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Message Publié : 18 Oct 2017 19:44 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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J'ai du mal à comprendre pourquoi et comment les gouvernements précédant le second empire n'ont pu mener à bien un projet global de modernisation de Paris.

J'imagine que Louis XIV s'y est essayé avec la Place Vendôme ou la place des victoires ou la colonnade du Louvre avant de se consacrer à Versailles !

Les Républiques ou Napoleon ont été accaparés par les conflits internes et externes !

Mais qu'en est il des périodes plus tranquilles comme le règne de Louis XV, la Restauration ou le régime de Juillet ?


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Message Publié : 18 Oct 2017 20:28 
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Jerôme a écrit :
J'ai du mal à comprendre pourquoi et comment les gouvernements précédant le second empire n'ont pu mener à bien un projet global de modernisation de Paris.

Peut-être simplement pour des raisons financières ?
Il me semble possible que le second empire ait été le premier régime disposant de la prospérité - et de la paix - nécessaire.

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Message Publié : 18 Oct 2017 20:48 
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Marc Bloch
Marc Bloch

Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
Pierma a écrit :
Jerôme a écrit :
J'ai du mal à comprendre pourquoi et comment les gouvernements précédant le second empire n'ont pu mener à bien un projet global de modernisation de Paris.

Peut-être simplement pour des raisons financières ?
Il me semble possible que le second empire ait été le premier régime disposant de la prospérité - et de la paix - nécessaire.


N'était ce pas le cas entre 1815 et 1848 ?


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Message Publié : 19 Oct 2017 7:32 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Napoléon 1er avait demandé au Préfet Frochot ce qui serait nécessaire pour Paris
réponse : Sire, donnez-leur de l'eau !
(aménagement du Canal de l'Ourcq)

_________________
il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer


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Message Publié : 20 Oct 2017 4:58 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 19 Fév 2011 17:03
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Pierma a écrit :
Jerôme a écrit :
Peut-être simplement pour des raisons financières ?
Il me semble possible que le second empire ait été le premier régime disposant de la prospérité - et de la paix - nécessaire.

"La France ne fut jamais aussi heureuse et prospère que sous le Cardinal Fleury". C'est l'opinion de Giscard qui s'y connaît un peu lol
Et effectivement, il y a eu débat sur le sort de Paris sous Louis XV, car il y avait de l'argent. Voltaire avait un avis sur la question des embellissements de Paris, (1749).

Sans surprise, Voltaire aimerait tout casser, surtout des héritages "des Goths et des Vandales", en l'espèce Saint Germain l'Auxerrois... Il est plein de dédain quand il compare Berlin à Paris, "resté le même qu'au temps d’Hugues Capet". Il soupire d'envie en pensant au grand incendie de Londres de 1666 qui a permis de reconstruire la ville en style classique.

Il y aura pourtant de belles réalisations: Place de la Concorde, Place de l’Étoile, Place des Victoires, Champs -Elysées, École militaire, la Monnaie, Panthéon, Madeleine.

Moins spectaculaire: la fin des ponts recouverts. Le Pont-Neuf, le Pont-Royal deviennent le modèle, dès 1770 toutes les bicoques ont disparu des ponts. Les fontaines.

Mais le cœur de ce Paris sale, populeux, plein de promiscuité que détestait Voltaire qui aurait bien mis tous ces pauvres et ces fainéants en prison s'il l'avait pu, est resté.
Encore une fois, il existait bien un mouvement de Lumières qui tendait à tout casser pour reconstruire à Paris. Mais cela n'a pas eu lieu.
Il semble bien la responsabilité en incombe à Louis XV, car c'est à lui que Voltaire reproche la pusillanimité sur ce sujet en particulier.


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Message Publié : 11 Juil 2020 13:47 
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Marc Bloch
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Merci beaucoup à Vezere pour ce commentaire très intéressant !


