Merci de concentrer sur ce fil toutes les discussions d'ordre bibliographique sur cette question.

Je propose pour commencer une bibliographie de base. Ce sont des ouvrages facilement accessibles, qui peuvent être consultés durant l'été, avant le début des cours.

Je fournirai plus tard une liste de livres, colloques et articles sur des sujets plus précis, nécessitant déjà une certaine familiarité avec la question.

Bien sûr, cette bibliographie ne prétend ni à l'exhaustivité ni à l'excellence, n'hésitez donc pas à la compléter et à la commenter.

1/ Généralités et outils de base

Comme toujours, la première chose à faire (pendant l'été) est, si cela n'a pas été fait durant le premier cycle ou si cela a été oublié, de se familiariser avec l'histoire grecque en général, ses grandes lignes (depuis les Minoens jusqu'à Alexandre) et surtout ses deux "spécificités" que sont le vocabulaire et la géographie. Il va en effet sans dire que la localisation des principales régions et cités grecques doit être connue des candidats et que la meilleure façon de la connaître est de fréquenter régulièrement les cartes. Autant commencer dès maintenant pour ceux qui ne sont pas au point sur ce plan.

Quelques ouvrages vous aideront pour cela et serviront d'utilitaires de base tout au long de la préparation:

-D'abord un manuel d'Histoire grecque général de niveau premier cycle. Il y en a beaucoup. Ma préférence va à celui de Ruzé et Amouretti chez Hachette universités (Le Monde grec antique ). La consultation de l'Archéologie historique de la Grèce antique de Etienne, Muller et Prost sera un utile complément.

-Absolument indispensable est la fréquentation assidue du Lexique d'histoire et de civilisation grecque de Anne et François Querel chez Ellipse (l'achat de cet ouvrage me semble assez utile, d'autant qu'il est peu cher).

-On trouvera des informations générales pour se rafraîchir la mémoire dans le Dictionnaire de la civilisation grecque de Claude Mossé (éditions Compexes). La référence en matière de dictionnaire demeure l'Encyclopedia of Ancient Greece de N. Wilson.

-ll existe peu de "vrais" atlas d'histoire grecque en langue française (ceux de P. Cabanes et de Morkot pourront rendre quelques services aux débutants). On se tournera donc plutôt vers le Barrington atlas of the greek and roman world.

2/ Ouvrages spécialisés

Dansun deuxième temps, on peut passer à des ouvrages plus directement en rapport avec la question.

-Un petit volume fort succint chez Ellipse par L. Mougeote intitulé L'économie des cités grecques donnera les grandes lignes de la question aux plus pressés, mais on peut s'en dispenser.

-Les deux volumes de la collection Nouvelle Clio (Le monde grec aux temps classique) fourniront bien des informations pour la période classique, de même que les volumes de la Nouvelle histoire de l'Antiquité (tomes 2,3 et 4) en point Seuil. Pour la période hellénistique, les deux volumes de Préaux en Nouvelle Clio peuvent également être consultés quoique déjà un peu anciens (1978).

-Economies et sociétés en Grèce ancienne d'Austin et Vidal-Naquet, qui vient d'être réédité chez Armand Collin, est un incontournable bien qu'il soit ancien (1972).

-Les ouvrages d'Y. Garlan (Les esclaves en grèce ancienne; Guerre et économie en Grèce ancienne) et M.I. Finley (Esclavage antique et idéologie moderne; Économie et société en Grèce ancienne; L'Économie antique; Le Problème de la terre en Grèce ancienne) sont à connaître, ne serait-ce que pour les débats qu'ils ont suscités, mais sont dépassés sur certains points. Il est plus utile d'en connaître les thèses et la table des matières que de les lire in extenso. Pour ce faire, on aura tout intérêt à prendre connaissance de l'article de Vidal-Naquet initulé Économie et société dans la Grèce ancienne : l'œuvre de Moses I. Finley in Archives européennes de sociologie, n° 6, 1965.

-Pour la période hellénistique, moins traitée dans la bibliographie francophone que l'époque classique, on peut se plonger dans le récent collectif sous la direction de Raymond Descat intitulé Approches de l'économie hellénistique.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Merci pour les premières pistes.

Pour ma part, je viens de finir de ficher les grandes lignes de la période classique d'après le bouquin de la collection U.

