Le Grand Cabinet de la Dauphine, qui est immense, ouvre par trois fenêtres sur le parterre du Midi. Cette pièce n’est connue que par les élévations de l’agence de Gabriel. Elle avait deux cheminées en marbre griotte livrées par Trouard et qui étaient toutes les deux rehaussées de bronzes dorés par Caffieri. Elles ont toutes les deux disparu.
Les menuiseries étaient de Guesnon et avait été sculptées par Verberkt. Il possédait cinq trumeaux de glaces, deux au-dessus des cheminées placées sur les petits côtés de la pièce, deux entre les fenêtres et une face à la fenêtre centrale.
Le mur face aux fenêtres et la moitié de chaque petit côté étaient tendus d’une tapisserie des Gobelins.
Les éléments les plus importants étaient les boiseries qui étaient très riches. On retrouve les éléments plastiques que l’on a vus chez le Dauphin avec des enfants tenant des guirlandes de fleurs, les mascarons féminins et les dauphins.
Il y avait deux dessus de portes qui avaient été peints par Jean Restout. Il faut comparer les trois sources consultables pour cette pièce car ni Restout, ni Piganiol de la Force et ni la comptabilité des Bâtiments du Roi ne parlent des mêmes tableaux.
Voici ce que dit Restout : « les sujets de ces deux tableaux ont été placés en 1748 dans le grand cabinet de madame la Dauphine et sont pris de l’histoire de Psyché, ils ont quatre pieds trois pouces de large sur trois pieds trois pouces de haut. Le premier de quatre figures représente Psyché fuyant la colère de Vénus. L’histoire fabuleuse rapporte qu’étant sur le bord d’un torrent, elle pensa être surprise par deux satellites de Vénus, à qui cette déesse avait donné ordre de la chercher, après s’être échappée de ce péril, elle aperçut un vieillard qui portait des filets de pêcheur, il l'aida à passer ce torrent, et la conduisit sur une montagne où était son habitation que la nature seule avait formée. Là deux filles de ce vieillard gardaient cinq ou six chèvres et s’occupaient à faire de petits ouvrages de jonc. Le peintre a représenté suivant la narration, Psyché tenant le vieillard par la robe et monte cette montagne rocailleuse et aperçoit les deux jeunes filles avec un air d’étonnement qui est égal de leur côté en voyant cette belle infortunée. Cet endroit est très agréablement raconté par monsieur de La Fontaine. Il aurait été à souhaiter que la grandeur du tableau eût permis de s’étendre d’avantage. Le second de sept figures représente Psyché demandant pardon à Vénus d’avoir été aimée de son fils. L’histoire dit que Psyché après avoir longtemps échappé aux recherches et à la colère de Vénus, prend enfin le parti de venir à Cythère se jeter à ses pieds que la déesse la fit transporter dans son char à Paphos accompagnée de la Colère, de la Jalousie et de l’Envie. Vénus y arriva aussitôt qu’elle, et les trois satellites qui l’avaient escortée la présentèrent à Vénus qui se faisait rajuster. Lorsque Psyché lui eut réitéré ses excuses, la jalouse déesse ordonna à ces trois furies de la fustiger jusqu’à ensanglanter la blancheur de son corps. Le peintre a pris le moment que Vénus donne cet ordre cruel, elle est à sa toilette, les Grâces raccommodent la coiffure, Psyché étant suppliante, derrière elle sont les furies qui s’exposent lui infliger le châtiment prononcé par la déesse. Le prix de chacun des tableaux est de sept cents livres. »
Piganiol de La Force parle de ces tableaux dans la Chambre de la Dauphine.
http://img41.exs.cx/img41/5116/restout8ky.jpg
http://img41.exs.cx/img41/3903/restout29gr.jpg
Il place dans cette pièce deux tableaux de Pierre qui étaient dans les appartements du Dauphin dans l’Aile du Midi à savoir : Psyché et l’Amour dans un char par Carle Van Loo, (château de Versailles) et son pendant par le même peintre, l’Amour quittant Psyché.
Il ne reste des boiseries que les ébrasements de fenêtres et les volets.
Dans le grand cabinet, l’ameublement est composé de deux meubles qui sont accordés à ceux de la chambre.
