Au cours du XXème siècle on a retrouvé dans les collections nationales françaises des meubles ayant fait partie de l'ameublement du château de Versailles notamment le secrétaire a cylindre de Louis XV, les deux encoignures (toujours dans la même pièce)...
D'après L'estampille- l'Objet d'Art(n°388) - qui présente un super article sur les projets du château - il en resterait encore beaucoup, je ne sais pas s'il faut du temps, on pourrait notamment citer la commode de Madame Du Barry, livrée pour son appartement à Versailles et qui a fait partie du don Rotschild.
Pourquoi ces meubles ne sont il pas retournés à Versailles ?
Peut être est-ce parce que c'est un don, mais la table à écrire de Marie-Antoinette faisait elle aussi partie d'un don et elle a pourtant été restituée au château dans le cadre de son remeublement.

Comme la majeure partie du mobilier des résidences royales françaises, Versailles a été effectivement dépouillé de son mobilier en 1793-1794.
La plupart des meubles ont été achetés par des étrangers, anglais, américains, allemands et russes, du fait de prix très attractifs, de publicités dans les gazettes étrangères et de la crainte pour les Français d'être accusés de sympathie avec la tyrannie.
C'est pourquoi vous retrouvez beaucoup de meubles dans des collections publiques et privées anglaises et américaines. Une partie des meubles de Versailles ne reviendra jamais au château, ceux qui font partie des collections des musées et des collections privées de la Reine Elizabeth II, et ceux qui ont brûlé dans les incendies des palais allemands en 1944-1945, notamment celui du palais royal de Berlin.
Pour les autres, collectionneurs privés, s'ils ne veulent pas s'en séparer, c'est sans doute par attachement à un ou des meubles devenus familiaux.
Ceux qui retournent au château sont soit rachetés par l'Etat au cours de ventes aux enchères organisées par des héritiers pour payer les droits de succession ; c'est le cas de la commode de la bibliothèque de Louis XVI.

S'ils sont vendus en France l'Etat a un droit de préemption et les héritiers peuvent payer leurs droits de succession en objets d'art (c'est la dation) : c'est ainsi qu'est revenu le cabinet aux papillons du cabinet doré de Madame Adélaïde. Enfin il arrive parfois que de généreux donateurs cèdent au château des objets y ayant figuré (cas par exemple du marquis de la Ferronay qui a donné quatre torchères de la Galerie des Glaces).
Il faut aussi savoir que l'Etat n'a parfois pas les moyens de financer le rachat de meubles qui sont devenus très prisés : la console du cabinet de la Méridienne est passée deux fois ces trente dernières années en vente publique sans que l'Etat ait eu la possibilité de la racheter.

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Je m'en vais, mais l'Etat demeurera toujours

Oui mais ce dont je voulais traiter, c'est des meubles conservés encore dans les collections publiques françaises (d'où l'anecdote de la commode de Madame du Barry)

Je suis désolé de ne pas avoir compris votre message dans ce sens.
A quels meubles des collections publiques faites vous allusion?
Pour ce qui est d'une collection "para-publique", le Château de Chantilly, sachez que la commode de Louis XVI qui s'y trouve ne pourra jamais quitter le musée : le testament du duc d'Aumale interdit la sortie des oeuvres du château.

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Je m'en vais, mais l'Etat demeurera toujours

Je faisais référence à la revue précédemment citée et je faisais allusion, par exemple, aux deux pendules de la chambre de Louis XV qui ont été à la Révolution envoyées au ministère de l'intérieur ou à d'autres meubles: la commode de madame du Barry.

Ces objets appartenant à l'Etat sont intégrés dans les inventaires du Mobilier National, qui est chargé de l'ameublement des palais nationaux, des ministères et de toutes les administrations publiques. C'est à ce titre qu'un certains nombre d'objets des collections royales ne reviennent pas dans leurs lieux d'origine comme le cartel commandé pour le dauphin Louis-Ferdinand qui est aujourd'hui dans le bureau d'un questeur du Sénat (ou de l'AN ?). Toutefois certains objets reviennent au bout de quelque temps (dans un état bien souvent déplorable) c'est le cas notamment pour le mobilier néo-Louis XV du salon d'angle de l'appartement de l'appartement du pape, mobilier commandé pour l'installation de la grande-duchesse de Bade...
Avec le Mobilier National, tout espoir de retour n'est pas perdu, mais ils sont tout de même difficiles!

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"Je ne me dissimule point que la Monarchie ne pourrait reprendre son éclat que par un coup de vigueur; mon frère ne le fera pas, et sûrement, je ne me permettrais pas de le lui conseiller."
29 mai 1789

Une toute petite parenthèse:



Pardonnez mon ignorance Hardouin, que voulez-vous dire par payer leur droit de succession?

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And the heart that is soonest awake to the flowers / Is always the first to be touch'd by the thorns. -Thomas Moore

Ce terme désigne la somme que les héritiers du défunt doivent verser à l'Etat (jusqu'à 60% de la fortune léguée) pour pouvoir jouir des biens et des capitaux laissés par lui. Dans le cas d'une succession qui comporte des objets d'art, les héritiers ont la possibilité de payer cette somme sous forme d'un don d'un ou plusieurs objets d'art fait à l'Etat.

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