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Message Publié : 12 Juil 2020 14:58 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Un résumé sur le projet conduit par Haussmann : https://www.napoleon.org/enseignants/documents/le-paris-dhaussmann-la-transformation-dune-ville/

C’était une opération d’urbanisme de très grande ampleur qui visait des buts, architecturaux, sanitaires, de maintien de l’ordre et économiques. Les opérations des siècles précédents comme celle de la place Vendôme sous Louis XV ou de la place des Vosges sous Henri IV étaient beaucoup plus modestes. Ce projet a donné lieu à une évolution des règles d’urbanisme. C’est notamment sous Haussmann que fut institué à Paris le permis de bâtir généralisé à l’échelle nationale en 1943 sous le nom de permis de construire. Les grands travaux d'Haussmann préfigurent les opérations d’après-guerre, grands ensembles et villes nouvelles, financées par des investisseurs avec le concours des banques, notamment le Crédit Foncier créé en 1853. C’est à cette époque que l’achat immobilier financé par un emprunt bancaire avec garantie hypothécaire devint une pratique courante. Une des innovations apportées par Haussmann fut de minimiser le recours à l’impôt pour le financement des grands travaux : la plus-value réalisée sur les biens expropriés rétrocédés aux investisseurs devaient financer les ouvrages publics alors que son prédécesseur à la préfecture de la Seine, le comte de Rambuteau, avait eu recours à une taxe sur les vins. Haussmann défend sa méthode dans ses mémoires : … je me sentis saisi du très ardent désir de trouver, dans le développement successifs de ces ressources, favorisé par l’effet même du développement des Grands Travaux, le moyen de pourvoir à tout sans grever la population d’aucune charge nouvelle … C’est le principe suivi dans les aménagements actuels, énoncé à l’article L 332-15 du code de l’urbanisme : L'autorité qui délivre l'autorisation de construire, d'aménager, ou de lotir exige, en tant que de besoin, du bénéficiaire de celle-ci la réalisation et le financement de tous travaux nécessaires à la viabilité et à l'équipement de la construction, du terrain aménagé ou du lotissement, notamment en ce qui concerne la voirie, l'alimentation en eau, gaz et électricité, les réseaux de télécommunication, l'évacuation et le traitement des eaux et matières usées, l'éclairage, les aires de stationnement, les espaces collectifs, les aires de jeux et les espaces plantés.
Il faut cependant reconnaître dire que tout le monde n’a pas été convaincu, notamment Jules Ferry qui dénonçait des dérives financières dans Les comptes fantastiques d’Haussmann.


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Message Publié : 12 Juil 2020 16:18 
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Il a dû être édicté, à l'époque de Haussman, des règles architecturales et esthétiques concernant la construction des immeubles : le Paris hausmannien est remarquablement homogène, c'est même une exception parmi les grandes villes.
Quelqu'un sait-il où on peut trouver ces prescriptions ?

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Message Publié : 12 Juil 2020 18:12 
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Pierre de L'Estoile
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Des précisions sur le projet haussmannien et sa réglementation sont apportées sur ce site : https://www.wmaker.net/opcc/

La réglementation est contenue dans deux décrets, du 26 mars 1852 (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k486128d/f966.image) et du 27 juillet 1857
(https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9736473g/f522.item).

Mais l’unité de style que l’on constate à Paris résulte d’une circulaire du 21 septembre 1855 adressée aux commissaires-voyers de Paris relativement à l'harmonie à établir entre les façades des maisons neuves. Celle-ci impose dans les contrats de vente des terrains qui appartiennent à la ville, l'insertion d'une clause qui oblige les acquéreurs à donner aux maisons de chaque îlot les mêmes lignes principales de façade, de manière que les balcons continus, les corniches et les toits soient, autant que possible sur les mêmes plans. Ces prescriptions étaient étendues à toute construction de maison opérée, soit par suite d'un percement nouveau, soit par suite d'une simple mise à l'alignement (https://www.persee.fr/doc/ephe_0000-000 ... 12_1_10189).


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Message Publié : 12 Juil 2020 21:06 
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Merci Barbetorte, je vais regarder ça.

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