En hiver, on trouve une tapisserie de la tenture de l’Histoire d’Esther, peinte par de Troy en sept pièces à Rome. Le premier tissage de 1744 avait été exposé dans la chambre de parade des Tuileries et livré pour l’appartement de la Dauphine à Versailles. De sept pièces, elle passe à neuf pièces. Le duc de Luynes signale cette tenture en novembre 1745 :
« La tapisserie qui est dans le grand cabinet avant la chambre est faite ici depuis peu et représente l’histoire d’Esther. Elle a été tendue à Paris dans la pièce du trône la première fois. Elle est très belle. »
On trouve également une mention de cette tapisserie dans le journal du Garde-Meuble de la Couronne : « Monsieur de Fontagneux m’a dit que comme cette tapisserie était unique, il avait résolu d’en faire faire une copie, et qu’il l’avait faite faire sur les mesures du grand cabinet de madame la Dauphine parce que à celle ci la pièce était trop grande et qu’il a fallu la remplir considérablement. »
Le repas d’Esther (mobilier national), cette pièce avait été séparée en deux pour pouvoir encadrer le lit. Elle tapissait donc l’alcôve.
Le reste du meuble était tendu d’un « brocard de Lyon or et argent garni de franges et mollets d’or » et était composé de deux fauteuils, un écran, deux portières, trois paires de rideaux. Ce mobilier était aussi en suite avec celui de la chambre. Ce meuble avait été livré en 1745 par Salior pour l’appartement de la Dauphine.
Le mobilier était complété par douze pliants provenant du salon de la Paix et qui avaient été livrés en 1737. Ils étaient garnis d’un brocard de feu brodé d’or et d’argent. Il y avait également un paravent à six feuilles de quatre pieds de haut couvert du même brocard. Il provenait du salon des nobles de la reine.
Le meuble d’été avait été commenté par Luynes en juin 1747, il note « On a mis depuis environ un mois un meuble neuf dans la chambre et le grand cabinet de madame la Dauphine, il est de gros de Tours, monsieur le Dauphin prétendait qu’on lui avait dit qu’il avait coûté cinquante milles écus, monsieur de Fontagneux qui l’a fait faire a été très peiné de ce que monsieur le Dauphin à dit publiquement le prix et il assure qu’il ne coûte que cinquante milles livres. » C’est un des meubles les plus chers qui ait été fait pour Versailles. En voici la description : « Meuble livré par Salior en août 1746, en gros de Tours fond paille broché de tournesols, grenades et roseaux en camaïeux lilas et bleu encastré de gros de Tours fond agate en mosaïque brochée d’ornements verts atour duquel tourne des guirlandes de lilas et bleuets et ayant au milieu des cartouches à dauphins et aux coins d’autres cartouches d’ornements brochés. » Il était composé d’une tenture en quatre pièces de douze aulnes, deux portières, une bergère de cinq pieds de long, quatre fauteuils, douze pliants, un écran et un paravent à six feuilles. Tout le mobilier possédait une bordure à coquille découpée. Les rideaux étaient de gros de Tours agathe.
Il y avait aussi une grille « à grands feuillages en consoles avec un piédestal soutenant un enfant tenant une massue et un amour tenant une flèche… », deux lustres en cristal de Bohème à huit branches, un paravent de la Savonnerie à quatre feuilles du type des paravents des oiseaux.
Il y avait aussi une encoignure « en vernis de la Chine, fond noir à fleurs et oiseaux d’or à dessus de marbre d’Alep, bombée et chantournée, ayant deux tablettes, et par devant un guichet fermant à clef … » livrée par Hébert en 1745.
Les consoles ne relèvent pas du Garde Meubles mais des Bâtiments du roi.
La Chambre de la Dauphine a perdu entièrement ses boiseries, bronzes, corniches et cheminée. On ne la connaît que par les élévations de l’agence de Gabriel.
La menuiserie était de Guesnon et la sculpture de Verberkt. La cheminée était en marbre Sarrancolin, livrée par Trouard et sculptée par Verberkt, et enrichie de bronzes dorés par Caffieri.
Dans les projets, on retrouve des éléments identique à ceux que l’on a vu chez le Dauphin, tels que le vase de fleurs reposant sur un mascaron. Les parties supérieures sont composées de gros miroirs.
