Pierma a écrit :
J'ai lu dans un récent article du Monde une interview d'un spécialiste du marché des antiquités qui expliquait qu'il y a en ce moment une profusion d'offres dont la provenance est douteuse. Il semble que certains marchands d'antiquité de la région fassent du blanchiment d’œuvres d'art et Daesh en tire une partie de ses revenus. (Les djihadistes sont fous mais pas idiots...)
Je parierai pas trop sur l'intelligence des membres de Daesh : le fanatisme et le raisonnement, même mercantile, ne sont pas très compatibles. Quand les membres de Daesh se sont emparés de Palmyre ils ont torturé à mort le directeur du musée archéologique pour savoir "où était le trésor". Ce qui montre bien leur ignorance crasse.
Dans l'actuelle destruction du patrimoine syrien il y a deux volets, un volet pillage et un volet destruction. Le pillage alimente le commerce illégal, c'est indubitable mais les temples qui ont été dynamités ne contenaient pas d’œuvres d'arts monnayables à proprement parler (sauf quelques occuli dans les tours funéraires et encore ils sont invendables en seconde main car trop connus), l'objectif était donc de détruire purement et simplement et non de masquer un quelconque pillage. Le trafic résulte de l'anarchie générale en Syrie (d'ailleurs que sont devenues les collections des musées d'Alep et de Kharkhémish ?) et dans le nord irakien (musée de Mossoul pillé). Le site d'Apamée a été systématiquement fouillé et transformé en champ de cratères (comme le fut Aï Khannoum en Afghanistan). Tout le monde pille (l'armée de Bachar comme tous ses opposants) pour se faire du fric mais en plus Daesh détruit pour détruire.