L'Occident a connu cette désignation collégiale d'un seigneur (par exemple, Charles Martel). Tôt ou tard, les monarchies électives ont toutes finies en monarchies dynastiques.
Il se pourrait que la raison soit un problème d'autorité et d'efficacité. Le vote nécessite des compromis et marchandages plus ou moins néfastes au pouvoir.
C'est ainsi que les monarchies d'Europe centrale et orientale (Russes, Polonais) furent plus longtemps élective mais le suzerain était tellement affaibli et compromis par les marchandages que son autorité manquait en tant de crise. C'est ainsi que la Pologne s'est faite réduire par les Russes et les Allemands.
Par la suite, les monarchies dynastiques européennes et leurs règles de succession relativement claires ont limité les guerres civiles. Quelques guerres inter-étatiques d'envergure ont cependant éclaté chaque fois que ces règles dynastiques étaient violées, souvent pour des raisons chauvines (guerres de Cent Ans, de Succession du Portugal, d'Espagne, de Pologne, d'Autriche, de Bavière...).
L' "Orient compliqué" n'a pas su éviter ses guerres civiles car il n'a jamais établi de règles de succession.
calame a écrit :
C'est un cas un peu particulier, mais à la période mamluke, le pouvoir n'est pas dynastique : il y a donc une forme de choix (principalement dans les "promotions" de mamluks). Je n'en connais pas exactement les modalités, peut-être que quelqu'un sera plus au courant. On est quand même très loin d'une forme démocratique.
En Egypte, en Asie centrale ou en Inde, plusieurs dynasties de mamelouks se succèdent à un moment ou un autre.
calame a écrit :
Sinon, il me semble que le monde islamique est régi jusqu'à la période contemporaine par des dynasties, donc sans choix.
Dans une dynastie, les frères et parfois les oncles se déchirent pratiquement à chaque décès du seigneur en titre. Le choix réside donc dans le choix du bon "poulain". Le plus fort tue ses rivaux et est accepté par ses sujets comme résultant d'un "jugement de Dieu".
Parfois, les empires sont morcellés. Morcellés ou non, les empires musulmans sont terriblement affaiblis par des guerres familiales qui les livrent divisés aux croisés, aux Turcs, aux Mongols...
L'adage européen "un peuple, un Etat" est ici explosé, par exemple : un peuple (arabe, et encore), 3 religions (au moins), 19 Etats, des milliers de tribus, des dizaines de milliers de clans et des centaines de milliers de familles dont chaque chef mène l'agenda avec amateurisme, antagonisme et imprévoyance. Et c'est pareil chez les Turcs, les Kurdes, les Persans, les tribus aghanes, indiennes et d'Asie centrale, etc.