Pour une composition, combien de temps doit-on consacrer à l'élaboration du plan? Le temps de pré-rédaction en gros.

J'ai un peu de mal dans ces situations de travaux chronométrés

Ca dépend de ta facilité/rapidité à rédiger et à trouver des idées, ainsi que du sujet. Sur un sujet où tu n'as rien à dire, tu vas peut-être passer plus de temps à chercher des idées et à constituer un plan, et moins à rédiger, alors que sur un sujet plus bateau, le plan sortira peut-être plus facilement (ce qui n'est pas forcément un gage de qualité d'ailleurs... )
Pour le CAPES, je pense séparer en gros de cette manière, en restant très souple cependant :
- lecture et réflexion sur le sujet, première problématique (10-15 min)
- recherches d'idées et première organisation (20-30 min)
- rédaction de la problématique (5-10 min)
- confection du plan (30 min)
- introduction/conclusion (20 min)
=> entre 1h 15 et 1h45 de travail pré-rédactionnel
- rédaction (3 h - peut-être un peu court ?)
- relecture (15min)
(hurlements de désespoir : 6-7 h)

Mais ça reste à tester (vivent les concours blancs !), et on ne fonctionne pas tous de la même manière pour faire une dissert !

Le tout est de ne pas se faire piéger par le manque de temps, si l'on en a trop passé au brouillon... Le risque est parfois grand à passer trop de temps à vouloir le plan "parfait" si c'est pour ne pas pouvoir terminer la copie ou balancer une conclusion de trois lignes (sans parler de la relecture)... Comme le souligne calame, cette gestion du temps (5h de préparation) s'optimise pendant les écrits blancs.
Autre point: il paraît plus que nécessaire de rédiger l'introduction et la conclusion au brouillon, et cela doit donc être compris dans le temps passé au brouillon.
S'il fallait vraiment dégager une fourchette, et je parle là uniquement de l'écrit en histoire, je dirais entre 1h (grand minimum) et 1h 30, mais pas au-delà.
Et surtout, se garder le temps de la relecture (un petit quart d'heure), car il arrive parfois que, pris par le développement de nos idées, l'on oublie des mots ou que l'on se trompe de dates, que l'on orthographie mal un nom, etc...

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[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...
Renaud, Mistral gagnant, 1985.

C'est en t'entraînant que tu le sauras. Chacun a son truc.
Personnellement, je passe beaucoup plus de temps sur mon brouillon que les précédents intervenants. Sur une épreuve de 5h, je me mettais à rédiger au propre au bout de 2h30. Mes plans au brouillon sont hyper détaillés et me prenaient 2h + presque une demi heure pour rédiger l'intro au brouillon (la conclusion je ne l'ai jamais rédigée à l'avance).
Une fois le brouillon fini, j'écris comme une machine sans penser et en carburant.

Comme quoi, c'est vraiment "chacun sa technique" !

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[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...
Renaud, Mistral gagnant, 1985.

Je rédige toujours une conclusion à l'avance, en cas d'urgence à la fin, histoire de n'avoir pas trois brimborions de phrases qui se battent en duel. Ceci dit, c'est vrai que l'écrire à la suite du devoir quand on a le temps est souvent plus cohérent et agréable.

Question un peu bête, mais j'ai lu des trucs effrayants : en cinq heures, vous avez le temps de produire combien de pages à peu près ? Pour ma part, en histoire de l'art, deux copies doubles, c'était souvent un maximum (sauf sujet pointu parfaitement maîtrisé), mais j'ai l'impression que les "vrais" historiens écrivent beaucoup plus long. Simple impression ?

3 copies et demi au bac en 4h. Après, je préfère produire un travail qualitativement bon que quantitativement élevé mais vous me répondrez que l'on peut allier les deux.

C'est dangereux le comptage des pages... Entre ceux qui écrivent une ligne sur deux, ceux qui écrivent petit/gros, et les différents types de copies de concours (petits carreaux, lignes très espacées, etc...)

Moi j'ai toujours eu tendance à être assez concis, même si la longueur de mes devoirs varie selon les sujets. En tout cas, j'ai toujours pu constater l'absence de corrélation entre la longueur et la hauteur de la note (d'ailleurs, l'année dernière lors de mes concours blancs, c'est mon devoir le plus court qui a été le mieux récompensé). Je dirais que pour une copie de concours, deux copies doubles, ce n'est pas "trop court" si le texte est de qualité, et si les parties sont équilibrées...

