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Message Publié : 28 Juin 2007 13:57 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

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YMD avait écrit :
Citer :
Si l'islam repose sur un "livre révélé par Dieu par l'intermédiaire d'un envoyé de Dieu", le judaïsme et le christianisme eux reposent sur la "parole", une tradition orale vivante dans une communauté de croyants, bien avant d'être retranscrite par écrit. La transcription de la Bible (environ 70 livres écrits par une foule de scribes différents, dans des genres littéraires différents, pour des objectifs et des destinataires différents, à des époques différentes, dans des lieux différents, etc.) s'est étalée sur près de mille ans...

... et Sam avait compris :
Citer :
Enfin, Yves-Marie, dire que le Christianisme et la Judaïsme sont a contrario de l'Islam des religions de la Parole est au fond faux car la tradition orale est un caractère des cultures sémites tribales dépourvues de réelles écritures consensuelles. Or, sans livre autrement dit, sans écriture, je ne vois pas comment les religions historiques auraient pu exister dans le temps.

Il ne s'agit pas de nier l'importance de l'écrit dans la conservation et la transmission, mais de distinguer d'une part Tradition orale en perpétuelle évolution + Tradition écrite (à égalité d'importance du point de vue de l'autorité) et, d'autre part, Tradition écrite figée une fois pour toutes, ne varietur.

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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Message Publié : 04 Juil 2007 17:21 
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Plutarque
Plutarque
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YMD avait surtout écrit :

Citer :
Si l'islam repose sur un "livre révélé par Dieu par l'intermédiaire d'un envoyé de Dieu", le judaïsme et le christianisme eux reposent sur la "parole", une tradition orale vivante dans une communauté de croyants, bien avant d'être retranscrite par écrit. La transcription de la Bible (environ 70 livres écrits par une foule de scribes différents, dans des genres littéraires différents, pour des objectifs et des destinataires différents, à des époques différentes, dans des lieux différents, etc.) s'est étalée sur près de mille ans...


Or, toutes les trois religions, étant sémites par excellence ont eu les mêmes moyens de transmission et de propagation !

++

_________________
« Il extrait de terre de l'huile pour faire resplendir son visage » (Psaumes 104)


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Message Publié : 04 Juil 2007 18:07 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
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Citer :
Or, toutes les trois religions, étant sémites par excellence ont eu les mêmes moyens de transmission et de propagation !

On ne va pas "pinailler"!... mais on peut signaler que l'ensemble du Nouveau Testament fut consigné en grec, dans un monde fortement hellénisé du point de vue culturel et fortement romanisé du point de vue social, après avoir été diffusé oralement en araméen, grec, latin, arménien (selon les zones)... La mentalité sémitique qui irrigue l'Ancien Testament est indispensable pour comprendre le Nouveau Testament (même s'il cite l'Ancien Testament dans la traduction grecque de la LXX), mais celui-ci doit encore davantage à la mentalité grecque...
La diffusion du message chrétien s'effectua sous forme de tache d'huile, pas à pas ; celle de l'islam sous forme d'huile bouillante et éclaboussante, au grand galop des conquérants !

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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Message Publié : 15 Août 2007 0:02 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 22 Juin 2007 11:36
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Deshays Yves-Marie a écrit :
Citer :
Abraham et tous les autres prophètes ont amené aux hommes le même message : celui du monothéisme. Le message est le même pour tous les prophètes.
Le christianisme et le judaïsme sont des religions du livre, justement parce qu'elles reposent sur des livres révélés par Dieu par l'intermédiaire d'un envoyé de Dieu.

Avez-vous relu assez attentivement les messages précédents sur le présent sujet?
Si l'islam repose sur un "livre révélé par Dieu par l'intermédiaire d'un envoyé de Dieu", le judaïsme et le christianisme eux reposent sur la "parole", une tradition orale vivante dans une communauté de croyants, bien avant d'être retranscrite par écrit. La transcription de la Bible (environ 70 livres écrits par une foule de scribes différents, dans des genres littéraires différents, pour des objectifs et des destinataires différents, à des époques différentes, dans des lieux différents, etc.) s'est étalée sur près de mille ans... Jésus n'a rien écrit... Les textes les plus anciens du Nouveau Testament ne sont pas les quatre évangiles ("quatre", pas "un"!) mais des lettres de l'apôtre Paul.
.



toutes les religions révélées ont connu une tradition orale....


