Turold a écrit :
Et par ailleurs, comme Jean-Marc, je m'interroge vraiment sur ce que l'on pourrait coller dans les vitrines, à part quelques photos éculées, des cartes d'identité à la francisque ou des mannequins en costumes de miliciens... Ah si, à la maison, si vous le voulez, je dois avoir un vieux livret de famille avec "Travail, Famille Patrie". Pas de quoi attirer les foules
Bonjour Turold,
Je pense que un tel musée serait au contraire très utile, mais (comme l'a très bien suggéré Jézabel) on devrait plutôt l'appeler "le musée de l'occupation".
Je vais dire ce qu'on pourrait y trouver, et qui se trouve d'ailleurs au "musée de La Poste" 34 boulevard de Vaugirard (Paris 15ème) : une carte de correspondance inter-zone. Vous ignorez ce que c'est ? C'est normal, personne ou presque ne se souvient de cette horrible chose…
Lorsque j'étais formateur à La Poste tous mes collègues du Centre Régional de Formation où je travaillais, sachant que l'histoire de la poste et des télécommunications était mon dada, me chargeaient d'assurer les visites de ce musée pour leurs élèves. Donc, deux à trois fois par mois j'assurais cette visite. Et il y avait une pièce très intéressante consacrée à "la poste et la guerre". Là j'expliquais l'histoire à peine croyable de la"source K" ("K" pour l'ingénieur des Télécommunications Robert Keller qui avait eu l'audace de brancher une "bretelle" à Noisy-le-Grand entre avril et décembre 1942 sur le câble téléphonique direct entre Paris et Berlin durant l'occupation allemande ; voir :
http://chris.lesven.free.fr/georges-julien/keller.htm ), et l'histoire folklorique des "boules de Moulins" durant la guerre franco-prusienne de 1870-1871.
Ensuite, j'attendais la réaction des élèves en formation lorsque je leur montrais une carte de correspondance "inter-zone". Il s'agissait d'une carte postale pré remplie qui avait seule le droit de franchir la ligne de démarcation. L'expéditeur ne pouvait que placer que quelques mots entre deux phrases imprimées
Et là, dès que j'avais fini l'explication, tout le groupe d'élèves se pressait pour voir l'endroit où était xposée cette horrible carte de correspondance inter-zone dont ils n'avaient jamais entendu parler… Peu de gens le savent aujourd'hui, mais de 1940 à 1943, on ne pouvait pas correspondre librement par courrier entre les deux zones, par exemple de Paris à Rodez (Aveyron) comme c'était le cas avec la carte de correspondance inter-zone reproduite…
Roger le Cantalien.