Les dessus de porte avait chacun reçu un tableau de Jacques Dumont dit « Dumont le Romain ». Il les cite dans son mémoires : « mémoire de deux tableaux pour la chambre à coucher de madame la Dauphine peint par Dumont le Romain sur les ordres de monsieur de Tournehem. Ces tableaux ont trois pieds six pouces de long sur quatre pieds six pouces de haut. Le premier représente le Sommeil entouré des Songes agréables, et le second représente l’Aurore accompagné du petit Zéphyr ».
Cette pièce possédait plusieurs portes sous tentures.
La chambre de la Dauphine reçoit les mêmes meubles que ceux du grand cabinet. Le meuble d’hiver est composé de sièges provenant de l’appartement de la reine Versailles mais aussi d’une livraison effectuée par Salior en février 1745 : « un ameublement de différents brocards or et argent, garnis de broderies à dauphins et coquilles ». On trouvait aussi un lit à la duchesse dont les vases étaient en forme de dauphins, deux fauteuils, deux carreaux, douze pliants, deux portières et quatre rideaux de gros de Tours cramoisi.
Le meuble d’été comprenait lui une tapisserie, un lit à la duchesse, deux fauteuils, deux carreaux, douze pliants, deux portières, un paravent à six feuilles, un écran à coulisse, une grille de rocailles, deux lustres en cristal de Bohème à huit branches. Il y avait aussi un canapé à châssis.
Il y avait également des meubles d’ébénisteries. En janvier 1745, le marchand mercier Hébert livre une commode qui va être réutilisée plus tard dans cette pièce : « une commode en bois laqué du Japon, fond noir à pagodes, oiseaux et animaux du pays, à dessus de marbre brocatelle, bombée et chantournée, ayant par devant deux grands tiroirs fermant à clef, et enrichi sur le devant et les côtés d’ornements en bronze doré d’or moulu formants des compartiments… » On trouvait également d’autres meubles d’ébénisterie comme « une petite table en forme de bureau, vernie du Japon, chantournée dans toutes ses parties, couverte de velours bleu, encastrée d’un quart de rond de bronze doré d’or moulu, la table ornée d’un dauphin de baguettes formant des compartiments, fleurs et feuillages aussi de bronze doré, sur le devant est une coulisse à bouton couverte de velours bleu et deux petits tiroirs fermant à clef, sur le derrière est un grand tiroir fermant aussi à clef… » et « une pendule avec un cadran en émail faite par Etienne Lenoir dont la boite est de vernis fond rouge dans un cartouche d’ornements de fleurs terminée d’un vol éployé, le tout de bronze doré d’or moulu » livrée en 1745 par Hébert pour la chambre de la première Dauphine.
Le Cabinet Intérieur de la Dauphine a été modifié après sa création en 1747. Elle est très proche de la pièce voisine de l’appartement du Dauphin. Les menuiseries étaient de Guesnon et les sculptures de Morisot. Sur le mur ouest, on a une cheminée en marbre vert Campan qui est encore en place, elle a été livrée par Trouard et sculptée par Verberkt. Le principe décoratif choisi est proche de la pièce du Dauphin. La seule qui diffère est que le trumeau central est inscrit dans une alcôve. Luynes décrit la pièce le 21 novembre 1747 : « celui-ci est peint très agréablement avec de petits cartouches et des dessins de Berrin, des fleurs, des oiseaux etc.. en miniature. On lui a fait une niche avec une grande glace dans le fond où il y a beaucoup de dorure. » Ce décor était peint par Alexis Peyrotte. Ce décor n’a pas été conservé et c’est Luynes qui explique pourquoi le 13 août 1749 : « la décoration de ce cabinet a été changé, la promptitude avec laquelle cet ouvrage avait été fait n’ayant pas permis de laisser sécher les toiles autant qu’il aurait été nécessaire, elles s’étaient grippées, ceci faisait un effet désagréable quoique le dessin fusse charmant, on a donc tout ôté et à la place on a mis de la menuiserie avec de la sculpture et de fort bon goût. Tous les fonds sont en blanc et la sculpture est peinte en vert avec un vernis par dessus, cette espèce de décoration est riche et agréable. »
Les dessus de porte répondent à une commande de quatre tableaux pour Oudry. En 1747, on y avait placé les Fables de La Fontaine. Et en 1749, on ne retient pas les tableaux et on lui en commande de nouveaux, les quatre saisons qui sont encore aujourd’hui conservées au château de Versailles.
http://img41.exs.cx/img41/8824/printemps8op.jpg
http://img41.exs.cx/img41/2973/t9sh.jpg
http://img41.exs.cx/img41/3702/automne6xn.jpg
http://img41.exs.cx/img41/9917/hiver1td.jpg
L’intérêt de cette pièce est la conservation du décor sculpté de Morisot. Les ornements sont très légers. On a surtout des éléments floraux. Les grands panneaux sont divisés en deux parties.