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Message Publié : 15 Août 2007 11:40 
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Polybe
Polybe

Inscription : 09 Juil 2006 14:11
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Le christianisme réduit à Jésus et aux apôtres (et encore) est celui de la parole, mais dès Paul, le dogme s'établit sur le texte. La volonté de mettre en forme une Vulgate, de déterminer quels sont les textes apocryphes ou canoniques, d'établir un dogme par des réunions en conciles, tout cela mène à la prégnance très rapide de l'écrit dans la constitution du christianisme.

Chez les juifs, Torah et Talmud sont omniprésents. Les écoles se basent sur l'apprentissage de l'écriture, la sociabilité se fait sur l'apprentissage de la torah, certains portent même le Livre sur eux...

bref, christianisme et judaïsme sont, au plus tard depuis le IIe siècle de notre ère, des religions basées sur l'écrit. Après, les appeler "religions du Livre" comme s'il n'en existait qu'un seul, c'est peut-être là où ça bloque également


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Message Publié : 17 Août 2007 16:29 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 22 Juin 2007 11:36
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Deshays Yves-Marie a écrit :
Citer :
les non musulmans ne donnent aucune crédibilité au Coran
Il ne s'agit pas de crédibilité ou de non crédibilité mais de la possibilité d'effectuer sereinement une critique textuelle interne et une critique contextuelle selon des méthodes modernes d'examen. Le fait qu'Othman ait fait détruire la quasi totalité des exemplaires du Coran en circulation pour n'en conserver qu'une version désormais considérée comme la vulgate officielle unique ne facilite pas les choses... Les musulmans considèrent-ils qu'Othman fut "inspiré" par Dieu quand il procéda à l'établissement de cette version unique canonique?


je n'ai jamais entendu d'un quelconque musulmans ce que vous dites-là: othman fut 'inspiré par Dieu'...
Et puis je me permet de vous rappeler que othman n'a pas officialiser une version du coran mais plusieurs qu'on retrouve parfaitement a notre époque.
Il n'a rien détruit.


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Message Publié : 17 Août 2007 16:37 
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Hérodote
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Inscription : 22 Juin 2007 11:36
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Antinéa a écrit :

Le Coran précise qu'il a révéler son message à Abraham, Moise, Jesus à travers des livres c'est pour cela que celui ci appelle les juifs et les chrétiens "gens du Livre" maintenant que les juifs ou chrétiens affirme que leur révelations respectives reposent sur "la parole" ne change rien à ce fait, les musulmans ne croivent sur parole que le Coran.



tout ce qui touche au normatif (régles,obligations, rituels) les musulmans ne prétent attention qu'au Coran. Néanmoins, en ce qui concerne les récits des divers prophètes et personnages pieux, les musulmans n'ont aucun agacement à aller dans les évangiles pour expliquer les récits auxquels le Coran fait allusion.


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Message Publié : 17 Août 2007 20:10 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
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je n'ai jamais entendu d'un quelconque musulmans ce que vous dites-là: othman fut 'inspiré par Dieu'... Et puis je me permet de vous rappeler que othman n'a pas officialiser une version du coran mais plusieurs qu'on retrouve parfaitement a notre époque.
Il n'a rien détruit.

Je n'ai pas dit qu' "Othman fut inspiré par Dieu", j'ai posé la question "Peut-on dire qu'il fut "inspiré" lorsqu'il a fixé un texte unique (considéré depuis comme "le" texte inspiré) en détruisant les autres?".
Quelles sont "les" versions du Coran "qu'on retrouve parfaitement à notre époque"? Le texte arabe n'est-il pas identique quelles que soient les éditions réalisées dans tel ou tel pays? Où (si elles existent...) peut-on se procurer les "variantes" dont vous parlez?
Pour poser mes questions, sans remonter à des sources originales savantes, je suis parti de ce que j'ai lu récemment dans :

L'islam en 50 clésd'Antoine SFEIR
(postface de Dalil BOUBAKEUR, recteur de l'Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris)
Editions Bayard

