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Message Publié : 26 Fév 2009 10:30 
C'est légéremnt plus tard que Samarra aura une plus grande importance sous les Khalifats de d'Al Wathiq ou d'Al Mutawakkil par exemple. Par contre je suis d'accord avec vous, c'est en 833 que la nouvelle ville est véritablement fondé avec le Khalife Al Mutasim. ^^


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Message Publié : 01 Fév 2011 15:16 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile
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En voici une autre dans le domaine public mais traduite d’un contemporain. Donc tout ce qu’il y a de plus partiale. Néanmoins, elle a valeur :
Source : Ibn ‘Aqîl (m. 1119), description de Bagdâd dans les Manâqib Bagdâd (« Eloges de Bagdad ») attribués à
Ibn al-Djawzî (m. 1200), trad. anglaise G. MAKDISI, « The Topography of Eleventh Century Bagdâd : Materials
and Notes (I) », Arabica 6 (1959), pp. 185-195.
Abû l-Wafâ’ Ibn ‘Aqîl a dit : « Un jour, un personnage important qui habitait la « route du Khrurasân1 »
m’a interrogé sur Bagdad et sur les souvenirs que j’en avais. J’ai répondu ainsi :
Je ne vais pas te décrire tout, car tu aurais du mal à le croire. Je vais simplement te faire une description de
mon propre quartier, Bâb al-Tâq2, qui n’est qu’un des dix quartiers de Bagdad, tous de la taille d’une ville
syrienne.
En ce qui concerne les rues, il y en a une qui suit le cours du Tigre. Sur l’un de ses côtés, se trouvent des
palais avec vue sur le fleuve, et disposés tout le long de l’axe allant du Pont au début du jardin de Zâhir. Ce
jardin, qui appartient au sultan, fait environ 200 djarîb-s de surface3. De l’autre côté de la rue se trouvent
les mosquées des propriétaires des palais, et les résidences réservées à leurs troupes, où se trouvent aussi
leurs étables.
Tout près de cette rue, à sa droite au niveau du pont, se trouve Sûq Yahya4 qui fait le lien entre les palais
des vizirs et des émirs qui se trouvent le long des berges, comme Dâr Shâdî, Dâr al-Rabîb, Dâr Ibn al-
Awhad et Qasr al-Wâfi, dont les montures consomment quotidiennement l’équivalent de 1000 sacs de fourrage.
De l’autre côté de Sûq Yahya se trouvent les grandes boutiques et les routes prospères où se tiennent les
marchands de fleurs, les boulangers, les pâtissiers. Le dernier des palais de la rive est celui de Mu‘izz al-
Dawla, dont la digue mesure 100 briques de long. Il possède un superbe balcon.
Tel est l’aspect de Bâb al-Tâq sur la rive du Tigre. Quant aux parties qui en composent l’intérieur, il y a
tout d’abord le grand espace de la place du Pont. Cette place est divisée par deux larges rues, dont la
première est destinée aux fabricants de chaussures. Puis, il y a le Marché aux oiseaux (Sûq al-Tayr), où l’on
peut trouver tous les types de fleurs et qui abrite sur ses côtés les échoppes élégantes des changeurs, des
vendeurs des tuniques taylasân et des vêtements de luxe. [...] Puis le Marché des boulangers, le Marché des
bouchers et le Marché des Orfèvres, dont l’architecture est d’une beauté inégalée avec ses hauts édifices où
les pièces en surplomb sont supportées par un appareillage en bois de teck. Puis le Marché aux Libraires,
très grand,où les lettrés et les poètes se donnent rendez-vous, le Marché de Rusâfa, la Rue des Tombes,
Qasr al-Mahdî, la mosquée de Rusâfa, la ruelle des Rûm-s, la rue ‘Abd al-Samad, et les splendides fontaines
situées sur la route de la mosquée, où travaillent de nombreux porteurs d’eau.
Seul Karkh, sur la rive ouest, peut être comparé à ce quartier. Sur ses berges se trouvent des palais, bien
disposés, avec leurs roues à eau, leurs jardins, leurs balcons sur le Tigre. Des embarcations khaytiyya, en
bon état, attendent les seigneurs du lieu en bas de leurs palais. Elles possèdent des ornements sculptés
dans le bois d’une grande finesse. Et les canards s’ébrouent joyeusement au pied des embarcadères des
palais. Souvent, on peut entendre les voix du quartier se mêler au bruit des roues à eau, aux cancanement
des canards, à la rumeur des soldats et des serviteurs, tandis que le Tigre s’écoule calmement entre les deux
routes des palais de la rive. Les palais des berges possèdent en général des portes communiquant avec les
rues du quartier, et à chaque porte sont postées des montures harnachées et prêtes à partir, de la même
façon qu’au pied des embarcadères se trouve un bateau du type khaytiyya ou zabzab prêt à s’élancer sur le
fleuve.
On dirait que les habitants passent leur temps à célébrer des fêtes, et ils ne ratent jamais l’occasion de fêter
la circoncision d’un petit garçon ou le mariage d’une femme. Et le samedi, on se rassemble pour les
récitations modulées du Coran du haut des minbar-s, pour les compétition d’escrime et de lutte, et pour les
courses de bateaux. [...] J’ai entendu les anciens dire que le quartier possédait 500 embarcations du type
masfara, superbement décorées, pourvus de marins et de serviteurs parés de magnifiques costumes, et dont
l’usage était réservé aux plus élégants des marchands, des officiers et des seigneurs.
[...] Du côté Est se trouve le Zahir, un vaste jardin de palmiers et de fleurs. Puis derrière, trois quartiers : le
Marchés des armes, Mukharrim et le Marché aux chevaux. Les édifices s’étendent sur tout le chemin
menant à Nahr Mu‘allâ. Il y a aussi la Résidence du calife (Dâr al-khilâfa) et son magnifique palais, le Tâdj
(« la Couronne »), qui est une ville à part entière. Puis Bâb al-Marâtib (« la Porte des nomenclatures »), un
quartier exclusivement réservé aux personnes éminentes et aux membres du gouvernement.
[...] Le Karkh possède un grand nombre d’édifices merveilleux dont l’architecture est remarquable. Dans
Darb al-Za‘farân (« la Rue du safran ») se trouvent de très beaux palais. [...] À Sûr al-Halawiyîn (« la
muraille des pâtissiers »), une bibliothèque comprend 12.000 volumes.
Aussi bien à Karkh qu’à Bâb al-Tâq, les parfumeurs ne se mêlent pas aux marchands de choses grasses et
aux activités dégageant de mauvaises odeurs ; les marchands d’articles neufs ne se mélangent pas aux
marchands d’articles d’occasion. Certaines rues sont exclusivement réservées aux gens d’honneur et de
dignité. Darb al-Za‘farân et le Karkh étaient en effet habités non pas par des artisans mais par les
marchands de produits alimentaires séchés et par les vendeurs de parfums. Quant à Darb Sulaymân à
Rusâfa, c’était un endroit réservé aux cadis, aux notaires et aux marchands élégants.
Quelles réactions vous inspire-t-elle ?
À vous et bien à vous.

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Message Publié : 04 Mai 2011 8:16 
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Pierre de L'Estoile
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Selon vous, dans quelle mesure peut-on dire que la Bagdad médiévale est représentative ou non de la cité islamique médiévale ?
Et d'abord, qu'est-ce qui fait la spécificité de la cité islamique ? Par exemple en opposition avec les grandes cités italiennes ?
Bien à vous.

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