On a une très forte présence de la polychromie. On a fait appel au vernisseur Martin. C’est le Dauphin qui avait choisi le programme et les couleurs.
On arrive ensuite dans le cabinet de retraite qui est très peu meublé. On trouve dans la cheminée « une grille avec chenets et feux, ornée de deux vases de formes rocailles surmontés de deux enfants. » Il y avait également « une commode vernie de la Chine, à dessus de marbre d’Antin, ayant par devant deux tiroirs fermant à clef... », elle avait été livrée pour servir dans les maisons royales. De nouveaux rideaux de vitrages en satin vont être livrés pour les fenêtres et pour les portes.
Salior en 1747 avait livré un meuble pour cette pièce : « satin de Florence blanc brodé de chenilles et de fleurs de diverses couleurs. » Il y avait une ottomane, deux fauteuils, quatre chaises, deux petits tabourets et un écran.
En 1757, le mobilier est toujours en place mais pas en 1765. A cette date, il a du être meublé par le garde meuble privé de la Dauphine. En effet chaque membre de la famille royale avait son propre garde meuble. Leurs inventaires étaient brûlés à la mort de leurs propriétaires.
Tout comme son époux, la Dauphine a des arrières cabinets. La première de ses pièces est sa Garde-robe qui est symétrique à celle du Dauphin par rapport à la Salle de Bains. Son décor est très proche d’une pièce que l’on ne situe pas, il s’agit de l’oratoire.
Cette pièce de dévotion est achevée en 1748. On connaît une partie des tableaux qui ont été faits pour cette pièce grâce à une lettre de Gabriel à Lenormand de Tournehem. Elle est datée du 9 juin 1747 : « Monsieur, la décoration de l’oratoire de madame la Dauphine ne change que pour la niche du fond qui devait être de trois pieds et que monsieur le Dauphin demande de quatre pieds. Le reste est dans le même état, toujours décoré avec trois tableaux : l’un sur la cheminée, l’autre vis à vis et le troisième dans ladite niche. Il veut dans les deux premiers un saint ou une sainte du désert peints par monsieur Coypel et dans la niche du fond, un tableau de l’Adoration des Rois peint par monsieur Van Loo. Qu’ils lui fassent de petites esquisses et qu’elles lui soient présentées, le tout avant de travailler aux tableaux et le tout très promptement. Voilà les ordres de monsieur le Dauphin. »
C’est donc encore une fois le Dauphin qui choisit le programme iconographique et les peintres qui seront présents dans l’appartement de son épouse. Coypel va créer des tableaux qui sont dans la parfaite ligne de ceux qu’il avait livré pour la reine. : « Sainte Landrade instruisant des veuves et des jeunes personnes qui s’étaient mises sous sa conduite » et « Sainte Piame retirée avec sa mère dans un village d’Egypte ». Van Loo quant à lui est le futur premier peintre du roi mais son œuvre est encore inconnue.
http://img41.exs.cx/img41/8746/landrade0yz.jpg
http://img41.exs.cx/img41/9011/piame3lu.jpg
L’autre détail que l’on connaît de ce cabinet est la couleur des boiseries qui étaient peintes en brun, vernies et polies.
En 1749, Coypel livre un autre tableau qui représente la Mort de Saint François Xavier. Ce saint est très populaire dans la famille de Saxe à la suite d’un miracle qu’il a réalisé à l’occasion d’une peste. En 1750, le peintre Louis de Silvestre expose au Salon quatre tableaux dont le livret du Salon dit : « Ces quatre tableaux appartiennent à monsieur le Dauphin et madame la Dauphine ». Les comptes des Bâtiments du Roi précise la destination des tableaux « pour l’appartement de la Dauphine au château de Versailles ». Toutefois, ils ne précisent pas pour quelle pièce exactement. En 1750, la Dauphine fait créer une pièce où les tableaux de Silvestre auraient pu prendre place. Les quatre tableaux sont connus « un tableau de deux pieds et demi de haut sur deux de large représentant Saint Joseph qui tient sur ses genoux l’Enfant Jésus, à sa gauche la Vierge en prière s’incline du côté du sauveur, et au dessus une gloire avec quelques têtes de chérubins… ». Ce tableau a été récemment identifié par les conservateurs et replacés dans les appartements de la Dauphine.
