Moujik Looping a écrit :
de Bernard Lewis. Même si l'auteur est controvorsé son travail sur la civilisation arabo-musulmane reste on ne peut plus sérieux.
Controversé dites-vous. Je ne connaissais pas ce monsieur, je suis donc allé m'enquérir, et je soumets ici ce que j'ai trouvé, ça peut après-tout éclairer les lecteurs de PH sur cet auteur. Ce n'est pas tout à fait dans le sujet initial du fil, mais il ne me semble pas inintéressant de savoir en quoi Mr Lewis est controversé.
Il semble s'agir d'une nouvelle victime des lois mémorielles et des restrictions à la liberté d'expression. Je lis cet extrait de la motivation de sa condamnation par un tribunal français :
Le Tribunal de Grande Instance de Paris a écrit :
Bernard Lewis a été condamné par le Tribunal de Grande Instance de Paris le 21 juin 1995 pour avoir commis une faute en sa qualité d'historien, manqué à ses devoirs d'objectivité, et pas assumé ses responsabilités. Le Tribunal a relevé que c'est en « occultant les éléments contraires à sa thèse, que le défendeur a pu affirmer qu’il n’y avait pas de "preuve sérieuse" du génocide arménien ; qu’il a ainsi manqué à ses devoirs d’objectivité et de prudence, en s’exprimant sans nuance, sur un sujet aussi sensible ; que ses propos, susceptibles de raviver injustement la douleur de la communauté arménienne, sont fautifs [4] ». Or, les juges ont rappelé dans leurs attendus que « cette thèse est contredite par les pièces versées aux débats, desquelles il résulte que dans l'étude sur la question de la prévention et de la répression du crime de génocide, adoptée par la sous-commission de l’ONU le 29 août 1985, le massacre des Arméniens par les Ottomans figure parmi les causes de génocides recensés au XXe siècle ; que le colloque intitulé Tribunal permanent des peuples, réuni à Paris le 29 août 1984 et composé d'éminentes personnalités internationales, a considéré comme bien fondée l'accusation du génocide arménien formulée contre les autorités turques ; que le Parlement européen, dans une résolution adoptée le 18 juin 1987, a reconnu la réalité du génocide arménien et considéré que le refus par la Turquie de l'admettre constituait un obstacle à l’entrée de ce pays dans la Communauté européenne.
Condamné par la justice pour "avoir commis une faute en sa qualité d'historien"...
PS : peut-être faudrait-il dissocier cela et le rattacher à la discussion sur les lois mémorielles ?