D'après mes souvenirs, j'avais écrit une douzaine de pages à l'écrit d'histoire l'année dernière... Mais je n'en suis pas certain... Ah, la mémoire des historiens...

Je viens de recevoir les fiches individuelles de notation de mes copies et de mes prestations orales. C'est très instructif.

Certains correcteurs identifient avec beaucoup de pertinence les insuffisances de la démonstration ou les petits défauts formels.
Il faut cependant insister sur l'importance de la double notation (en vigueur à l'agrégation) qui devrait être élargie au capes ! Je me permets d'illustrer mon propos, notamment en géo. Pour l'un : "copie longue et peu précise, plan et logique confus, lisibilité médiocre, style parfois verbeux" et l'autre "ensemble clair, bien mené, des exemples et des références pertinents, bons croquis" ou encore en moderne "sujet mal cadré, propos beaucoup trop généraux parfois confus même si de bons passages, une approche partielle, superficielle du sujet dont de nombreux aspects ne sont pas envisagés, une vaste érudition à valoriser" et pour l'autre correcteur "copie très précise qui témoigne d'une vraie réflexion sur le sujet, les principaux thèmes du sujet (sauf la question des Juifs) sont bien abordés même si le plan d'ensemble manque de lisibilité. Bref une copie très estimable (qui aurait gagné à approfondir les justifications, théorie de la résistance) un peu touffue mais qui a une réelle épaisseur historique). Notez que je suis bien mieux noté dans les épreuves pour lesquelles les deux correcteurs ont la même vision de mon travail

En tout cas, je les remercie pour ces notices qui, positives ou négatives, ne me semblent jamais manquer de pertinence !

Merci pour ce témoignage instructif.
Je ne savais pas qu'on pouvait avoir ses fiches de notation.

Je trouve ça assez incroyable les différences d'appréciation entre correcteurs! Surtout en géo.

Par curiosité, savez-vous les notes que vous ont mis chacun des correcteurs?
Si oui, sans nous dire ces notes, bien entendu, qui ne nous regardent pas, pouvez-nous donner la différence de points que ces correcteurs aux appréciations différentes vous ont mis et comment cela a été harmonisé pour la note finale?
Pour la géo, les commentaires sont vraiment très différents. Pour la moderne, en revanche, on sent qu'ils ont pointé à peu près les mêmes qualités et défauts, mais que l'un a surtout été marqué par les défauts et que l'autre a surtout vu les qualités. Peut-être que l'un voit toujours le négatif, l'autre toujours le positif, mais que finalement leur notation est la même C'est pour ça que je demande.
Et aussi parce que je suis curieux de savoir comment on tranche en cas de notes différentes.

Quelqu'un m'a raconté qu'un correcteur lui avait mis 9, un autre lui avait mis 3, et que finalement elle avait eu 6, ce que je trouve absurde : 9 est une bonne note, 3 une mauvaise, la copie ne vaut pas entre les deux, c'est l'un des deux correcteurs qui s'est gouré.

Je n'ai malheureusement que la note finale de chaque épreuve.

On nous a affirmé à plusieurs reprises qu'il y avait la double correction au CAPES également...

Je confirme la double correction au capes d'HG. Les correcteurs ne sont pas forcément des spécialistes de la période traitée et/ou du thème à évoquer, ils suivent une grille de correction/notation très détaillée.

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« Le luxe [...] corrompt à la fois le riche et le pauvre, l’un par la possession, l’autre par la convoitise ; [...] il ôte à l’État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l’opinion. »

Je suis personnellement comme Hélios : mes plans étaient toujours ultra détaillés. Comme ça au moment de rédiger, je prenais point par point, et je n'avais plus qu'à faire des phrases. Ça venait tout seul très très rapidement. Jamais je n'ai trouvé le temps de rédiger mes conclusions, toujours dans l'urgence... Donc niveau temps, je passais bien 2h sur mon brouillon pour réaliser le plan et l'intro.
Quant au nombre de pages, de mémoire au capes : 16 pages en histoire, 13 pages en géo croquis intermédiaires inclus, mais sans compter la légende du croquis de synthèse.

On se sent vite nul quand on passe l'agreg...