Voici le passage (page 41-42) :
"Le Coran, terme arabe qui désigne la récitation, la dictée, est la parole même de Dieu telle que transmise par Allah à Mahomet par l'intermédiaire de l'archange Gabriel. Il est considéré par le musulman comme le Livre saint par excellence. En fait, la parole divine est initialement une récitation orrale dans une culture où le livre n'existe pas vraiment.
UN TEXTE SACRE ET INVARIABLE
Récité par le Prophète de son vivant, le message est reçu par les compagnons fidèles et noté par ceux d'entre eux qui avaient plus ou moins l'usage de l'écriture. Ces écrits épars se feront plus réguliers à partir de l'hégire et de l'établissement de la communauté à Médine.
Plusieurs aide-mémoire sont ainsi constitués et l'idée de consigner dans un livre cette "dictée surnaturelle enregistrée par le Prophète inspiré" fait son chemin. A la mort du Prophète, ses derniers compagnons sont mis à contribution.
Ce n'est qu'avec le troisième successeur de Mahomet, le calife Othman, que le projet va aboutir, en 652, vingt ans après la mort du Prophète. Ce sera la version définitive du Coran, la "vulgate othmanienne". En effet, le calife prendra soin de faire détruire toutes les autres versions qui circulaient alors au sein de l'empire naissant. De ce fait, le texte du Coran est invariable. [...] Il semble que, dans la version écrite définitive du Coran de 652, les sourates les plus longues, c'est-à-dire celles qui figurent au début du livre, soient paradoxalement celles qui ont été récitées à Médine. Elles ont un ton solennel et souvent juridique alors que celles de La Mecque ont un style beaucoup plus poétique."
L'ISLAM ET LES GENS DU LIVRE (pages 67-68) :
Vis-àvis des fidèles des autres religions monothéistes, qu'il appelle "gens du Livre" (Ahl al-Kitâb), l'islam a une attitude contrastée. En arrivant à Médine, le Prophète espérait trouver un appui auprès des trois tribus juives de la ville : n'étaient-elles pas farouchement monothéistes, se réclamant de la même descendance d'Abraham?
A l'égard des chrétiens, la même attitude d'ouverture se manifeste au début de la prédication. Le Prophète lui-même signe en 631 un pacte avec la communauté chrétienne de l'oasis de Najran. En échange d'un impôt spécial, mais raisonnable, ce "pacte de Najran" garantit la protection de la Oumma aux chrétiens de la région et assure qu'aucune humiliation ne pèsera sur eux. Ce libéralisme se retrouvera dans le Coran : "Pas de contrainte en religion!"
UN STATUT LIBERAL, MAIS PRECAIRE...
Mais l'euphorie des premières années va vite laisser la place à des circonstances aggravantes. Plus les mois passent, plus les avertissements et les menaces se multiplient à l'égard des juifs et des chrétiens. On reproche aux premiers de s'être détournés des Ecritures : "Ceux qui étaient chargés de la Torah et qui, ensuite, ne l'ont plus acceptée, ressemblent à l'âne chargé de livres" (sourate 62, verset 5).
Aux seconds, le reproche est encore plus lourd puisqu'il va les ranger bientôt dans la catégorie des impies : "Ceux qui disent "Dieu est, en vérité, le Messie, fils de Marie" sont impies" (sourate 5, verset 17). Et dans la même sourate : "Oui, ceux qui disent : "Dieu est, en vérité, le troisième des trois" sont impies" (verset 73).
La protection ("dhimmitude", de l'arabe dhimmis, "protégés") va devenir de plus en plus pesante, car elle s'assortit de restrictions précises. D'autres pactes seront signés, le plus important étant le "pacte d'Omar", signé en 635 par les chrétiens de Syrie et de Palestine lors de la conquête musulmane. Celui-ci exige des minoritaires de "demeurer dans [un] état d'humiliation", ce qui est en complète contradiction avec le pacte de Najran... Mais ce nouveau pacte s'inscrira rapidement dans la tradition et certaines écoles juridiques en feront un modèle, "la voie à suivre".
Les deux sections suivantes (page 69 & 70) exposent en quoi ce statut est
... DISCRIMINATOIRE ET RESTRICTIF
et en quoi on y trouve
UNE TRADITION QUI PERDURE.