« …Un autre tableau faisant pendant, Hagard dans le désert éloignée de son fils Ismaël qu’elle ne veut point voir expirer de soif, un ange paraît et lui indique une fontaine. Deux autres plus petits représentant une Visitation de la Vierge et une fuite en Egypte. ». Il n’en reste donc plus qu’un au château de Versailles.
L’oratoire a reçu un léger ameublement : une commode e, bois de chêne à placage de bois de violette, à dessus de marbre brèche violette livrée en 1752, une table à écrire en bois de noyer ou hêtre plaqué de bois au naturel avec un tiroir sur le côté, elle a été livrée en septembre 1755 par Joubert, il y a également deux tabourets et une banquette garnis de toile de perse fond blanc à fleurs, branchages et papillons de différentes couleurs. Ce meuble a été livré en mars 1748 par Salior.
Dans la partie entresolée de l’oratoire, on trouve un mobilier appartenant en propre à la Dauphine.
Le marchand mercier Lazare Duvaux va effectuer de nombreuses livraisons pour la Dauphine à Versailles. Il livre en juin 1749 « pour madame la Dauphine (…) une paire de bras à trois branches composées de branchages vernis imitant la nature, avec des fleurs de Vincennes [en porcelaine] assorties à chaque plantes, le haut de ces bras est une branche de lys, tulipes, jonquilles, narcisses et jacinthes bleues, les branches du milieu en roses, celles du dedans virant fruits rouges et violets, celles en dehors d’anémones et semi-doubles, la jonction des branches garnies de feuilles et de fleurs, le bas de boutons d’or et oreilles d’ours, les bassins de la même porcelaine avec les binais de bronze doré d’or moulu. » Il y avait une autre paire de lumière sur le trumeau en vis à vis : « dont le haut est formé de trois groseilliers doubles, de barbeaux, de branches de fleurs d’orangers, de tulipes et campanules, les branches du milieux d’anémones et de semi-doubles, celles en dehors de jacinthes de Hollande et d’entre cœurs… » Il livre également une paire de girandoles : « une paire de girandoles à trois branches garnies de fleurs de porcelaine de Vincennes sur des groupe de Saxe représentant les quatre saisons… » ; une bibliothèque : « une bibliothèque plaquée de bois en rose pour le cabinet particulier de madame la Dauphine » ; trois métiers à broder ; une armoire qu’il ;livre en juin 1754 ; deux commodes qu’il livre en février 1757 et une autre en septembre.
En consultant l’inventaire des magasins de la cour, on a pu retrouvé les tapis de la Dauphine qui n’était pas en place dans l’inventaire de 1765 car ils ne participaient qu’au meuble d’été.
Le premier est un tapis à fond noir d’après un dessin de Peyrotte avec au centre un compartiment circulaire avec des guirlandes de fleurs accompagnés de quatre chiffres : le L et des dauphins. Au bout, il y a deux vases de fleurs, fruits et à côté deux perroquets. Le reste est composé de rinceaux de fleurs et de fruits. Il mesure de huit aulnes de long sur six aulnes et demi de large. Il a été livré en 1745 et placé en 1747 dans l’appartement de la Dauphine.
Le second tapis est un tapis à fond chamois avec au milieu une rose mauresque entourée d’ornements fleurdelisés. Aux quatre angles, il y a une cartouche avec des trophées de musique soutenus par des aigles et des guirlandes de fleurs. Il mesure huit aulnes de long. C’est une des plus belles réussites de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Il est sans doute aujourd’hui conservé à la cour de Suède.
Il y avait un autre tapis livré en mars 1750 pour la chambre de la Dauphine. il est à fond noir avec de grands rinceaux roses et bleus, il y a aussi des grandes guirlandes de fleurs et une grande rose mauresque à fond pourpre qui enferme des compartiments. Il mesure cinq aulnes cinq sixième de long sur cinq aulnes un tiers de large.
A suivre, Les modifications des petits appartements du Dauphin et de la Dauphine en 1755.