Alain.g a écrit :
Or l'idée de la recherche du profit progresse très fortement alors dans un occident qui s'apprête à partir à la conquête du monde.
Je ne comprends pas la première partie de votre assertion. L'idée de recherche du profit est présente depuis toujours non? Croyez-vous que Génois et Vénitiens qui allaient en Orient ne cherchaient pas du profit? Que les foires de Champagne étaient de joyeux fêtes de charité?
Et je tiens à enfoncer le clou une fois de plus: quand la Reconquista espagnole prend fin, l'Occident a déjà entamé sa "conquête du monde" (avec toutes les pincettes qu'il faut pour cette expression qui semble imaginer un désir conscient de le faire, une planification) depuis que les Portugais, dès le début du XVe s., sont partis loin de leurs côtes! Cette phrase est donc très étrange, surtout avec ce que vous dites ensuite, qui me semble plus juste:
Citer :
L'Espagne observe à cet égard la progression des portugais le long de la cote africaine avec l'idée finale du contournement pour aller vers l' orient et ses profits rapides en Chine surtout
Oui, avec toutefois une nuance je pense: les Portugais ne cherchent pas à aller spécialement en Chine. La plupart des produits exotiques en Europe viennent de Chine ou d'Inde via le monde musulman, ce qui contribue à leur enchérissement énorme. Aller acheter directement en Chine ferait certes diminuer les coûts et augmenter les profits, mais l'idée encore plus lumineuse est de supprimer l'intermédiaire chinois pour décupler encore les profits! Ainsi, où s'installent les Portugais en Orient? En Inde, où ils commercent, en effet. Puis, en Indonésie, dans les Moluques, où ils exploitent presque directement le poivre et les épices! Le profit est ainsi maximal.
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mais elle voit aussi Gênes, puissance navale importante de l'époque, qui s'interesse aux iles atlantiques comme à une " première méditerannée atlantique".
Avez-vous d'autres précisions sur ce sujet intéressant?
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Une nouvelle aventure mais pour la puissance et la richesse et pas par devoir religieux comme pour la reconquista.
Il me semble que Denis Crouzet a bien démontré l'idée très importante chez Colomb de mission religieuse qui l'habitait (parmi d'autres) au cours de ses voyages.
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Mais l' Espagne et la chrétienté n'oublient pas pour autant leur devoir de lutter contre le turc. C'est ainsi qu'on voit Charles Quint prendre Tunis avec comme emblème la croix.
Mouais. C'est plus une guerre de "sécurité" envers le monde chrétien, qu'une offensive contre le Turc. Les Ottomans sont en pleine expansion à cette époque, et l'heure est plus, pour l'Europe du sud et centrale, à la défense pour survivre qu'à l'attaque au nom de la religion! L'Espagne constitue un cas à part par rapport à l'immense terrain grignoté par les Turcs dans les Balkans jusqu'au Danube.