Il faut bien distinguer deux choses : diriger la prière des femmes seules et celles des hommes avec les femmes.
Historiquement, la première femme à diriger la prière des hommes est Amînah Wadûd - professeur d’études islamiques à l’Université de Virginie - à New York le 18 mars 2005.
En réponse, l'instance marocaine appelée Conseil Supérieur des Oulémas a rendu le 26 mai 2006 une fatwa affirmant que la femme n'est pas habilitée à diriger la prière, au moins dans le rite malékite.
Ce point ne fait pas tout-à-fait l'unanimité. D'autres écoles, comme les hanbalites, en se basant sur l'exemple d'une épouse du prophète, Oum Warraqa, rapporté par les hadiths, admettent la direction de la femme, mais à des conditions très restrictives :
- La femme, comme Oum Warraqa, doit avoir mémorisé le Coran
- La seule prière autorisée est celle des tarawih, durant le Ramadan, et non les cinq prières quotidiennes
- Les personnes participant à la prière sont les proches parents de la femme
Certains rajoutent même que la femme doit être âgée, les vieilles femmes étant considérées plus ou moins comme des êtres asexuées dans les sociétés arabes.
En revanche, qu'une femme dirige la prière d'autres femmes, cela semble admis. L'exemple invoqué est Aicha. Évidemment, quand la dame se piqua de diriger la communauté islamique après la mort de Othman, les choses ne tournèrent pas à son avantage.
Citer :
Il [Muhammad] aurait dit : "Je n'ai pas besoin de femmes." Il voulait dire que ce n'était point une sensualité ou un désir charnel pour lesquels il épousait les femmes, mais pour une toute autre raison. Après avoir été appelé à la mission divine, il avait 53 ans lorsqu'il songea la première fois à pratiquer la polygamie [après un long mariage monogame avec Khadija, décédée].
Muhammad n'aurait-il pas dit aussi :
"Dans ce monde, j'ai aimé les femmes" ?
C'est vrai que les hadiths n'ont rien d'historique...
Personnellement j'ai toujours du mal avec les hadiths... s'appuyer dessus est toujours quelque chose de critiquable et quelque soit les écoles de jurisprudence concernées.
Tout d'abord il faut se poser une question essentielle: Le Coran interdit-il à une femme de diriger la prière? (Aussi bien pour les cinq prières quotidiennes, pour les hommes et les femmes, les proches ou non....)