Une autre source "non savante" de mes remarques est le :

Petit lexique des idées fausses sur les religions
d'Odon VALLET
(Editions Le Livre de Poche, Albin Michel 2002).

Page 108 :

LIVRE
"Le judaïsme, le christianisme et l'islam sont les religions du Livre".

C'est une triple erreur. D'autres religions possèdent un Livre sacré et ces trois-là ne se réfèrent pas au même ouvrage qui, d'ailleurs, est une oeuvre souvent plurielle. Le christianisme n'est pas la religion de l'Evangile mais de quatre évangiles (cinq si l'on suit saint Paul qui appelle ses épîtres "mon évangile"). Et la Bible est un mot grec pluriel (ta biblia) signifiant "les livres". Seul le Coran mériterait ce singulier, encore qu'on y décèle des influences de la Bible et des évangiles : il s'agit donc d'un ouvrage de synthèse, d'une réinterprétation de plusieurs messages par un homme qui ne savait peut-être pas lire : Mohammed. Cette tendance à l'unité se retrouve dans le nom qu'après la conquête arabe les musulmans donnaient aux juifs et aux chrétiens : les "gens du Livre".
Le judaïsme est la religion de 24 petits recueils : "les livres" (ha-sefarim) forment une bibliothèque hétéroclite où l'on trouve des chants d'amour (Cantique des cantiques), des écrits de sagesse (l'Ecclésiaste), des livres inspirés (les Prophètes) et, surtout, 5 recueils dits de la Loi (Torah). Celle-ci a, pour les juifs, une valeur supérieure au contenu des autres livres alors que le christianisme accorde la même valeur canonique à l'ensemble de ces ouvrages qu'il nomme Ancien Testament. [...]
Dans l'ensemble, chrétiens et juifs affirment [...] le caractère sacré ou, du moins, vénérable d'un même ensemble de textes [...] alors que les juifs ne croient pas du tout que le Nouveau Testament soit un livre inspiré par Dieu.
Quant aux musulmans, ils estiment que juifs et chrétiens ont déformé dans leurs livres saints la révélation des messages de Dieu que seul le Coran restitue dans son intégrité. Et comme juifs et chrétiens ne croient pas en l'inspiration divine du Coran, il est injustifié de dire que les religions se réclamant d'Abraham sont celles du Livre.
Le statut de l'Ecriture sainte diffère d'ailleurs dans ces confessions. Les juifs estiment que la Révélation contenue dans les livres bibliques a son complément indispensable dans les commentaires ou "études" (talmuds) édités à Jérusalem (en fait près du lac de Tibériade) et à Babylone vers le Ve siècle après Jésus-Christ.
Les protestants pensent que l'Ecriture se suffit à elle-même (sola scriptura) alors que les orthodoxes y ajoutent la Tradition (des Pères de l'Eglise) et les catholiques le Magistère (du pape et de l'Eglise).
Les musulmans complètent le Coran par les "dits" (hadiths), recueils de paroles du prophète Mahomet.
Et puisque ni Moïse ni Jésus ni Mahomet n'ont jamais écrit eux-mêmes la moindre ligne, les "religions du Livre" sont surtout des religions de la Parole recueillie et transmise par l'oral puis par l'écrit".

Je ne me serais jamais permis d'avancer quoi que ce soit sur ce sujet de ma propre autorité... En me référant à Antoine SFEIR (et à Dalil BOUBAKEUR) ainsi qu'à Odon VALLET, j'ai pris la précaution de faire appel à des auteurs récents (contemporains, en fait) infiniment plus compétents que moi en la matière, et à des ouvrages faciles à se procurer à petit prix.

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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Message Publié : 20 Août 2007 19:45 
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Hérodote
Hérodote

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Deshays Yves-Marie a écrit :
Citer :
je n'ai jamais entendu d'un quelconque musulmans ce que vous dites-là: othman fut 'inspiré par Dieu'... Et puis je me permet de vous rappeler que othman n'a pas officialiser une version du coran mais plusieurs qu'on retrouve parfaitement a notre époque.
Il n'a rien détruit.

