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Je ne comprends pas la relation langue-religion appliquée à un espagnol. Pourquoi selon qu'il adoptera ou non l'islam, l'espagnol changera ou non de langue ?
Bonne question. L'islam pousse un peu à l'arabisation il faut le dire , en plus lorsqu'il s'agit de personnes vivant dans une aglomeration importante du monde arabe comme Cordoue. l'islam favorise énormement la langue arabe (considérée comme une langue du paradis dans certains versets) , comme le judaisme le fait avec l'hébreu. Les Espagnols islamisés ont surement adoptés l'arabe andaloue dans ce contexte là ..après cela c'est fait graduellement, vous savez comme partout.
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si on remonte aux sources historiques de Tariq (voir le sujet Tariq dans ce forum), j'ai lu un texte d'un historien de l'Islam qui expliquait qu'un des princes d'Al Andalous parlait difficilement arabe, avec un fort accent berbère.
Si vous voulez mon avis
pour moi , l'arabe marocain est en quelque sorte de l'arabe parlé avec un accent berbère...même si le dialecte est fondamentalement arabe , l'accent marocain dérive de celui du berbère. par contre , l'arabe andaloue était d'une par moins "bédouin" que l'arabe maghrébin d'aujourd'hui et d'autre part beaucoups plus citadin et avec une phonétique plus proche de l'arabe des grandes villes comme LeCaire ou Damas.
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Peut-on parler d'une seule langue arabe classique sur 800ans à Al Andalous ? Les texte indiquent quand-même de fortes différences dans le temps et de nombreux emprunts étrangers ? Est-ce que la langue écrite d'Averoes était exactement la même que celle de l'administration 300 ans plus tôt ou plus tard à 500 km de là ? Qu'est-ce qui aurait empécher l'adminsitration de ne pas utiliser une des langues arabes andalouses et pourquoi lui préferrrer l'arabe classique que seule une petite partie de la popluation devait comprendre ?
La différence fondamentale entre l'arabe dialectale et l'arabe literraire est la grammaire.
L'arabe literraire ou classique est truffée de déclinaisons , styles et formes grammaticales complètement supprimés dans les dialectes (que ce soit l'algérien , le libanais , le saoudien ou le tunisien). C'est un peu comme ancien français vs français !
L'arabe literraire s'enrichissait de mots latins , grecs , perses etc...
mais la forme restée la même , je ne sais plus qui a introduit l'arabe literraire en Andalousie , mais il me semble que ce sont les écrivains de l'empire Ommeyade qui l'avaient officialisé depuis longtemps et ensuite introduite en Andalousie , par la suite elle s'est enrichit par les apports des Syriens venus s'installer à Cordoue.
Et bien l'arabe andaloue est un dialecte : et les dialectes ne sont jamais mis à l'écrit.
car ils sont considérés ou étaient considérés comme étant des "batardisations" de l'arabe classique. Or biensûr c'est faux , ce sont les langues maternelles des populations ..mais ça les intellectuels arabophones ne l'acceptaient et même ajourd'hui ne l'acceptent pas comme ça.
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Pourquou Al Andalous ne ferait pas exception ? Pourquoi ne pas mettre en avant une diglossie:
- berbère/arabe andalou
- langue de type latine/arabe andalou
- castillan/arabe andalou
Plutôt que arabe andalou/arabe classique ?
Si aujourd'hui on tentait de définir l'arabe classique, on le ferait par référence au Coran après le travail d'Othman, aux Hadith de Boukari et de Muslim. Soit en référence à une péridode postérieure au début d'Al Andalous. De plus l'arabe classique connait de nombreuses variations locales et dans le temps. Si on tente de définir "un arabe classique" à al Andalou,on remarquera de nombreuses variations selon les auteurs (de la même façon que le Français d'Huggue Capet n'a pas plus grand chose à voir avec celui de Napoléon soit 800 ans plus tard). Pour preuve, il n'est pas possible à un non-universitaire de lire Averoes ou Avicenne en version originale. De même pour les autres auteurs d'Al Andalous, à moins de passer des heures à essayer de déchiffrer mot par mot, ligne par ligne.
Bien :
-berbère/arabe andalou
- langue de type latine/arabe andalou
- castillan/arabe andalou
C'est du bilinguisme.
La diglossie de l'arabe se faisait entre dialecte et classique
Le castillan et le berbère ne sont pas des parties de l'arabe , ce sont des langues indépendantes les unes des autres , alors que pour les écrivains arabophones , l'arabe classique était la mère et la << maîtresse>> de l'arabe dialecte tout simplement.
vous avez raison pour la variation dans le temps entre "arabe classique" moderne et "arabe classique" du moyen-âge. c'est un peu comme ancien français vs français d'époque et puis le français moderne que nous parlons vous et moi. d'ailleurs , certaines parties de l'arabe coranique ne sont possibles à traduire qu'en utilisant l'araméen voir l'hébreu..car trop anciennes , trop archaïques voir tout simplement imcomprehensibles, même pour les meilleurs expert en langue arabe , n'est-ce pas le cas en français? comment pourrait-on traduire un texte de très vieux roman (ancêtre du français) , sans s'aider du latin? voir des autres langues romanes?.
Amicalement[/quote]