphe). A quoi sert le règlement ?

Quand on pense que les préposés de Marc-Antoine Thierry de Ville d'Avray pouvaient localiser le moindre bras de lumière, la moindre porcelaine sans aucun problème... Ceci laisse rêveur ...

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Sébastien

sujet très sensible en effet... le ministère de la culture est celui qui "perd" le plus d'oeuvres déposées (juste après celui des Affaires Etrangères)... comme on dit chef les jeunes: "c'est la honte!"

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"Bienheureux les fêlés, car ils laisseront passer la lumière" (Michel Audiard)

Article paru dans le Figaro

Mobilier national : l'ordre ou la rupture

JEAN CHICHIZOLA et MARIE-CHRISTINE TABET.
Publié le 03 mai 2007


Le garde-meuble de la République se prépare à un grand déménagement avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement et, surtout, d'un nouveau président.
Le moteur du camion et ceux des deux camionnettes du Mobilier national chauffent déjà dans la cour pavée, derrière l'enclos des Gobelins. La rue Berbier-du-Mets, dans le XIIIe arrondissement parisien qui abrite le garde-meuble de la République, se prépare à un grand déménagement avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement et, surtout, d'un nouveau président. C'est un des privilèges très français. Les ministres peuvent puiser dans l'ancien garde-meuble royal devenu celui de la République, le Mobilier national, pour aménager leurs pièces de travail. Au Fonds national d'art contemporain (Fnac), ils choisissent les tableaux. Chaque ministère possède son propre mobilier, mais le ministre et son directeur de cabinet ont le droit de changer de style. « Normalement, ce sont les pièces de travail qui sont concernées, explique le chef de cabinet d'un ancien ministre de l'Intérieur, mais les appartements privés, salle à manger et salons, sont aussi des pièces de réception et le Mobilier national est assez conciliant. » Cette valse des guéridons et des bergères est moins anecdotique qu'il n'y paraît. Elle révèle souvent la personnalité de nos dirigeants, leur réel intérêt pour l'art, et, plus généralement, les modes d'une société. Comme en témoigne l'histoire de ce Soulages de 1957, distingué par Pompidou, remisé par Édith Cresson et redécouvert par Dominique de Villepin ou encore les choix mobiliers des deux candidats à l'élection présidentielle, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
L'expérience montre que la plupart des membres d'un gouvernement, qu'ils soient de droite ou de gauche, redoutant l'ostentatoire, demandent de « l'Empire ou du Louis XVI ». Ils ont ainsi le sentiment d'être en conformité avec des décors anciens. D'autres cherchent à imprimer leur marque. Les choix de mobiliers de Jack Lang au ministère de la Culture et à l'Éducation nationale ont largement contribué à le distinguer de ses pairs, au moins autant que le costume col Mao signé Thierry Mugler qu'il portait à l'Assemblée nationale.
En 1989, lorsque Michel Charasse s'est installé au ministère du Budget, dans le nouveau ministère des Finances de Bercy, il a fait remballer les objets choisis spécialement pour le lieu et leur a préféré un bureau « Empire ». Ses successeurs n'ont pas crié à la faute de goût puisqu'ils ont tous conservé le bureau Charasse. Officiellement, un ministre en vaut un autre, pourtant un homme politique de premier plan a toutes les chances d'être servi avec un zèle tout particulier. Selon le député socialiste René Dosière, auteur de L'Argent de l'Élysée (Le Seuil), 19 agents du Mobilier national sont employés à plein-temps au service de la présidence de la République. La règle est pourtant la même pour tous : quelque temps après l'arrivée de l'équipe, le chef de cabinet ou l'un de ses proches collaborateurs prend contact avec l'administrateur général du Mobilier national ou avec la responsable de l'ameublement et lui fait part de ses envies. S'ensuit un échange de photos, de plans... « Cette année, les demandes ne devraient toutefois pas nous parvenir avant l'été, confie Jean Estève, car le gouvernement ne sera pas stabilisé avant les élections législatives. »
Ce grand chambardement républicain n'est pas sans risque et est loin d'être gratuit. Il faut avoir recours à des transporteurs privés et surtout payer de coquettes primes d'assurance. Le Mobilier national règle les factures sur son propre budget, fixé en 2007 à 3,85 milliards d'euros. D'autant que ces va-et-vient sont l'occasion de pertes, des « glissements »... selon le vocable maison, ou pire de vol. Cinq cents plaintes ont été déposées par le Mobilier national ces dernières années.
La plupart du temps, ces disparitions sont fortuites.Une petite table passe dans le bureau d'un conseiller puis dans celui d'un autre et enfin disparaît. À l'occasion, un ministre, ou un membre de son cabinet, peut souhaiter emmener un meuble, un tableau, une statuette dans de nouvelles fonctions. Ces dernières années, le Mobilier national a tenté de verrouiller les procédures. « Le chef de cabinet, explique le membre d'une équipe ministérielle, signe personnellement un document pour certifier qu'il a bien reçu les biens demandés. Qu'il ait quitté son poste ou soit toujours en fonction, il est tenu pour responsable. Des inspecteurs du Mobilier national peuvent en outre se présenter à tout moment. » Une visite toutefois assez improbable si on considère que les inspecteurs se comptent sur les doigts des deux mains.