Je n'ai pas dit qu' "Othman fut inspiré par Dieu", j'ai posé la question "Peut-on dire qu'il fut "inspiré" lorsqu'il a fixé un texte unique (considéré depuis comme "le" texte inspiré) en détruisant les autres?".
Quelles sont "les" versions du Coran "qu'on retrouve parfaitement à notre époque"? Le texte arabe n'est-il pas identique quelles que soient les éditions réalisées dans tel ou tel pays? Où (si elles existent...) peut-on se procurer les "variantes" dont vous parlez?
Pour poser mes questions, sans remonter à des sources originales savantes, je suis parti de ce que j'ai lu récemment dans :

L'islam en 50 clésd'Antoine SFEIR
(postface de Dalil BOUBAKEUR, recteur de l'Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris)
Editions Bayard

Voici le passage (page 41-42) :
"Le Coran, terme arabe qui désigne la récitation, la dictée, est la parole même de Dieu telle que transmise par Allah à Mahomet par l'intermédiaire de l'archange Gabriel. Il est considéré par le musulman comme le Livre saint par excellence. En fait, la parole divine est initialement une récitation orrale dans une culture où le livre n'existe pas vraiment.
UN TEXTE SACRE ET INVARIABLE
Récité par le Prophète de son vivant, le message est reçu par les compagnons fidèles et noté par ceux d'entre eux qui avaient plus ou moins l'usage de l'écriture. Ces écrits épars se feront plus réguliers à partir de l'hégire et de l'établissement de la communauté à Médine.
Plusieurs aide-mémoire sont ainsi constitués et l'idée de consigner dans un livre cette "dictée surnaturelle enregistrée par le Prophète inspiré" fait son chemin. A la mort du Prophète, ses derniers compagnons sont mis à contribution.
Ce n'est qu'avec le troisième successeur de Mahomet, le calife Othman, que le projet va aboutir, en 652, vingt ans après la mort du Prophète. Ce sera la version définitive du Coran, la "vulgate othmanienne". En effet, le calife prendra soin de faire détruire toutes les autres versions qui circulaient alors au sein de l'empire naissant. De ce fait, le texte du Coran est invariable. [...] Il semble que, dans la version écrite définitive du Coran de 652, les sourates les plus longues, c'est-à-dire celles qui figurent au début du livre, soient paradoxalement celles qui ont été récitées à Médine. Elles ont un ton solennel et souvent juridique alors que celles de La Mecque ont un style beaucoup plus poétique."
L'ISLAM ET LES GENS DU LIVRE (pages 67-68) :
Vis-àvis des fidèles des autres religions monothéistes, qu'il appelle "gens du Livre" (Ahl al-Kitâb), l'islam a une attitude contrastée. En arrivant à Médine, le Prophète espérait trouver un appui auprès des trois tribus juives de la ville : n'étaient-elles pas farouchement monothéistes, se réclamant de la même descendance d'Abraham?
A l'égard des chrétiens, la même attitude d'ouverture se manifeste au début de la prédication. Le Prophète lui-même signe en 631 un pacte avec la communauté chrétienne de l'oasis de Najran. En échange d'un impôt spécial, mais raisonnable, ce "pacte de Najran" garantit la protection de la Oumma aux chrétiens de la région et assure qu'aucune humiliation ne pèsera sur eux. Ce libéralisme se retrouvera dans le Coran : "Pas de contrainte en religion!"
UN STATUT LIBERAL, MAIS PRECAIRE...
Mais l'euphorie des premières années va vite laisser la place à des circonstances aggravantes. Plus les mois passent, plus les avertissements et les menaces se multiplient à l'égard des juifs et des chrétiens. On reproche aux premiers de s'être détournés des Ecritures : "Ceux qui étaient chargés de la Torah et qui, ensuite, ne l'ont plus acceptée, ressemblent à l'âne chargé de livres" (sourate 62, verset 5).
Aux seconds, le reproche est encore plus lourd puisqu'il va les ranger bientôt dans la catégorie des impies : "Ceux qui disent "Dieu est, en vérité, le Messie, fils de Marie" sont impies" (sourate 5, verset 17). Et dans la même sourate : "Oui, ceux qui disent : "Dieu est, en vérité, le troisième des trois" sont impies" (verset 73).
La protection ("dhimmitude", de l'arabe dhimmis, "protégés") va devenir de plus en plus pesante, car elle s'assortit de restrictions précises. D'autres pactes seront signés, le plus important étant le "pacte d'Omar", signé en 635 par les chrétiens de Syrie et de Palestine lors de la conquête musulmane. Celui-ci exige des minoritaires de "demeurer dans [un] état d'humiliation", ce qui est en complète contradiction avec le pacte de Najran... Mais ce nouveau pacte s'inscrira rapidement dans la tradition et certaines écoles juridiques en feront un modèle, "la voie à suivre".
Les deux sections suivantes (page 69 & 70) exposent en quoi ce statut est
... DISCRIMINATOIRE ET RESTRICTIF
et en quoi on y trouve
UNE TRADITION QUI PERDURE.