Patrice Brun Le monde grec à l'époque classique 500-323 av. J.-C., Aramnd Colin, Paris, 2003.

Il est récent et très facile/rapide à lire.

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Vewy well! I shall wealease Bwian!

Les sujets "économie et sociétés" sont à la mode (se sont des sujets qui veulent tout et rien dire et qui offrent un large choix possible de sujet le jour de l'écrit) et ce n'est donc pas un hasard si ces deux prochaines années le sujet de grecque porte sur ce thème. Ce qui est étonnent est que deux ans parès le sujet sur l'Orient hellénistique, la période soit à nouveau au centre de nos lectures.

Sur l'économie de l'époque hellénistique, je conseille la "bible", l'oeuvre d'un des (rares) historiens russes à avoir eu une carrure internationale : M. Rostovtseff et son "Histoire économique et sociale du monde hellénistique" chez Robert Laffont (Bouquins). Un livre colossale qui ne se lit pas en un week-end mais qui offre des analyses pertinentes sur des régions en marge, un peu délaissées des autres ouvrages sur le sujet. L'homme, maitrisant à merveille les langues étrangères (russe bien sûr mais aussi anglais, allemand, français et italien ouf!) a été marqué, blessé par la révolution russe (il était en France lors de celle-ci) et tout ses ouvrages ont voulu montrer l'importance de la bourgeoisie urbaine dans l'enrichissement des cités et royaumes (une thèse qui a beaucoup vieilli). Au niveau historiographique, Rostovtseff s'oppose à M.I. Finley a qui il reproche son absence de périodisation (des textes du Ve siècle pour étudier l'économie du IIIe par exemple), son refus de voir que l'économie est une sphère indépendante du politique et son mépris des données archéologiques (Le russe a été fouillé à Doura-Eropos dans l'actuelle Turquie).

Pour en savoir plus sur le personnage, A. Momigliano lui a consacré un article que vous pourrez retrouvé dans le livre "Problèmes d'historiographie ancienne et moderne" chez Gallimard.

Pour ce sujet, allez voir aussi du côté des économistes du XIX-XXe siècles : je pense à K. Polanyi, J.A. Schumpeter ou le sociologue M. Weber qui ont tous écrit sur l'économie antique.

Je ne veux pas être trop long dans mon message (le premier sur ce forum ) alors a+

Rostovtseff c'est quand même très daté (et très marqué idéologiquement). C'est une lecture utile à l'honnête homme, mais pour un étudiant préparant un concours comme le CAPES et qui doit gérer un emploi du temp très chargé, c'est de la perte de temps. Il suffit d'en connaître les thèses, tout comme pour la plupart des ouvrages de Finley.

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"Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).

Ah oui j'oubliais !

Pour les étudiants qui ont peur de ramer en histoire grecque, celle-ci étant de moins en moins aimée des étudiants je vous conseille d'aller sur le site internet d'un vieux dictionnaire numérisé : le Daremberg et Saglio qui va vous offrir beaucoup de renseignements sur la vie quotidienne dans l'Antiquité. Commode dans le cadre de notre sujet, et pratique si il n'est pas présent en version papier dans votre Université préférée! Les universités françaises sont, en général, abonnées à un autre outil commode : l'Année Philologique qui énumère la totalité des publications en France sur les mondes anciens (la version papier a quelques années de retard en raison du travail colossal que cela représente de publier l'APh (son abréviation pour les intimes), idem pour la version numérique (pour les mêmes raisons).

Là aussi, il existe en format papier mais l'intérêt de la version informatique est de pouvoir faire des recherches par mots clefs : vous pourrez ainsi en quelques clics avoir la bibliographie complète de M.I. Finley par exemple.

Mais... car il y a un mais, même plusieurs. . Tout d'abord, le Daremberg et Saglio possède des entrées en latin (si vous voulez vous renseigner sur les techniques aratoires dans l'Antiquité, il vous faudra donc taper "aratum" et non pas "araire" ) Désolé pour les non-latinistes qui risquent de galérer un peu!
Pour l'Année philologique, si vous pouvez faire des recherches chez vous, vous avez :
_ des parents bien placés dans le domaine de la recherche en histoire ancienne.
_Beaucoup d'argent à consacrer à vos études.
En effet, l'abonnement à l'Année philologique est assez cher (environ 1000 euros ) pour protéger la version papier mais rassurez-vous, je vous ai dit que votre université doit être abonnée (connectez-vous sur les ordinateurs à disposition ou alors grâce au wifi avec votre portable).

