Citer :
qu'Auguste Aridas.
C'était un des bons amis artistes de Courtot, et son portrait de celui-ci rend bien la personnalité assez bougonne et abrupte, à la fois militaire et excentrique du peintre.
Il est né en 1856 à Paris. Après un passage comme élève à la Manufacture des Gobelins, où il est entré à l'âge de 12 ans, il a obtenu son diplôme aux Beaux-Arts. Il s'est ensuite engagé au 4ème Dragons, où il a servi de 76 à 80, puis il a enseigné comme professeur de dessin dans diverses Ecoles normales et lycées.
Alors que l'état militaire semble lui avoir bien convenu, ça se passait généralement assez mal avec les fonctionnaires de l'enseignement secondaire. Une lettre du recteur à l'inspecteur d'Académie de Limoges signale que les supérieurs de Courtot notent son "arrogance" et son "manque de respect des convenances". Et le recteur conclut: "je ne tolérerai pas qu'un professeur de l'Ecole affiche vis à vis de son Directeur et de ses collègues des manières hautaines et arrogantes".
Par contre, les élèves l'appréciaient plutôt.
Sur ce portrait d'Aridas, notez le bouc et la moustache à la Napoléon III: Courtot était grand admirateur des Napoléonides, ainsi que d'autres membres de la famille à l'époque--d'où la pléthore d'enfants quiy ont été baptisés Eugène et Eugénie.
Son appartement était un véritable musée militaire, un bric à brac rempli d'épées, de sabres, de poignards, yatagans, armures, casques, shakos, képis, mousquets, baionettes, pistolets et fusils. Deux mannequins étaient revêtus d'uniformes, l'un de cuirassier, l'autre de sapeur .
Tout cela dans un empilement de livres, de cartons à dessins, de tableaux.
Rendre visite à Courtot dans son grand appartement capharnaum était une vraie expérience pour ses élèves, qu'il conviait volontiers--du moins certains --à venir le voir.
Toutes ses collections ainsi que son atelier ont été dispersées aux enchères par ses héritiers après sa mort.