Une autre source "non savante" de mes remarques est le :

Petit lexique des idées fausses sur les religions
d'Odon VALLET
(Editions Le Livre de Poche, Albin Michel 2002).

Page 108 :

LIVRE
"Le judaïsme, le christianisme et l'islam sont les religions du Livre".

C'est une triple erreur. D'autres religions possèdent un Livre sacré et ces trois-là ne se réfèrent pas au même ouvrage qui, d'ailleurs, est une oeuvre souvent plurielle. Le christianisme n'est pas la religion de l'Evangile mais de quatre évangiles (cinq si l'on suit saint Paul qui appelle ses épîtres "mon évangile"). Et la Bible est un mot grec pluriel (ta biblia) signifiant "les livres". Seul le Coran mériterait ce singulier, encore qu'on y décèle des influences de la Bible et des évangiles : il s'agit donc d'un ouvrage de synthèse, d'une réinterprétation de plusieurs messages par un homme qui ne savait peut-être pas lire : Mohammed. Cette tendance à l'unité se retrouve dans le nom qu'après la conquête arabe les musulmans donnaient aux juifs et aux chrétiens : les "gens du Livre".
Le judaïsme est la religion de 24 petits recueils : "les livres" (ha-sefarim) forment une bibliothèque hétéroclite où l'on trouve des chants d'amour (Cantique des cantiques), des écrits de sagesse (l'Ecclésiaste), des livres inspirés (les Prophètes) et, surtout, 5 recueils dits de la Loi (Torah). Celle-ci a, pour les juifs, une valeur supérieure au contenu des autres livres alors que le christianisme accorde la même valeur canonique à l'ensemble de ces ouvrages qu'il nomme Ancien Testament. [...]
Dans l'ensemble, chrétiens et juifs affirment [...] le caractère sacré ou, du moins, vénérable d'un même ensemble de textes [...] alors que les juifs ne croient pas du tout que le Nouveau Testament soit un livre inspiré par Dieu.
Quant aux musulmans, ils estiment que juifs et chrétiens ont déformé dans leurs livres saints la révélation des messages de Dieu que seul le Coran restitue dans son intégrité. Et comme juifs et chrétiens ne croient pas en l'inspiration divine du Coran, il est injustifié de dire que les religions se réclamant d'Abraham sont celles du Livre.
Le statut de l'Ecriture sainte diffère d'ailleurs dans ces confessions. Les juifs estiment que la Révélation contenue dans les livres bibliques a son complément indispensable dans les commentaires ou "études" (talmuds) édités à Jérusalem (en fait près du lac de Tibériade) et à Babylone vers le Ve siècle après Jésus-Christ.
Les protestants pensent que l'Ecriture se suffit à elle-même (sola scriptura) alors que les orthodoxes y ajoutent la Tradition (des Pères de l'Eglise) et les catholiques le Magistère (du pape et de l'Eglise).
Les musulmans complètent le Coran par les "dits" (hadiths), recueils de paroles du prophète Mahomet.
Et puisque ni Moïse ni Jésus ni Mahomet n'ont jamais écrit eux-mêmes la moindre ligne, les "religions du Livre" sont surtout des religions de la Parole recueillie et transmise par l'oral puis par l'écrit".

Je ne me serais jamais permis d'avancer quoi que ce soit sur ce sujet de ma propre autorité... En me référant à Antoine SFEIR (et à Dalil BOUBAKEUR) ainsi qu'à Odon VALLET, j'ai pris la précaution de faire appel à des auteurs récents (contemporains, en fait) infiniment plus compétents que moi en la matière, et à des ouvrages faciles à se procurer à petit prix.




les variantes concernent la lecture/recitation et pas le sens des versets...ces variantes sont au nombres de 7...hafs, warch, ect...