Un dernier conseil, les débats historiographiques dans le cadre de ce sujet sont VITAUX pour bien le connaître. Les débats entre spécialistes ont été nombreux et passionnés (R. Descat, A. Besson s'opposant à P. Vidal-Naquet, M.I. Finley et K. Polanyi en raison de débats autour de la nature de l'économie antique : moderne ou primitive?) Je n'entre pas dans la présentation des débats, se serai trop long, je préfère que vous les découvriez par vous même
Bon courage

Rostovtseff est en effet marqué idéologiquement... tout comme tout les historiens qui ont écrit sur l'économie antique ! (Vidal-Naquet, Hopkins, Garlan ou A. Besson )

Par rapport aux débats historiographiques, l'historien russe a en effet beaucoup et mal vieilli car personne maintenant défend ses idées sur l'économie . Les débats historiographiques en histoire sont tous idéologiquement orientés . Ce n'est pas un hasard si Y. Garlan écrivait souvent dans la revue (marxiste) Nouvelle Critique.

Le sujet n'est pas difficile, seulement il faut bien connaître les débats (je me répète mais pour avoir fait un master d'histoire grecque sur l'économie, je peux vous dire que c'est là qu'il faut concentrer ses premières lectures. Sinon, on ne comprend pas pourquoi P. Vidal-Naquet dans son classique Economie et société en Grèce ancienne (à lire et à relire) parle d'économie immergée dans le social à propos de la Grèce antique. Cette affirmation peut paraître anodine mais elle cristallise à elle seule les oppositions de certains !

La Nouvelle Clio de Claire Préaux n'est- il pas critiqué (notamment sur la royauté hellénistique) ? J'ai toujours entendu dire ça à La Sorbonne. Médisance ou réalité ? Bref, est- ce un ouvrage vraiment fiable reconnu comme tel ?

Méfie-toi de ces professeurs qui parfois dénigrent leurs collègues pour des raisons autres qu'intellectuelles! Ce livre de Cl. Préaux est probablement un peu vielli sur certains points, quant à sa fiabilité, cette historienne a fait des travaux sérieux et rigoureux, tu n'apprendras pas de grosses bêtises en le lisant! Sur la royauté hellénistique, l'apport novateur est surtout venu des études sur la religion royale, la question de la divinisation du roi (et de la reine) et de leurs cultes. Là dessus, privilégie les livres récents.

C'est justement parce ce que je m'en méfiais que j'ai demandé

Intéressant tout ça. Il va falloir se mettre à niveau en économie, ne serait-ce que sur le vocabulaire.

PS : C'est Alain Bresson

Désolé pour la faute, c'est bin Bresson et non pas Besson . On a beaucoup entendu parlé d'Eric Besson avec la campagne présidentielle et je l'ai donc malheureusement affublé du même nom. Bresson Bresson Bresson Bresson Bresson Bresson Bresson

Pour le sujet d'histoire grec du capès je conseille le livre de Pierre Lévêque , l'aventure grecque; il est très bien fait, facile à lire, et utile pour débuter. J'ai également fiché Economies et sociétés en Grèce Ancienne de Vidal Naquet et Austin.

Le livre de P. Lévêque est une bonne synthèse pour savoir un peu tout sur toute la Grèce antique. Facile à lire en effet et en poche donc, à avoir dans sa bibliothèque.

J'ajoute quatre ouvrages à paraître à la rentrée 2007 :
A. Bresson, L'économie de la Grèce des cités
P. Brulé (dir.), Economie et société en Grèce antique
M. Brunet et S. Colin-Bouffier, Grèce : économie et société (478-88)
O. Picard, Grèce : économie et société (478-88)

Attention aux vieilleries.... Les débats des années 60/70 ne manqueront pas d'être résumés ici ou là. Et ca suffira largement !

En guise d'introduction, un nouveau manuel dont personne ne parle ici et qui pourtant est très bien :
François Lefèvre, Histoire du monde grec antique, Paris 2007 (livre de poche 9 euros).