Vient de paraître chez Belin:
Présentation de l'éditeur:
Citer :
Au cœur d’une Renaissance brillante et prometteuse, et alors que les grandes Découvertes élargissaient considérablement les horizons européens, la chrétienté occidentale s’est trouvée plongée dans le drame de la déchirure. Le contraste est saisissant entre des images d’une beauté éternelle comme la Joconde ou la chapelle Sixtine, et celles des violences des guerres de religion : contradictions humaines d’une époque qui ne parvient pas à surmonter l’altérité culturelle qui surgit alors sous forme de ruptures théologiques et ecclésiologiques !
Sans doute le poids du religieux est-il aujourd’hui moins prégnant qu’il ne le fut par le passé, tout au moins en Occident ; cependant, l’étude des drames de ces temps anciens, objet de ce livre, conserve un remarquable intérêt pour analyser et comprendre les ressorts profonds des actions humaines. Nous avons cherché à décrypter les origines des affrontements religieux, leurs modalités et leur aboutissement, en essayant de poser, selon les principes de la collection, les principales questions historiographiques, bibliographiques et thématiques par lesquelles se révèle ce pan d’histoire d’un siècle et demi où ont éclaté, dans des rapports de force violents, les interrogations sur le sens de l’humanité, les structures des Églises et sur les consensus culturels et sociaux.
Pierre-Jean Souriac , agrégé d’histoire, Maître de Conférences à l’Université Jean Moulin-Lyon III, membre du Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes.
René Souriac , agrégé d’histoire, est Professeur émérite à l’université de Toulouse-II le Mirail.
La thèse de P.-J. Souriac est par ailleurs publiée ce mois-ci chez Champvallon:
Présentation de l'éditeur:
Citer :
Que sait-on des hommes qui se battaient en France au cours de la deuxième moitié du XVIe siècle ? Que sait-on des hommes qui commandaient à ces soldats de fortune, du matériel engagé, des soldes ou des lieux de vie et de combats ? Que sait-on de la place occupée par la guerre dans la vie locale des régions françaises alors que catholiques et protestants d'une même ville, d'une même province, faisaient le choix de l'affrontement ? Que sait-on enfin des modalités concrètes d'une déchirure sociale qui menaça un temps de faire tomber le royaume de France dans le chaos ? Pour une des dernières fois peut-être de l'histoire du pays, des civils devinrent soldats sous l'autorité de leur seigneur ou de leurs consuls, des marchands, trésoriers militaires, des maçons, ingénieurs en fortification, chacun mêlant ses propres armes, son propre engagement, au profit d'une cause partisane commune dont l'initiative demeurait aux mains des pouvoirs locaux. Ultime avatar d'une organisation sociale où la violence collective pouvait être canalisée et légitimée par des chefs politiques régionaux, ces conflits vécurent de la capacité trouvée localement à transformer le spasme de l'émeute en système de guerre. Véritable adaptation de la société tout entière, les mécanismes en œuvre révèlent les moyens d'un affrontement civil durable, mécanismes que l'on pourrait assimiler à une forme de militarisation de la société. Tout ceci ne s'acheva pas cependant dans le chaos politique. La guerre engendra un ordre capable d'armer deux factions opposées et de trouver durablement le financement de ce processus. Organiser, armer, financer, trois actions qui devinrent le quotidien d'une société initiant et subissant les manifestations d'un conflit sur son propre lieu de vie. En s'intéressant au Midi toulousain, ce livre cherche à pénétrer au cœur d'un territoire déchiré par les luttes religieuses, écartelé entre des catholiques et des protestants qui ont délibérément transformé leur lieu de vie commun en champ de bataille.
Notez enfin que l'excellent manuel de Denis Crouzet sur
Les origines de la réforme française, paru en 1996 chez SEDES sera réédité prochainement chez Belin.