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Message Publié : 20 Août 2007 20:03 
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Fustel de Coulanges
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Citer :
les variantes concernent la lecture/récitation et pas le sens des versets...ces variantes sont au nombre de 7...hafs, warch, etc...

Quel intérêt y a-t-il à citer un message qui figure déjà intégralement juste au-dessus du vôtre pour ne l'assortir que de cette remarque? C'est un peu court, jeune homme!

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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Message Publié : 22 Nov 2007 23:27 
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Thucydide
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Deshays Yves-Marie a écrit :
La protection ("dhimmitude", de l'arabe dhimmis, "protégés") va devenir de plus en plus pesante, car elle s'assortit de restrictions précises.


Cette traduction de Dhimmi par protégé d'où vient-elle ?

Dhimmi s'écrit en arabe ذمي la racine est ذم, (dhal mim) qui a le sens de vil, faute, calomnie. On retrouve cette racine quand il s'agit de parler de péchés comme l'orgueil ذم الفخر oi l'adultère ذم الزنى

Comment cela prend il un sens de protection dès lors qu'il qualifie les minorités religieuses ?


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 Sujet du message : Alistee
Message Publié : 22 Nov 2007 23:45 
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Grégoire de Tours
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Vous semblez confondre deux mots differents.

Le mot arabe dont vient ce terme est plutot dhimma (et non pas dhamma) comme on dit : 3ala dhimmati (texto : "sur ma responsabilite") dans le sens ou j'engage ma responsabilite, je me porte garant, j'engage mon honneur a garantir telle ou telle chose ... etc.

Ahl adhimma signifie donc quelque chose comme "ceux envers qui on a une responsabilite", les gens "du pact" ... etc.

_________________
Honeste vivere ; Alterum non Laedere ; Suum cuique Tribuere


Dernière édition par Harrachi78 le 22 Nov 2007 23:57, édité 1 fois.

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Message Publié : 22 Nov 2007 23:55 
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Hérodote
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Deshays Yves-Marie a écrit :
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je n'ai jamais entendu d'un quelconque musulmans ce que vous dites-là: othman fut 'inspiré par Dieu'... Et puis je me permet de vous rappeler que othman n'a pas officialiser une version du coran mais plusieurs qu'on retrouve parfaitement a notre époque.
Il n'a rien détruit.

Je n'ai pas dit qu' "Othman fut inspiré par Dieu", j'ai posé la question "Peut-on dire qu'il fut "inspiré" lorsqu'il a fixé un texte unique (considéré depuis comme "le" texte inspiré) en détruisant les autres?".
Quelles sont "les" versions du Coran "qu'on retrouve parfaitement à notre époque"? Le texte arabe n'est-il pas identique quelles que soient les éditions réalisées dans tel ou tel pays? Où (si elles existent...) peut-on se procurer les "variantes" dont vous parlez?

Bonsoir,
Sans entrer dans les détails (manque de temps... je dois aller me coucher!) précisons juste :
1- l'intégralité de la Parole coranique fut consigné, du vivant du prophète de l'islam, de 2 manières : 1 apprentissage par coeur par plusieurs compagnons ; une mise instantanée par écrit sur divers supports (peaux et os d'animaux ; on sait par ailleurs que Muhammad aviat un secrétaire attitré pour la mise par écrit du texte).
2- concernant les fameuses variantes : le calife 'Uthman mettra "à l'index" (passez moi l'expression) les versions incomplètes du Coran où compilées dans un sens différent. Sur quoi se basait 'Uthman? Si "l'inspiration" providentielle ne saurait être exclue par un croyant, le calife s'appuya concrétement sur une méthode scientifique : il rassembla les mémorisatuers du Coran ainsi que les proches compagnons de Mohammed l'ayant sous forme manuscrit, et ne conserva que les variantes dites "mutawatur", c'est à dire rapportée par un grand nombre de compagnons différents.
Mais alors, comment a-t-il fait pour garder les différentes versions ?
D'abord, il faut savoir que ces versions différaient au niveau de bouts de versets ou de mots. Pour garder l'ensemble de ces versions, 'Uthman fit retranscrire la Vulgate officielle sans points diacritiques et sans marque de voyelles : ainsi, le corpus n'était plus constitué que du "squelette" linguistique du message, squelette laissant, par la magie des langues sémitiques, une polysémie de mots parfaitement conforme à l'esprit et à la lettre des différentes versions originelles enseignées par Muhammad (car celui-ci a bien enseigné le Coran sous différentes versions à ses compagnons). Ce squelette étant rendu vivant par la tradition orale (qui se perpétue aujourd'hui encore dans le monde musulman) qui offre les clés de comprhension des Lectures faisant objet du consensus des croyants.
Cordialement