"...L'inventaire est désormais obligatoire, tout comme le récollement..."

Instruisez un ignorant et gagnez sa reconnaissance a vie .
qu'est-ce qu'un récollement ?

Le récolement (avec un seul "l") est :

Merci . C'est plus vraisemblable que : http://www.mediadico.com/dictionnaire-l ... ement/2005


Donc: http://www.dictionnaire-juridique.com/d ... lement.php


Pour la suite de la discussion Je suppose que la vérité se trouve quelque part entre la confiance des uns et la méfiance des autres ?

Article paru dans le "Canard enchaîné" du 18 juillet 2007 :"

Le 18 juin dernier, Jean-Pierre Brady, président de la Commission de récolement des dépôts d'oeuvres d'art (CRDOA), a solennellement remis son neuvième rapport à la toute nouvelle ministre de la Culture, Christine Albanel. Un mois déjà, et cet opus n'est toujours pas publié. But de cette commission : localiser les oeuvres d'art appartenant à l'Etat et prêtées à des musées, ministères ou ambassades. On sait seulement que 17 000 pièces sont introuvables, détruites ou volées. Ce qui représente tout de même "15 % du total", concluent les pisteurs de chefs-d'oeuvre.

On comprend le peu d'empressement de la ministre à publier ce pavé. Interrogé par "Le Canard", l'un des conseillers d'Albanel, Paul Rechter, botte en touche : "Nous ne pouvons pas communiquer le rapport. C'est éventuellement à la commission, qui est indépendante, de le faire."

"Indépendante ? Première nouvelle ! bondit l'un des 50 membres de ladite commission. "Nous sommes tous fonctionnaires du ministère de la Culture. C'est la ministre et elle seule qui décide."

Ce jeu de patate chaude n'a pas empêché "Le Canard" de dénicher quelques morceaux choisis. Le classement des cancres vaut le détour. Car les oeuvres d'art ont surtout tendance à se volatiliser... au ministère de la Culture et dans les ambassades.

Exemples : deux tapisseries d'Aubusson et une des Gobelins se sont fait la malle à l'ambassade de France à Kigali, au Rwanda. Idem pour une tapisserie des Gobelins à Lusaka, en Zambie, deux autres au Kenya et quatre au Tchad. Sans compter "deux flambeaux en bronze doré d'époque Restauration", disparus de la représentation française à La Haye, aux Pays-Bas. Créée en 1996 pour une mission à l'origine limitée à 3 ans, la Commission de récolement va poursuivre ses travaux au moins jusqu'en 2008. A cette date, elle devrait remettre à la ministre un nouveau rapport, plus complet. Et Albanel se serait engagée, cette fois, à le rendre public. Chiche ?

Là ca devient presque comique, on se fou du monde !!

pour ma part, je me suis souvenu de cette petite affaire, pas mal dans le genre, disons qu'il faut oser !

http://www.officiel-du-manuscrit.com/index.asp/t/2/news/499/manuscrits-sursis-requis-contre-ex-conservateur.html


http://msn-list.te.verweg.com/2005-June/003498.html


apparament on s'éclate à la BNF ! !

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Pingouins dans les champs, Hiver méchant

"...En 2002, la BNF a entrepris de renforcer sa coopération avec les groupes
spécialisés de la brigade de répression du banditisme et de l'Office central
de lutte contre les trafics de biens culturels (OCBC). .... "

Verrons nous des naissances de vocations de la police ?
Quel beau terrain pour un romancier !

Sur le site du journal Capital, on peut télécharger le rapport 2006.
(le troisième lien indique les objets récupérés, seulement quelques pages !)
http://www.capital.fr/actualite/Default ... 91&Cat=IND

Les articles de la tribune de l'art sont toujours très engagés. Voici le dernier paru. Il vaut le détour.

Il concerne non pas un conservateur mais le directeur du patrimoine en personne.
Il ne s'agit pas là d'un pillage ... mais d'une incompétence assez stupéfiante (à en croire l'article).

http://www.latribunedelart.com/Patrimoine/Patrimoine_2008/Tournon_526.htm