_________________
" Il n'y a pas d'eau lustrale pareille à la Connaissance " Baghavad-Gîtâ


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Message Publié : 23 Nov 2007 0:41 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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Inscription : 23 Mars 2005 10:34
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Localisation : Nanterre
Il est intéressant de voir comment le Coran parle "du Livre" (les gras sont de moi). Voici quelques extraits.
Le Coran a écrit :
Sourate III. la famille d'Imran.

3. Il a fait descendre sur toi le Livre avec la vérité, confirmant les Livres descendus avant lui . Et Il fit descendre la Thora et l'Évangile

Sourate V. La table servie

44. Nous avons fait descendre la Thora dans laquelle il y a guide et lumière. C'est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d'Allah, et ils en sont les témoins . Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi. Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants.

46. Et Nous avons envoyé après eux Jésus, fils de Marie, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora avant lui. Et Nous lui avons donné l'Évangile, où il y a guide et lumière, pour confirmer ce qu'il y avait dans la Thora avant lui, et un guide et une exhortation pour les pieux.

48. Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre....
Il est donc intéressant de voir que les livres sont censés avoir été révélés tous exactement de la même manière, y compris l'Evangile que Jésus aurait dû apporter à ses apôtres. Cette transmission ne correspond pas à l'élaboration des livres sacrés des Juifs et des Chrétiens.

Les Juifs pourraient dire que Dieu ne leur a pas donné de livre, mais son alliance, et la terre d'Israël. :twisted:
Quant aux Chrétiens, Dieu leur a tout simplement envoyé son fils.

On peut donc en conclure que ce passage du Coran fait référence à des doctrines juives ou chrétiennes qui ne font pas partie des courants que nous connaissons - pour le christianisme, on a parlé de la branche des Ebionites. L'Evangile dont il est question ici est donc un texte tout différent des quatre canonique.

En fait, la vision d'un Dieu donnant un Livre sacré dont il garde l'original est propre à l'Islam, parmi les trois grandes religions. Mais je sais que c'était aussi un dogme chez les Assyriens (j'essaierai d'en savoir plus) et je me demande s'il n'y a pas eu partage de croyance.

A moins qu'on ne suppose une influence perse avec l'Avesta du zoroastrisme.

Adso a écrit :
1- l'intégralité de la Parole coranique...
Dans quel textes le processus est-il décrit ?

_________________
Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell


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Message Publié : 23 Nov 2007 8:38 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges

Inscription : 09 Août 2005 17:34
Message(s) : 3661
Localisation : Marseille
Citer :
Les Juifs pourraient dire que Dieu ne leur a pas donné de livre, mais son alliance, et la terre d'Israël.
Quant aux Chrétiens, Dieu leur a tout simplement envoyé son fils.

Oui, grosso modo... La Révélation du Premier Testament adressé aux Juifs s'est étalée sur plus de huit siècles (ce qui constituerait une "descente" assez lente...) et celle du Second Testament (dans les deux cas, "testament" signifie "alliance") s'est d'abord adressée à ces mêmes Juifs avant de concerner tous les hommes (les chrétiens ne préexistent pas à la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus!).
D'un côté, on a l'élaboration d'un corpus oral (ce qui ne constitue pas un processus moins fiable que l'écrit dans un contexte de transmission antique) puis, après assimilation dans le culte et la culture, consigné par écrit au fil des siècles ; d'un autre côté (le Coran) on a la "descente-dictée" (concentrée sur une trentaine d'années) d'un "livre-compact" (accompagné des hadith) assez rapidement fixé par écrit.

_________________
"Le doute est le premier pas vers la conviction" (al-Ghazali, mort en 1111).


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